Un gros match pour ce Samedi, sur Foot+, 14h30. Montpellier – Paris FC.

Si la journée va éclaircir le bas de classement avec une opposition entre Soyaux et Lille, suivi de celle entre Rodez et Metz, les quatre derniers de la D1F actuellement qui ne voudront qu’une seule chose : déguerpir de ce classement et assommer un concurrent à la descente du simple fait que les différences se font au goal average particulier en fin de saison.

Une autre rencontre a aussi tout du plat froid qui se mange, d’autant mieux qu’il a été servi souvent. Trop souvent pour le Paris FC. Entre Montpellier et le Paris Fc il y a comme une histoire où par période, l’un est Poulidor quand l’autre se transforme en Anquetil pour que, la période suivante, les rôles s’inversent et celui qui gagnait voit l’autre s’imposer et prendre la lumière, repoussant l’autre dans l’ombre de l’indifférence.

Montpellier, avant 2014, avec Hoda Lattaf n’acceptait jamais sa défaite face au Paris FC (ex-juvisy). La joueuse, à la technique incroyable du pied droit et gauche, fulminait en sortant de Maquin si le score ne lui avait pas été favorable. Juvisy sort d’une période de pain noir, commencée par une élimination en quart de finale de la Coupe de France avec un barouf dans un car (2014-2015) pour -peut-être- se terminer ce samedi ?

Une descente continuelle quand Montpellier montait même jusqu’à la 2e place ! 6 défaites pour 1 nul et 1 victoire, sans parler des éliminations en Coupe de France. Sans oublier les fessées face au Paris Saint Germain (10 défaites, 2N et 1V depuis 7 saisons). « La vengeance est un plat qui se mange froid » dit le proverbe.

Le paris FC a de quoi vouloir manger froid ce week-end.

Le Paris FC peut faire trembler Montpellier.

Une équipe du Paris FC qui présente souvent le même onze. L’arrivée de Sandrine Soubeyrand a intégré la suissesse Eseosa Algbogun, 24 ans d’origine nigérienne, venue du Turbine Potsdam sur le côté droit. La faisant descendre latérale quand elle était venue au club pour être attaquante ou milieu. Titulaire lors des trois rencontres coachées par Sandrine Soubeyrand, au lieu et place de Julie Soyer (33 ans) présente pour sa septième saison au sein du Paris FC (ex-Juvisy).

Le seul changement significatif et pourtant les résultats ont changé du tout au tout. 3 matches, trois victoires consécutives. Un groupe de 16 joueuses où Marina Makenza (27 ans, attaquante, 1 match 4 entrées) n’a pas encore gagné des galons de titulaire pour sa troisième saison. Camille Catala (27 ans, 4 matches, 2 titularisations, 31 sélections en A) revient, offrant une solution dans une proposition tactique d’attente. Alice Benoit (22 ans, 3 titularisations pour 6 matches), poumon d’Yzeure (D2F) l’an dernier va s’intégrer sur la durée et la jeune américaine Adam Michaela (21 ans, 6 matches jamais titulaire, 1 but) n’a pas encore donné de profil spécifique.

A l’analyse, la particularité du Paris FC cette saison est d’avoir toujours présenté la même animation offensive. Charlotte Bilbault (8 matches) pour relancer le jeu avec la puissance qu’on lui connaît, Gaetane Thiney (8 matches, 3 buts) pour l’orienter, Clara Matéo (8 matches) comme Mathilde Bourdieu (6 matches, 3 buts) pour animer et permettre à la finlandaise, Linda Sällstrom (8 matches, 6 buts) aux trois poumons, d’avoir le coffre de défendre et la capacité de se trouver dans la surface pour finir des actions que le football féminin donne inévitablement à l’adversaire sur une période de 90 minutes de jeu.

Avec Onze buts marqués sur les trois derniers matches pour aucun d’encaissé, ces mêmes joueuses, ballotées en début de saison (11 buts encaissés pour 3 marqués), ont retrouvé une confiance et des certitudes qui s’imposent à un adversaire fragile comme l’était Rodez (dernier du classement, 4-0), un peu moins Soyaux (0-2) et surtout Bordeaux (5-0), en baisse de régime depuis quelques rencontres.

Si le football est un équilibre entre la défense et l’attaque, les défenseurs parisiennes n’en pouvaient plus auparavant de prendre les vagues des adversaires, les faisant jouer au fil du temps trop bas et n’ayant donc plus les moyens de mettre ses attaquantes en position favorable dans la surface adverse. Et surtout assez souvent, et pas trop fatiguées, pour que cela se finalise par des buts.

Aujourd’hui, les défenseures parisiennes subissent moins. Cela met moins à mal le manque d’expérience que leurs jeunes âges leur imposait. Elles jouent plus haut, voient la balle et le jeu sans le subir. La qualité offensive des parisiennes peut s’exprimer. Sur 90 minutes, avec un cinq d’expérience qui se connait bien devant, cela peut donner des scores lourds et des buts faits d’initiatives et de confiance (voir les buts de Bourdieu et Thiney pour le Paris FC).

