Les Nadeshiko sont la seule fédération au monde à avoir obtenu les trois titres mondiaux du football féminin. Le premier a été obtenu en 2011 lors du Mondial allemand pour les A, le second avec les U17F au Costa Rica en 2014 et le troisième en 2018, face à l’Espagne (3-1).

Un jeu porté vers l’avant qui utilise les qualités premières des japonaises. Jeu court et vif, peu de déchets techniques et sens du dribble. La formule avait surpris en 2011 lorsque le football européen et américain parlaient physiques. Aujourd’hui, on s’aperçoit que dénaturer un football, c’est perdre la course au titre.

Dominées par une Espagne offensive lors du premier acte. « La possession du ballon était en effet espagnole en début de match. Les premières occasions franches l’étaient aussi : une frappe bien stoppée par Hanna Stambaugh et une tête juste à côté signée de la star de la sélection espagnole Patricia Guijarro » source FIFA.

Seulement le jeu vif des japonaises commençaient à s’installer dont la qualité première est de réaliser des tirs cadrés dans des positions excentrées (10 tirs cadrés pour quatre espagnols). Hinata Miyazawa faisait prendre la tête de la rencontre à ses couleurs (0-1, 38‘), à un moment où la rentrée aux vestiaires marque une réalité. Les unes sont menées et le message est de revenir en 45′ ; les autres mènent et la tête n’est remplie que de sensations positives, surtout quand au bout, se trouve un titre mondial.

D’autant que Jun Endo n’était pas loin de faire le break pour le Japon (42′).

Les 61% de possession espagnole n’ont rien pû faire contre l’efficacité des Nadeshiko avec deux autres réalisations dans la foulée (57′ Saori Takarada et Fuka Nagano, 65′). Un score sévère de 3-0 qui aurait enchanté les spectateurs français. Il reste que l’esprit de la Rojita est de jouer pour voir Candela ANDUJAR (71′) réduire le score (3-1).

Vingt minutes de jeu étaient à la disposition des joueuses de Pedro Lopez pour revenir. Comme souvent en football féminin où les remontadas sont rares, ce sont les japonaises qui soulèveront un trophée méritée pour une finale animée et plaisante. De plus en plus rare dans un football féminin aseptisé par une défense acharnée.

L’Asie conserve son titre que la Corée du Nord avait acquit en 2016 face à la France et le Japon devient championne du Monde U20 pour la 1er fois offrant à sa fédération un triplé historique (A, U17, U20).

Les européens et les américains devront batailler pour exister en 2019 en proposant une forme de jeu gagnante (3 européens sur quatre demi-finalistes). Une année de travail, de critiques et de réflexion les attendent dans une compétition plus relevée et plus longue à 24 équipes.

William Commegrain lesfeminines.fr