Après que le vote soit clos depuis le 10 novembre, France Football va communiquer ce soir, le 3 décembre à 21 heures sur la chaîne l’Equipe en direct du Grand Palais, le premier Ballon d’Or féminin de l’Histoire. Après la déception légitime de ne pas voir apparaître plusieurs grands noms du football féminin (*) dans ces pré-sélections des quinze meilleures joueuses du Monde en 2018, soumises au seul vote des journalistes sélectionnées par France Football pour désigner le 3 décembre, le premier Ballon d’Or féminin 2018, on peut faire plusieurs présentations de la liste.

D’abord celles par confédération qui relève d’un raisonnement stratégique de France football pour n’oublier aucun continent significatif.

2018 étant une année sans compétition internationale majeure (pas de Mondial, de JO, ni d’Euro) à part la Copa América féminine 2018, gagnée 7 fois sur huit par le Brésil et dont le niveau ne peut être un indicateur de puissance mondiale, on devrait s’intéresser aux performances des joueuses dans leurs clubs, bien que l’Asie ait joué leur Coupe d’Asie des Nations début 2018.

D’ailleurs l’Asie, grand continent de football féminin (Japon, champion du Monde 2011, Argent aux JO de 2012 et finaliste au Mondial 2015) a été mal servi avec seulement deux sélectionnées alors qu’en 2018, s’est tenue sa finale continentale jouée tous les quatre ans, remportée pour la seconde fois par le Japon (1-0) devant les Matildas. On peut penser que d’autre joueuses que Saki Kumagai et Samatha Kerr ont brillé dans cette compétition.

L’Europe est superbement servie avec neuf sélectionnées quand le continent américain, plus particulièrement le championnat WNSL des USA n’a que quatre représentantes alors que les stades (moyenne de 15.000 spectateurs), compétitions et audiences télévisées sont cinq fois supérieures à celles de chaque championnat européen.

A chaque angle, un résultat différent

Sur le plan de la notoriété et de la compétition, les américaines (Marta, Horan, Kerr, Rapinoe, Sinclair) devraient remporter l’Oscar. Le championnat américain, relancé depuis moins de cinq ans est plus relevé, plus suivi et homogène que tous les autres championnats de la planète. Il est à noter d’ailleurs qu’aucune joueuse du champion North Carolina Courage, vainqueurs 2017 et 2018 ne font partie de cette pré-sélection.

Si l’angle pris est différent, se focalisant sur le plan des titres, rien ne devrait empêcher l’Olympique Lyonnais qui a sept représentantes (Hegerberg, Marozsan, Kumagai, Majri, Renard, Henry, Bronze) d’avoir une de ses joueuses élues Ballon d’or féminin 2018. 2018 ayant été l’année des deux records. Seul club européen à posséder cinq Ligues des Champions dont trois gagnées consécutivement. Au-dessus de tout le monde, avec notamment Saki Kumagai, vainqueur la même année, de la Coupe d’Asie 2018 et de la Women’s Champions League.

Sur le plan de l’image LGBT et du féminisme que revendique le football féminin, alors le choix se ferait entre Pernille Harder, initiatrice de la célèbre grève des danoises entrainant pour la première fois au Danemark un forfait international et la perte de trois points dans une compétition, Megan Rapinoe qui est une porte-voix des discriminations et la brésilienne Marta qui ont pris des positions fortes en la matière.

Sur le plan de la performance individuelle et des buteuses, Sam Kerr (meilleure buteuse en NWSL depuis deux ans) et Ada Hegerberg, meilleure buteuse européenne depuis deux saisons mais vainqueur de la WCL 2018 sont au coude à coude avec une avance pour la jeune norvégienne. Suivie de près par Lindsey Horan, élue meilleure joueuse de la saison américaine, qui doit encore prouver le maintien de sa performance.

Sur celui de la mobilité et de l’adaptabilité, la capitaine de l’Equipe de France Amandine Henry est la seule à pouvoir prétendre à avoir réussi des performances et des titres (OL et Portland Thorns) en changeant de clubs comme de continents.

S’il y avait un Ballon d’Or de la jeunesse, Fran Kirby y postulerait (25 ans mais un jeu très jeune) et à l’inverse, si l’expérience venait à être honorée, cela serait pour Christine Sinclair (35 ans).

Au niveau du physique, il serait pour Lucy Bronze. Pour la pérennité, Wendie Renard et pour le dribble, Amel Majri serait devant Lieke Martens qui n’a pas fait grand chose en 2018.

Un vote difficile, humain, subjectif et dont on connait les limites. On voit souvent des images de son pays, beaucoup moins celles des autres.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • UEFA – Européennes
    • Amandine Henry (Lyon/FRA) Women’s Championnes League 2018
    • Amel Majri (Lyon/FRA) Women’s Championnes League 2018
    • Wendie Renard (Lyon/FRA) Women’s Championnes League 2018
    • Lucy Bronze (Lyon/ANG) Women’s Championnes League 2018
    • Fran Kirby (Chelsea/ANG) 1/2 finale Women’s Championnes League 2018
    • Ada Hegerberg (Lyon/NOR) Women’s Championnes League 2018, meilleure buteuse de la compétition.
    • Dzsenifer Marozsan (Lyon/ALL) Women’s Championnes League 2018
    • Lieke Martens (Barcelone/NED) quart de finale Women’s Championnes League 2018.
    • Pernille Harder (Wolfsburg/DEN) 1/2 finale Women’s Championnes League 2018
  • CONCACAF – CONMEBOL – Américaines
    • Lindsey Horan (Portland Thorns/USA) meilleure joueuse WNSL 2018, finaliste championnat américain.
    • Megan Rapinoe (Seattle Reign/USA) 1/2 finaliste championnat américain
    • Christine Sinclair (Portland Thorns/CAN) finaliste championnat américain
    • Marta (Orlando Pride/BRA) vainqueur Copa América 2018
  • AFC (Asie) : 
    • Sam Kerr (Red Stars Chicago/AUS) meilleure buteuse WNSL, finaliste Coupe d’Asie 2018
    • Saki Kumagai (Lyon/JAP) vainqueur Coupe d’Asie 2018 et Women’s Champions League 2018.

(*) Eugènie Le Sommer (FRA), Alex Morgan (USA), Tobin Heath (USA), Carli Lloyd (USA), Cristiane (BRA) etc … Pas d’espagnoles.