Dans ce championnat, il n’existe pas cinquante possibilités pour que l’Olympique Lyonnais fasse un revers, épiçant la course au titre de championne de France qu’elles récoltent depuis douze ans maintenant (2007-2018).

C’étaient des rencontres face au Paris FC dans les années 2010-2012 qui sont maintenant remplacées par Bordeaux, arrivé depuis trois ans en D1F, toujours défaite mais souvent sur des scores serrés. Ce sont des oppositions face à Montpellier, où les fenottes lyonnaises ont été quelques fois menées notamment en finale de Coupe de France (2013) avec des rencontres qui se sont toujours terminées par des victoires lyonnaises. Souvent un premier match de championnat serré pour malheureusement un retour où Lyon fait souvent la différence. C’est, cette saison, des matches où il a fallut qu’elles reviennent au score pour ensuite vaincre.

Seul le Paris Saint Germain a réussi à prendre des victoires face à l’Ol, en finale de Coupe de France 2018 (1) comme en championnat (2 en 2014 et 2016) et leur rencontre actuelle se terminent souvent par des matches nuls dorénavant, comme lors du dernier match à Jean Bouin (1-1).

Avec cette rapide description, les joueuses de Montpellier peuvent-elles s’imposer à domicile face à l’Olympique Lyonnais ?

L’excès de confiance lyonnais !

J’ai trouvé l’Olympique Lyonnais très sûr de son fait après son match nul face au Paris Saint Germain. Jean-Michel Aulas, d’habitude très disert sur les forces adverses et l’évolution du football féminin suscitant concurrence avait eu ce sourire de propriétaire : « je n’ai aucune inquiétude pour le match retour ». S’amusant à écouter certaines questions et pas d’autres. Très heureux de son bilan d’intervention avant de quitter la zone mixte, faisant le point sur tous les messages qu’il avait délivré, avec Olivier Echouafni. Heureux, au point de serrer la main -comme à une vieille relation- en partant, à un gilet jaune de la TV qui n’avait pour seule réalité que d’avoir croisé la route du Président Lyonnais et membre du Comex de la fff. L’homme était heureux. Pourtant, le nul laissait ses chances au PSG. Lui, n’en voyait aucune.

Le site web de l’OL, souvent adepte de créer de l’intérêt pour les rencontres lyonnaises, traite ce match « à distance » sur le thème « Montpellier pour bien finir l’année ». Les lionnes repues pourront aller se reposer. L’argument factuel est de taille : que des victoires lourdes pour l’OL à Montpellier, sans toutefois rappeler les scores serrés des oppositions en terre lyonnaise. Pour l’Ol institutionnel, ce match n’est important que pour clore une saison radieuse « une superbe année 2018 ». Point à la ligne.

Rien sur le fait que si l’OL est accroché, le Paris Saint Germain vient à égalité à condition de remporter son match face au FC Metz. Rien sur le fait que si Montpellier l’emporte sur l’Ol, pour le dernier match de Jean-Louis Saez contre le quintuple champion d’Europe, le Paris Saint Germain prendra la tête du championnat.

Pour la seconde fois d’ailleurs après l’évènement de décembre 2016 (1-0) au Camp des Loges où Patrice Lair et ses troupes avaient fait perdre, pour la première fois depuis dix ans, la tête de championnat à l’OL. Avec les compliments de Jean-Michel Aulas à l’attention de son ancien coach en zone mixte d’ailleurs !

La réalité Montpelliéraine !

Lorsque le Président Laurent Nicollin m’avait accordé une interview en Août dernier au siège social du Mhsc, j’avais dit que Montpellier avait une bonne chance dans ce championnat, avec un groupe resserré qui se connaissait. Quatre matches plus tard, elles avaient pris défaites sur défaites pour une victoire.

Pourtant lors de l’ouverture médiatique de la saison au siège social de Canal +, le même Président avait affirmé « qu’il ne doutait pas que les filles reviennent à la 3e place quand elles étaient déjà 10e ». Collé aux murs de l’amphi de Canal, on s’était jeté un regard. Je n’y croyais pas. Et pourtant, elles l’ont fait.

