Le football qui vit dans une sphère extra-terrestre d’argent, adossé à des fans populaires.

Football et Gilets Jaunes, est-ce possible ? Gilets Jaunes sans football, pourquoi pas, mais ne soyons pas dupe, les Gilets Jaunes sont le public du football. Alors comment parler football sans parler de Gilets Jaunes quand on parle de revenus salariés d’un joueur qui peut dépasser le 1.000.000 d’euros mensuel pour atteindre des sommets -sans limite- quand les sommets naturels terrestres proposent -au moins- une limite himalayenne.

Dans le football féminin, les filles gagnent moins mais bien assez pour en vivre. Oublions les 500 euros de galère des fins de mois donnés sur le banc d’une table – pour remboursement de frais – des années 2010. Les filles maintenant gagnent de l’argent. Certaines doublent les revenus, entre salariat et joueuses. Sans pour autant proposer un spectacle qui le justifierait. Juste en compensation d’un travail sportif réalisé.

Oublions les idées vraies du passé, les filles gagnent bien plus leurs vies que des joueurs de DH-National 2 à qui elles pourraient se comparer. Idem pour les coaches. Entre trois et vingt mille euros mensuels, tous frais payés.

Les Gilets Jaunes n’ont pas tort.

Professeur dans un lycée dit sensible, fait actuellement de blocus des lycéens, grève des profs. Des journées avec trois élèves en classe qui se battent pour leur ascenseur social. Moment de cours transformés en échanges et approfondissements des notions déjà vues. Là, des premières très jeunes. Un niveau d’apprentissage à un âge bien jeune qui nous oblige à leur demander de lever la tête et d’imaginer des situations qu’elles n’ont pas encore vécues pour réfléchir, eux adeptes du moment « snap » avec la phrase qui tue ; quand au micro-lycée à côté, on enseigne à des jeunes (20-24 ans) qui ont eu déjà la tête dans le guidon et qui reviennent au combat du diplôme et de la scolarité en espérant qu’ils soient la première clé pour leur avenir.

Les prénoms à tous sont un arc-en-ciel des cultures du monde avec un seul « Louis-Henri » sur 100 élèves et étudiants confondus qui m’a demandé -discrètement- d’oublier le nom composé lors de l’appel. Visiblement, plus perdu que les autres sur la route de la Vie.

Elles sont deux. Il est 8h00 du matin. Elles sont passées quand les autres sont restées. Dans le silence d’un couloir de classe vide, j’explique des notions qu’elles me résument et je donne un travail de recherche sur le PIB en valeur, en volume et le classement par habitant.

Le résultat : Un classement mondial qui parle.

Le résultat par habitant, différent de celui que j’avais en mémoire, -retrouvant ce niveau d’enseignement sur une petite partie de mon service- me surprend, m’étonne, m’indigne.

Les sept premiers pays classés par la Banque Mondiale (PIB/habitants) sont des paradis fiscaux (personnalités morales et/ou fiscalité personnelle) et bancaires. Auparavant, j’étais bien au fait de ce genre de choses, ces états arrivaient à se camoufler dans un classement à 50 nations. Discrètement. Là, l’afflux de recettes les fait tous passer dans la lumière de la réalité. Devant et loin devant.

Seule la Norvège, « vrai pays » de production, futur adversaire de la France au Mondial 2019 d’ailleurs, arrive à la 8e place. Le pays d’Ada, habituée au trio de tête, avec raison, pour disposer d’une ressource naturelle exceptionnelle (pétrole) à partager avec un peu moins de 5 millions d’habitants, qui reste d’ailleurs, 1ère à l’indicateur IDH (tenant compte de la durée de vie et de la qualité de formation de ses habitants).

Le Classement mondial des pays (PIB/habitant).

