Annahita Zamanian. 20 ans, née le même jour que sa coéquipière Sandy Baltimore (19 février 2000) a un parcours bien à part. Née à Londres, d’origine iranienne et bretonne, vivant depuis l’âge de quatre ans en Suède et se trouvant dans la sélection du Mondial U20 sous le maillot français … car l’equipe de France avait fait un match amical en Suède pour se préparer au Mondial.

La Suède est grande pourtant. Il faut croire que c’était le destin. Les Bleuettes jouaient à Göteborg, sur le stade de l’équipe d’Annahita. Avec ses 3 sélections en U16, 1 en U17. Elle était venue voir quelques amies qu’elle connaissait. La France féminine en Suède, cela ne se rate pas.

« J’ai joué avec deux ou trois filles quand j’étais plus jeune. J’ai discuté avec les filles car je pensais que j’avais le niveau pour jouer dans une équipe nationale mais n’ayant pas le passeport suédois, je ne pouvais le faire que pour la France. Elles m’ont conseillé d’aller voir le coach pour lui demander pourquoi je n’étais pas sélectionnée. J’ai parlé avec Gilles qui s’est renseigné. Je n’y croyais pas du tout et en Janvier, il m’a appelé ».

Depuis la jeune joueuse a été prise dans toutes les sélections. Coup gagnant et coaching gagnant !

Six matches sur sept comme titulaire, sortie graduellement de plus en plus tard pour finir par être capitaine le 10 juin face aux Etats-Unis et faire toute la rencontre malgré une défaite 3-1.

Inévitablement, on ne peut que se demander quel apport pense-t-elle amener aux Bleuettes ? « En Suède, c’est plus athlétique et on court plus. Je crois que c’est ce que j’amène à l’équipe avec une touche de technique. Il y a beaucoup de choses que j’ai apprises en Suède qui m’aide ici. J’essaye de faire un mélange de tout cela, de ce que le jeu des Bleues m’apporte, pour le restituer au mieux pour l’équipe ».

Reste la question de la couleur du maillot. Inévitable pour celle qui doit penser et rêver en Suèdois. « les suédoises en France, je les connais de noms mais pas tant que cela. Pour moi, être au Mondial en France, c’est très grand. Je vais essayer de tout donner pour cette équipe. »

Un Mondial à 20 ans. Elle mesure si bien qu’elle aurait très bien jamais pu en être. Une histoire comme cela est rare. Un peu des « Chariots de Feu » dans le 21e siècle de l’internet et de la mobilité.

Alors Annahita que la Vie a bousculé est prête à se bousculer pour que la Vie lui donne un titre. La dernière chance, peut-être, d’en avoir un autre. Le gap avec les A est d’un très haut niveau. Il faut du temps pour l’atteindre.

Annahita, 20 ans, née d’un père iranien et d’une mère bretonne, anglaise, suèdoise et surtout française.

Une des 23 qui fera tout pour lever la Coupe en Bretagne et gagner le titre mondial.

William Commegrain lesfeminines.fr