Belle performance espagnole chez les jeunes. En deux ans (2017, 2018), les voilà avec 3 titres en poche (1 mondial U17, 2 Euro U19) et une seconde place mondiale (Un mondial U20).

L’Espagne commence à accumuler les titres pour leurs équipes de jeunes (Euro 2017 et 2018, Argent Mondial U20 2018, Or Mondial U17 2018) après avoir fait un travail de fond que Philippe Bergerôo avait prévenu au début de son mandat (2013-2017) comme sélectionneur de l’Equipe de France A.

Le Basque, culturellement des deux côtés des Pyrénées, s’était exprimé sur le sujet lors d’une conférence de presse en 2014 mettant en avant un football féminin ibérique en construction mais de qualité. Les mots étaient restés gravées bien que rien ne laissait apparaître un premier souffle de vérité. Depuis 2012, L’Espagne butait en finale de l’Euro U19 (2012, 2014, 2015, 2016).

Tout a démarré en 2017, au lendemain des attentas de Barcelone.

C’est contre les jeunes françaises qu’elles avaient pris leur premier titre (3-2), renouvelé en 2018 face à l’Allemagne (1-0). Menées, elles avaient renversé la situation devant les Bleues en l’espace de dix minutes.

Un fait de jeu face à la France, vainqueur l’année précédente de l’Euro face aux mêmes espagnoles, qui a visiblement eu un impact supérieur à celui simple de la consécration d’une génération.

L’Espagne, ensuite, a décollé.

2018 aura été une année extraordinaire pour la Rojita avec la finale du Mondial U20 où elles s’étaient hissées de haute lutte, elles qui étaient versées dans le groupe de la mort avec les USA, le Japon et le Paraguay. Juste avant, les U19 et U17 avaient remporté leur deuxième Euro. L’association des trois générations au même moment pour deux places de très haut niveau avaient montré que le football féminin espagnol pouvait espérer de beaux jours dans un avenir proche. Le temps que ces deux générations arrivent en A. Une période à venir couvrant les JO 2020 à 2024.

Avec le gain du Mondial 2018 U17 en droite ligne de celui de l’Euro U17 pour la même génération, on peut même pousser l’analyse plus loin. L’Espagne aura réussi ce que la France a initié. Euro 2010, 2013, 2016. Mondial U17 2012. Argent (2016) et Bronze (2014) au Mondial U20. Des équipes nationales de jeunes, performantes.

Les clubs encore en retrait par rapport au PSG et OL.

A l’inverse, les clubs espagnols sont encore au travail en Women Champion’s League, avec un champion l’Atletico qui quitte tôt la compétition et un club, le FC Barcelone qui butte encore entre les quarts et demi-finales européennes. Cherchant le difficile équilibre entre joueuses internationales espagnoles et étrangères que le PSG (deux finales) et l’OL (5 titres et 2 finales) maitrisent.

2019 pourrait être l’année espagnole.

Si l’Atletico de Madrid s’est fait sortir en 1/8e par Wolfsburg sur un score large (0-10 sur les deux matches), le FC Barcelone rencontre en quart le club norvégien du Lvk, à sa portée et retrouverait en demi-finale, le Bayern de Munich, au palmarès bien moins fourni en football féminin que du côté des hommes. Le tableau s’ouvre grand pour les catalanes.

Et là, tout est possible sur un match. Avec Kheira Hamraoui en pleine possession de ses moyens, Lieke Martens ex-meilleure joueuse FIFA 2017, l’anglaise Tony Duggan, le FC Barcelone peut sortir la partie qui les donnerait vainqueur ?

A l’inverse, pour le championnat du monde 2019 (7 juin-7juillet), l’Espagne peut être une bonne candidate du second tour mais son parcours ne pourra pas s’appuyer sur la réussite des jeunes. Il existe un vrai gap de niveau de jeu entre le jeu des U20 et celui des meilleurs équipes mondiale en A.

Après, dans une dynamique positive, tout est possible.

L’Espagne, un pays qui monte « quatre à quatre » les marches du succès.

William Commegrain lesfeminines.fr