Montpellier est une équipe qui fait dans le zig comme dans le zag. Sauf que, lorsqu’elle joue pour gagner, elle est portée par quelque chose qui la dépasse. Une forme de talent collectif. Un vent qui souffle. Une force naturelle contre laquelle aucune joueuse ne peut s’opposer. C’est au-dessus. Et contre cela, l’Olympique Lyonnais n’a pas d’armes.

D’autant que Montpellier fourmille d’internationales françaises, suédoises, belge, autrichienne. Une joueuse comme Clarisse Le Bihan (9 buts) a une carte à jouer. Sofia Jakobsson et Blackstenius sont au top avec l’équipe nationale. Mondésir pourrait mettre un beau pointu dans la surface et faire exploser l’Ile d’Haïti sous les vivats, etc..

Le championnat de France ? 

Les lyonnaises sont très fortes dans les situations normales. Je domine, tu subis. Dans l’anormal, le rare, l’opposition, elles finissent avec l’inconnue des tirs aux buts, des matches nuls ou des pénaltys heureux comme face au PSG en finale de la Coupe de France 2017. De plus, elles pratiquent la méthode des coaches français. Si quelque chose ne fonctionne pas dans la première mi-temps, continuons. Cela craquera en seconde. On voit rarement l’Ol changer de style, pour une bonne raison. L’efficacité étant la faiblesse du football féminin, 45 minutes de jeu, c’est sans garantie pour vaincre face à une équipe renforcée. Donc, elle s’entête.

Face à cela, si Montpellier tient le score, elles ont les joueuses pour marquer car l’OL va monter et laisser des espaces.

Farid Benstiti, quand il a monté le Paris Saint Germain que nous connaissons aujourd’hui, a reçu un lot de critiques incroyables des passionnés de cette pratique. Demandant, victoire impérative et victoire décisive. A cette époque, c’était une montagne impossible et lui répondait avec cette phrase : « que les autres fassent aussi leur travail face à l’OL. Qu’ils gagnent. » 

C’est de cette manière que le PSG peut prendre le titre 2019 à l’OL. En voyant l’OL bousculé par d’autres. Montpellier peut être un de cela.

Aujourd’hui, les choses ont changé. L’Ol a été respecté, adulé, chanté. Il lui manque d’être aimé en dehors de la région Rhône Alpes. Les filles ont beaucoup mangé. Pour certaines trop peut-être et pour celles qui ont faim, ont-elles la force des premières lyonnaises pour sublimer les prochaines rencontres de l’Ol afin d’atteindre le record de vingt titres nationaux consécutifs qui pourraient s’annoncer ?

Tout le monde n’a pas l’impact d’une Wendie Renard dans le dernier duel face au PSG (1-1), laissant sur place, la parisienne Daiane pour égaliser deux minutes après l’ouverture parisienne.

Une série est faite pour s’arrêter.

Montpellier peut être le premier obstacle qui fasse chuter l’OL d’autant que le PSG, sans grâce particulière ni puissance, engrange les points qui les colle à l’OL (-2) pour espérer être présent lors de la scène finale.

A voir, dimanche 13h00, en direct sous le grand chapiteau de Canal + si Montpellier peut surprendre l’Ol malgré son nul récent contre Bordeaux (2-2), troisième quand même.

William Commegrain lesfeminines.fr

Les dernières oppositions en championnat.

  • 2013-2014 Montpellier (1-4) OL / OL (2-1) Montpellier
  • 2014-2015 OL (4-0) Montpellier  / Montpellier (1-5) OL.
  • 2015-2016 Montpellier (0-0) OL / Ol (1-1) Montpellier
  • 2016-2017 OL (2-1) Montpellier / Montpellier (0-3) OL
  • 2017-2018 Montpellier (0-5) OL / OL (2-1) Montpellier