  1. Liechtenstein (banques)
  2. Monaco (fiscalité des entreprises et personnelle hors Français)
  3. Luxembourg (Banques, fiscalité holding)
  4. Bermudes (Banques, Offshores, fiscalité des entreprises)
  5. Ile de Man (pas d’IR pour les actionnaires)
  6. Suisse (fiscalité personnelle, forfait, banques)
  7. Macao (IS max 12%, souvent 0)
  8. Norvège
  9. Ile Caïmans (Holding)
  10. Irlande. (Impôts 12,5% ; 20% ; charges sociales 10,85 ; Exo IR droits d’auteurs et brevets).

On ne pas disserter sur la fiscalité avantageuse des sept premiers et suivants qui n’ont aucune productivité autre que financière comme d’être le pays d’accueil des sièges sociaux de multinationales. On sait aussi tenir compte du fait qu’ayant peu d’habitants, la relativité aussi s’impose. Qu’il y en ait un, cela va encore. Mais sept pour sept premiers. Aucun doute, ils hébergent tous « des produits » en phase de croissance appelés la planification fiscale.

Dans un passé récent, le classement n’était pas aussi marqué « planification et fiscalité ». 

Cela montre juste que -s’il y a de la pauvreté dans les pays développé – le système a réellement crée de la richesse et qu’il est facile d’identifier là où elle s’est aussi située.

Voulez-vous savoir la réponse de ces deux jeunes de 1ere ? « L’argent ne fait pas le bonheur ». Habituées à peu et éduquées à être heureuses de peu. Bien plus connaisseuses et adeptes d’un autre indicateur de bonheur : la famille et l’entraide.

Ambitieuses d’un avenir « BAC+5 », déçue de ne pas avoir les moyens de payer une future école supérieure, espérant avoir, dans l’université française et son moindre coût, la porte qui s’ouvre de leur ascenseur social. Sinon, on verra.

Le football, lumière des excès, entre silence et intérêts.

Ces quelques mots sont écrits rapidement faute de temps. Je trouve indécent que le football se soit mis « en mode silence », au chaud dans une tour de verre, face à la demande de province des Gilets Jaunes. Pourtant, souvent leurs premiers supporters.

Football, as-tu du coeur ? Certes, le monde, tu ne le changeras pas. Mais juste, un geste. Et pourquoi pas, faire la révolution du coeur. Et pourquoi pas, pour chaque Nöel, ouvrir les stades à ceux qui n’ont rien ou si peu et qui jamais n’iront voir un match.

Alors, à quand une journée de championnat gratuite pour ceux qui n’ont rien ? Et pourquoi pas celle de Noël ? Un Boxing Day du coeur plutôt que de reporter les matches. Un budget de 10.000 places à 30 €. Sur 10 matches, soit 100.000 places pour un budget de  3 millions d’euros pour le football. Une goutte d’eau dans un univers qui dépassera le milliard prochainement en droits TV. Un beau cadeau et un cadeau.

A répartir localement. En lien avec les fichiers de l »administration fiscale et sociale. Un gilet jaune, 2 places. Privilégier les cheveux blancs nombreux des Gilets Jaunes qui n’ont quasiment rien obtenu et dont je suis redevable de me faire bénéficier, pour 2019, de l’exonération d’impôts sur les heures supplémentaires. Un sacré cadeau qu’ils m’ont fait.

Comme à d’autres, notamment les bénéficiaires de la prime de Noël des 1000 euros dé-fiscalisés et dé-socialisés et au quelle certains dirigeants du CAC 40 se sont immédiatement associés, touchant des bénéficiaires, salariés  LVMH, Altice, Iliad, .. qui n’ont jamais mis -comme moi-les pieds sur un quelconque rond point.

Pourquoi pas transformer cette image de Gilet Jaune « casseur » en « Gilet Jaune de l’entraide » ?

Parce que, on lit par-ci et par-là que les Gilets Jaunes de province en font trop. Pourquoi pas. Chacun est libre de le penser. Juste, savoir qu’il y a des indicateurs qu’il est bon de connaître avant de se faire une opinion.

Moi, ils m’ont indigné.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Source banque mondiale.
  • https://planificateur.a-contresens.net/classement_par_pays/pib_par_habitant.html