Sauf si Montpellier, consciente du danger, « sort un vrai match mental » avec de l’envie.

Montpellier n’aura qu’une seule solution. Celle de faire descendre la défense parisienne ou alors de jouer un match cadenassé. En auront-elles les capacités mentales alors qu’elles sont mal classées en championnat (4 défaites, 2 nuls, 2 victoires) et ballotées comme l’étaient les parisiennes l’an dernier  ?

Car s’il y a bien une fragilité qui ressort du côté de Montpellier, c’est le mental. Incapable de maintenir une performance sur la durée après une défaite très courte contre l’OL (2-1), une victoire forte contre Metz (11-0), elles terminent cette série par un match nul contre Lille (1-1) qui n’a rien de dégradant sauf qu’il renvoie les filles de Jean-Louis Saez à leur passé récent. Une difficulté incroyable à marquer. 3 buts en 7 matches, en excluant la tornade passé à Metz (11 buts). C’est trop peu.

Montpellier, 8e à 8 points, qui pourrait se rapprocher de la 10e place du championnat en cas de défaite. Une chance, Lille et Soyaux, juste derrière se rencontrant, elles ne pourront pas bouleverser les deux places suivantes. A l’inverse, avec trois points au compteur, elles reviendraient inévitablement vers le haut.

De l’extérieur, le sentiment qui prévaut, c’est que Montpellier lutte contre un problème d’envie, plus que de techniques ou de tactique. Effet Coupe du Monde 2019 ? Les têtes sont-elles ailleurs ou pas totalement dans le Sud de la France ? Nul ne sait. Ce qui est certain, c’est que les certitudes acquises depuis quatre ans se fissurent sans rien pour les remplacer.

Qui peut répondre à cette interrogation ? Une équipe faite d’internationales françaises (4E fifa), néerlandaises (Euro 2017), suédoises (Argent JO 2016), et belge,  possédant tous les ingrédients d’une équipe nationale, ne peut pas valoir une 10e place du championnat de D1F !

Pourtant elles risquent d’y aller…

Depuis quatre saisons (2015 à 2018), Montpellier fait la leçon au Paris FC en championnat avec 6 victoires, 1 nul et seulement 1 défaite. Le tableau est quasiment identique en Coupe de France. La troisième place est devenue propriété Montpelliéraine depuis 2015 quand le Paris FC n’arrivait pas à appuyer sur le bouton « Stop » de l’ascenseur de la D1F (3e, 4e, 5e, 4e avec des victoires sur 22 matches qui se raréfiaient 15, 15, 8, 9). Elles ont même réussi l’exploit de prendre la seconde place au PSG alors que le PFC en a toujours été incapable après 2013.

Tout cela, le Paris FC a dû avoir du mal à l’avaler depuis quatre saisons, d’autant que les joueuses sont essentiellement les mêmes. Il va falloir un super Montpellier pour lutter contre l’envie du Paris FC de « re-briller ».

William Commegrain lesfeminines.fr

Les autres rencontres 

Samedi 3 Novembre 14h30. Canal+ Sport. 

Lyon – Dijon (Canal + Décalé)
Soyaux – Lille (Multisports2)
Rodez – Metz (Multisports3)
Guingamp – Fleury (Multisports4)

Dimanche 4 novembre – 15h00
Bordeaux – PSG (Canal + Décalé)

Classement

Classement Equipes Joué Gagné Perdu Nuls Différentiel Différence de buts Points Forme actuelle
1 LyonOlympique Lyonnais 22 20 0 2 89 - 6 83 62 WDWWW
2 Paris SGParis Saint Germain 22 18 1 3 62 - 16 46 57 WWLWD
3 MontpellierMontpellier Hsc 22 12 7 3 51 - 27 24 39 WWLWW
4 BordeauxBordeaux FCGB 22 10 8 4 26 - 34 -8 34 LLWLD
5 Paris FCParis FC 22 9 8 5 34 - 28 6 32 DWWLD
6 SoyauxASJ Soyaux Charente 22 7 9 6 19 - 37 -18 27 DWWLW
7 GuingampGuingamp 22 6 10 6 24 - 33 -9 24 DLLWD
8 DijonDijon FCO féminin 22 7 12 3 29 - 44 -15 24 LLWLW
9 FleuryFC Fleury 91 22 5 10 7 24 - 34 -10 22 DDLLL
10 FC MetzFC Metz 22 6 15 1 21 - 63 -42 19 LLLWL
11 Losc LilleLosc Lille 22 4 12 6 20 - 43 -23 18 DWLWL
12 RodezRodez 22 3 15 4 14 - 48 -34 13 DLWLL