Theodore Genoux, ancien coach des Girondins de Bordeaux (D2) et d’Albi (D1F) a validé sa formation en Espagne, pays qui monte en récompense chez les jeunes avec une médaille d’argent au dernier Mondial en France (2018). Performance précédée par le gain de l’Euro en 2017 auprès des U19F.

Qualifiée pour la Coupe du Monde 2019 avec un parcours sans faute, 8 victoires pour 8 matches, la Primera Division n’est pas loin de donner un prochain finaliste en WCL avec le FC Barcelone, déjà en quart et demi, et encore en course pour Mars 2019. Un championnat qui a intégré la meilleure joueuse FIFA 2018, Lieke Martens et quatre françaises : Aurélie Kaci, Elise Bussaglia, Aissatou Tounkara et Kheira Hamraoui. Toutes internationales, Bussaglia et Tounkara étant convoquée dans la dernière liste de Corinne Diacre.

Si le niveau s’améliore, le public est prêt à s’enflammer. 

Theodore Genoux. Coach UEFA Pro. Lors de mon stage à Tenerife pour valider mon diplôme UEFA PRO,  j’ai eu la chance d’assister à un match de 1ère division du championnat espagnol féminin opposant l’Atlético Granadilla de Tenerife à Valencia.

Ce match avait lieu le dimanche 23 septembre 2018 (3ème journée du championnat). Tenerife se classe actuellement 5ème avec égalité de points avec la Real Sociedad. Valencia est 8ème..  Le championnat espagnol est composé  de 16 équipes contrairement au championnat français qui n’en contient que 12. C’est le championnat européen de l’élite qui comporte le plus de clubs. Géographiquement, Tenerife est une Ile d’Espagne faisant partie de l’Archipel des Canaries, au niveau du Sud du Maroc et du Sahara Occidental. C’est une petite Corse française quand Valence se trouve au bord de la Mer des Baléares, à quelques encablures d’Ibiza et de Majorque. A moitié de route entre Barcelone et le Sud de l’Espagne, représentée par Malaga. Comme Lyon est à mi-chemin entre Paris et Marseille si on devait comparer avec la France.

3.000 kms les séparent. Les huit cent kilomètres de Guingamp-Montpellier sont une paille en comparaison.

A l’évidence, les caractères ne sont pas les mêmes. Un insulaire ne raisonnera jamais comme un métropolitain. Ce se retrouve dans le football et dans le public.

Ce jour là Tenerife s’imposa sans bavures 3-0. Une véritable opposition de style avec d’un côté Tenerife, une équipe assez défensive basée sur sa solidité et ses valeurs (beaucoup d’agressivité dans les duels) procédant majoritairement sur attaques rapides. De l’autre côté Valencia, une équipe qui aime avoir le contrôle du jeu et un jeu basé sur la possession. Mais dans ce match l’équipe qui a le mieux maitrisé son sujet fut Tenerife. Une équipe très bien en place qui, portée par son public venu très nombreux, a su faire très mal à Valencia sur chaque contre attaque.

Ce qui m’a frappé en ce dimanche de chaleur « canarienne » fut l’engouement autour de ce match.

En effet, j’ai été agréablement surpris par un public nombreux pour une Ile peu peuplée et concentrée sur la reprise du quotidien après les vacances et vacanciers d’Août. Environ 1 000 personnes venues soutenir l’équipe féminine de haut niveau de  l’Ile contre une équipe à couleur professionnelle de la Péninsule. J’ai senti un réel engouement ainsi qu’un esprit festif autour de ce match. Il y avait une atmosphère différente de mes expériences françaises de ces dernières années en D1 et en D2.

Cela confirme le ressenti que j’avais eu l’été 2017 lors d’un tournoi international auquel j’ai participé avec Albi (D1F), mon ex-équipe à Valencia (tournoi du COTIF) où j’avais vécu ce type d’atmosphère. Un public venu nombreux et une organisation optimale. On sentait un réel respect pour le football féminin de la part des organisateurs.

En conclusion cette journée ensoleillée de septembre m’a confirmé dans une idée : si le football espagnol est en pleine évolution, il intéresse de plus en plus en Espagne. L’Atletico de Madrid (2017) avait fêté son premier titre pris au FC Barcelone devant plus de 20.000 socios.

D’Espagne. Theodore Genoux pour les féminines.fr, avec William Commegrain.