Olivier Echouafni déboule en conférence de presse, remonté contre la prestation de son équipe : « On est qualifié pour les quarts, je n’ai rien d’autres à dire. On a pas joué un match de Coupe d’Europe mais on a fait un match de championnat ».

Est-ce la présence de Kylian MBappé et de Thiago Silva dans les tribunes ? Est-ce le constat que toutes les autres équipes européennes qualifiées ont remporté leur match retour sur un score lourd sans prendre de buts, l’Olympique Lyonnais (9-0, Chelsea (0-6), Bayern (3-0), les norvégiennes de LSK (0-2) ? Le coach parisien est remonté, soucieux de voir un engagement collectif plutôt que de la réussite individuelle.

Linköping, pour son dernier match de la saison, joue pour s’imposer à jean Bouin.

Il faut dire que Linköping joue crânement sa chance pour rattraper la défaite (0-2) à domicile. Leur championnat, en décalage du nôtre clos dimanche dernier, les coéquipières de Kosovare Asllani (Ex-PSG) savent qu’elles ne reviendront pas en Women’s Champions League la saison prochaine, collée à une définitive cinquième place.

Alors, elles mettent « le bleu de chauffe ». A la cinquième minute de jeu, on comptabilisé déjà 2 corners suédois, déposés par Kosovare Asllani dont un fait frémir les ultras parisiens, se demandant comment la défenseure centrale Lantz peut rater sa cible et envoyer sa reprise dans la niche d’Endler, partageant les cages avec Kiedrzynek, comme Alphonse Aréola le fait avec Gianluigi Buffon.

L’internationale suédoise, très présente dans cette mi-temps du premier acte fait des misères à Grace Geyoro, son ancienne coéquipière d’entraînement, et s’impose dans les duels mais la capitaine Formiga, quarante et un an, seule au Monde à avoir six coupes du monde et JO à son actif, en a vu d’autres et elle s’attache à récupérer ce ballon haut dans le camp suédois, profitant des percées de Kadidiatou Diani (15′, 17′).

LinKöping, pas loin d’ouvrir la porte à une remontada

Le jeu semble redevenir parisien. Pourtant, la latérale droite Oskarsson récupère un ballon délivré dans l’espace à Asllani qui bute sur Endler bien sortie (19′). La balle revient dans les pieds de Oskarsson (19′) pour un plat du pied qui s’écrase sur la transversale, cage vide. Un vent suédois souffle à Jean Bouin. La porte cumulée du (2-1) a failli s’ouvrir, avec toutes les interrogations qui vont avec et qui peuvent faire basculer une qualification quand il reste 70 minutes à jouer.

Ne voyez pas d’autres raisons à la colère du coach parisien. Jean Bouin, accolé au Parc des Princes, antre du PSG masculin a failli trembler. Linköping a usé de son arme, la détermination. Elle aurait pu renverser des montagnes. Elle ne l’a pas fait car un match dure 90′. Et les suédoises ne les avaient pas au niveau de l’intensité qu’elles proposaient.

Le PSG assomme Linköping en trois minutes.

En face le PSG se réveille doucement et profite d’une faiblesse défensive adverse pour marquer le but libérateur parisien sur un csc de Kildemoes qui détourne dans ses cages un coup france de Wang Shuang (30′). Puis, trois minutes plus tard, Il faudra une Marie-Antoinette Katoto, aérienne pour que le score s’aggrave en reprenant le deuxième coup de pied arrêté de Wang Shuang (2-0, 33′).

Le second acte sera celui d’une victoire, voulue par Linköping à défaut de qualifications mais qui restera dans les pieds parisiens.

La messe est dite sauf que les suédoises ne veulent pas perdre la rencontre et elle profite d’un troisième coup de pied arrêté victorieux pour reprendre par Hashemi, une balle que la défense centrale parisienne n’arrive pas à défendre de la tête (2-1, 47′).

Décidement, quand Linköping sort la tête de l’eau, le PSG les fait replonger.

Une balle récupérée haute par Eve Perisset, auteure d’une belle rencontre, glissée immédiatement dans l’intervalle à Marie Antoinette Katoto, pour que la parisienne s’offre un deuxième cadeau d’anniversaire, à l’aube de ses 20 ans, avec un but en coin (50′, 3-1) qui dénote la confiance retrouvée de l’ex U20, perdue au lendemain d’Août 2018, lors du Mondial de sa catégorie.

Avec un doublé, une première convocation en Equipe de France A, le statut de meilleure buteuse du championnat partagé avec Ada Hegerberg comme l’an dernier (9 buts) à ce stade de la compétition, quatorze buts toutes compétitions confondues, l’anniversaire de ces 20 ans s’annonce plutôt bien.

LinKöping n’en restera pas là et sur un quatrième coup franc, là tiré par Kosovare Asllani, au four et au moulin face à son ancienne équipe, Lantz bénéficie d’une nouvelle erreur de la défense centrale pour glisser le second but suédois (3-2, 68′).

Deux buts encaissés, cela reste beaucoup quand on applique la théorie française, payante par le gain de la Coupe du Monde 2018. Ne pas prendre de buts, il n’en suffit que d’un pour gagner le match. Certainement, l’objet du courroux du coach, ressenti différemment par la canadienne Ashley Lawrence, tout juste revenue de la Gold Cup où le Canada s’est qualifié pour le Mondial 2019. « Je trouve le match bon, on était concentré. Je pense on a bien joué et on a crée les occasions. Dans le futur on doit marquer plus pour ne pas terminer le match sur un score aussi proche comme 3-2. Il faut travailler pour mieux défendre ». 

Il reste que les filles du PSG ont été au-dessus de leurs adversaires, qui ont produit la volonté de s’opposer mais qui n’ont pas eu autant d’occasions ni de qualité de jeu sur les 90 minutes d’un match, pour inquiéter la route du PSG, qui reste d’après Ashley Lawrence, « un grand club », pas inquiète des noms des équipes qualifiées pour ces quarts.

On se souviendra qu’Andrine Hegerberg, à la charge physiquement, a placé un très bon tir du gauche à la 62′. Une habitude chez elle. Kadidiatou Diani réalisant la bonne initiative d’un pivot (75′) et la jeune française, Annahita Zamanian ayant évolué en Suéde pendant tout son parcours sous les couleurs de Göteborg, ne trouvant pas le cadre sur un excellent service de Melike Pekel.

Olivier Echouafni dispose d’une équipe qui aime le combat et qui ne possède pas le talent pour tenir le ballon tout un match. Les équipes adverses auront toujours la possibilité de placer des banderilles. La qualité des parisiennes, c’est de s’appuyer sur ces initiatives adverses pour les punir en profitant des récupérations de Formiga, des passes de Wang Shuang, des percées de Diani et de la finition de Katoto.

Le PSG a fait le moins bon score de ces huitièmes. Cela ne signifie pas qu’elle ne pourra pas faire un exploit en WCL. Il suffit de deux tours et quatre matches pour atteindre la finale.

William Commegrain lesfeminines.fr