Le sélectionneur Gilles Eyquem règle ses comptes dans cette fin de tournoi. Auprès du journal Ouest-France, lors de la conférence d’après match il a tenu ses propos, rapportés par le média, plutôt rares dans le football féminin :

« Les joueuses qui manquaient de détermination étaient sur le banc, je pense. Celles qui n’ont pas tout compris de ce que représentait l’équipe de France. La déception, elle est là. Il y a eu des choses qui sont venues perturber un petit peu. Peut-être que je me suis trompé au départ sur celle qui aurait dû être la leader. Ça a été difficile de remobiliser tout le groupe derrière. Je retiens la leçon. »

Avant d’ajouter : « Je dirais que si j’ai tout mon effectif concentré sur le même objectif et sur le projet qu’on avait au départ, ça aurait peut-être été autre chose. Je pense qu’on pouvait espérer aller chercher ce titre. Malheureusement, il y a eu des défaillances importantes. »

Toujours sans nommer personne, Gilles Eyquem a conclu sa conférence de presse par ces simples mots : « Quand on demande à rentrer le soir (ce vendredi soir, après France-Angleterre) pour être présent sur un match de D1… Je n’en dirai pas plus. »

La remarque semble aller à Marie Antoinette Katoto (20 ans), leader désigné du groupe avant le Mondial U20 et qui n’a pas réussi son mondial, placée sur le banc après le second match de groupe. D’un autre côté, on voit mal comment la jeune joueuse peut prendre la décision de rentrer si son club ou d’autres ne lui ont pas demandé de le faire ?

Inversement, en prenant des éléments parmi d’autres, « Je suis plutôt confiant. Il y a quand même sept joueuses qui ont montré de très belles choses sur la compétition ». Sept sur vingt et une, il en manque un peu. Gilles Eyquem s’éloigne d’une règle informelle qu’il pratiquait où les commentaires sont pour le groupe. Parole qui semble voulue et likée par l’attaché de presse des U20 et des sélections féminines.

Tout n’a pas été rose visiblement ou plutôt bleu. Le football féminin commence à évoluer comme dans l’environnement individuel du football masculin, ce que d’ailleurs, s’inquiétait le sélectionneur en Juin 2018. Il en a pris l’envie de réussir, le revenu, les commentaires et le statut. Tout cela pèse sur la performance qui était le diamant initial.

A force que chacun prenne une place, le football féminin sportif après 2013 est devenu féministe, tactique, financier, militarisé et conceptualisé puis médiatisé. Aucun concept ne peut supporter autant de changements en si peu de temps sans perdre de sa performance.

William Commegrain lesfeminines.fr