Un duel qui n’en a pas été un. Si Corinne Diacre était venue sans question à Jean Bouin, stade résident du Stade Français, elle a dû repartir avec de sévères interrogations après les deux erreurs incroyables de Karima Benameur, seconde gardienne de l’Equipe de France. Auteure pour autant de dix très bonnes minutes.

Comment peut-on passer de la lumière à l’ombre en si peu de temps et dans le courant d’un match ? Si cela avait été la seule question, l’après-midi n’aurait pas été si mauvaise puisque le PSG dominait au score -mais aussi dans le jeu- un Paris FC très timide.

Le problème, c’est que les deux équipes offraient un jeu sans consistance et sans implication ce qui laissait présager des doutes pour la valeur de l’équipe de France durant ce dernier parcours de préparation au Mondial 2019. Corinne Diacre n’avait-elle pas eu des sentiments prémonitoires quand elle avait fustigé ses Bleues à la suite de la première mi-temps du match de rentrée du 1er septembre (France-Mexique) ?

Enfin, incroyable de voir qu’il faut la pause fraîcheur pour que Gaetane Thiney intervienne avec Linda Sallström là où on attendait le coach Pascal Gouzènes.

C’est avec ce premier sentiment que la seconde mi-temps s’est annoncée, pour un contenu que l’on souhaite de bien meilleure qualité. Pourtant les raisons d’une intensité ne manquaient pas dans ce duel francilien. Cinq ans que le Paris FC n’avait pas gagné contre le nouveau co-leader du championnat depuis sa professionnalisation. Le dernier résultat nul remontait à mai 2016 (2-2). Et le PSG avait montré des signes de faiblesse en se faisant dominer par le Mexique (2-0), avec une première journée en demi-teinte (0-1, sur pénalty) face à Fleury. Des jeunes parisiennes qui n’étaient pas encore au niveau de l’exigence internationale du PSG, cinq fois qualifié pour la Women’s Champions League avec deux places de finales (2015, 2017).

Au coup d’envoi fixé à 15h00 sous les caméras du tout nouveau diffuseur Canal Plus, qui va devoir apprendre à conjuguer à tous les temps « qu’ils ne sont pas à la recherche d’une audience » si les choses se continuent ainsi, le Paris Fc avait des raisons d’en vouloir.

Sauf que le club du Paris Fc a pris une rouste à Jean Bouin.

Katoto, en difficulté suite à son mondial des U20, laissée en pointe par Olivier Echouafni, bute deux fois contre Karima Benameur, notamment sur un premier arrêt de qualité. Balle sortie avec un bout des doigts sur une profondeur de la seconde buteuse du championnat l’an dernier (6′, 7′, 11′).

Si le Paris Fc ne produit pas, on peut penser qu’il va savoir subir.

Sauf que Karima Benameur fera une bévue rare à ce niveau. Utilisée comme joueuse, elle plante son pied droit dans le sol et sa passe à Julie Soyer ressemble à l’arrivée d’un train en gare. Katoto ne rate pas l’occasion. Elle assure un dribble face à la gardienne, reste concentrée sur son geste, oublie son duel perdu avec elle du début de rencontre et place un plat du pied gauche qui finit au fond des filets (14′, 1-0).

Visiblement, cela plombe un moral des essonniennes qui n’en avaient pas besoin tellement elles produisaient du déchet technique dans ce premier temps de jeu. On cherchait le jeu collectif, ne voyant que des tentatives de duels individuels qui ne passaient pas leur premier adversaire parisien.

Du côté du PSG, la consigne d’Olivier Echouafni semblait claire avec un marquage individuel d’Aminata Diallo sur Gaetane Thiney, associé à une présence rapide sur tous les ballons de contrôle du Paris FC.

Une pause fraîcheur qui relance le PFC.

Il faudra la pause fraîcheur de la première mi-temps pour que Gaetane Thiney intervienne avec la nouvelle finlandaise Sallström. Message passé et reçu. Les joueuses en blanc lance des centres bien plus appuyés qui manque de peu leurs cibles, avec l’avantage néanmoins de montrer le bout de leur nez (30′), à l’exemple de celui  de Théa Greboval qui s’échappe devant Gaetane Thiney, plongeant pour le détourner. Charlotte Bilbault invective au milieu pour demander un pressing plus près de l’adversaire et c’est au tour des parisiennes de montrer du déchet. Ce bon moment se terminera par un tir puissant de l’ex-soljadicienne des trente mètres que Kiedrzynek, à nouveau titulaire, captera sans mal.

Belote et re-belote (2-0)

Il sera dit que ce jour ne sera pas pour le Paris FC et encore moins pour Benameur. Un tir sans consistance de la nouvelle recrue chinoise du PSG Wang Shuang, revenue Mardi avec une place de finaliste des derniers jeux asiatiques, échappera des mains de Karima Bennameur, partie pour la sortir trop tranquillement, et la voir se terminer au fond des filets (40′, 2-0). Deux grossières erreurs de la gardienne internationale française qui pèseront sur les débats. Pas si longtemps puisque la rencontre se finira sur le score de 5-1 pour le PSG. Un score lourd, un des plus lourds de leurs nombreuses rencontres en championnat.

Une deuxième mi-temps du même tonneau (5-1)

Au retour des vestiaires, Perle Morroni prendra le meilleur sur Julie Soyer, pour faire un centre en retrait qui profitera à Grace Geyoro, assurant d’un plat du pied le troisième but parisien (50′). Cinq minutes de passés sur le terrain !

Ce troisième but enfoncera le moral du Paris FC, sans enflammer celui du Paris SG, à l’image de Kadidiatou Diani, réalisant un match intense mais tout simplement correct, sans excès.

C’est d’ailleurs elle qui profitera d’un tir contré pour enclencher son second but consécutif, après celui en équipe de France face au Mexique (1er Septembre). Le score monte d’un cran (4-0, 60′) et les entrées respectives n’apportent pas de sangs nouveaux synonymes d’entrain supplémentaires.

La rencontre se terminera sur le pire et le mieux, suivant de quel côté le regard se porte, avec un pénalty parisien suite à une faute sur Wang Shuang transformé par Eve Perisset (5-0, 67′). Son second pénalty et second but en deux journées pour la nouvelle capitaine du PSG en l’absence d’Irène Paredes.

Le Paris Fc réussira à sauver l’honneur sur un csc d’Eve Perisset suite à un centre fort de Gaetane Thiney (5-1, 81′)

Le match se terminera sur ce score sans appel du Paris SG sur le Paris FC nous obligeant à constater la faiblesse de l’opposition, pour un derby qui laissait supposer un contenu plus conséquent et intense. Le PSG ayant fait le travail quand le Paris Fc en encore du travail à réaliser.

William Commegrain lesfeminines.fr