Le PSG féminin interpelle. Pour ses supporters gagnés par la fièvre du mercato des hommes, on est proche de l’AVC. Une montée de pression qui ne demande qu’à exploser. Et qui, chaque matin, ne trouve rien sur ses couleurs préférées.

A part Fleury, silence radio. 

D’ailleurs, pour le sourire de l’histoire. On était au même silence radio du côté du Paris FC, voyant les joueuses partir comme on perd des perles sur un collier avec Aissatou Tounkara partie en Espagne, Anissa Lahmari retournée au PSG, d’autres jeunes pas encore titulaires choisissant d’autres destinations.

Et puis, hier, la photo de l’inconnue Eseosa Aigbogun (25 ans), attaquante internationale Suisse jouant à Turbine Potsdam pour première recrue, venue au PFC (ex-Juvisy). Voilà le PFC avec un coup d’avance. Un choix étranger plutôt rare pour club ayant recruté peu d’étrangères comme titulaires à long terme dans son histoire à part la capitaine belge des Flammes rouges Janice Cayman (cinq saisons).

Seul Fleury 91, le troisième club parisien de l’élite féminine avait dégainé d’entrée avec huit arrivées en l’espace de quinze jours. D’abord Jean-Claude Daix, ex-coach de Juvisy, puis Marie-Charlotte Léger, qui a pris plus de certitudes acceptant ses hauts et bas du sportif de haut niveau (Montpellier HSC), redevenue internationale et postulante au groupe de 23 de Corinne Diacre pour le mondial 2019,  Nadjma Ali Nadjim après une excellente saison au Girondins de Bordeaux lui permettant sa première sélection en A, Rachel Corboz (Georgetown University, États-Unis) venue rejoindre sa soeur qui a gagné dans le club de l’Essonne sa première sélection en B et un appel en A, Kelly Gadea partie de l’OM mais forte d’une excellente avant-dernière saison qui lui avait donné une cape méritée en A,  et les surprises  Blandine Joly (Montpellier HSC U19) ,  Mélissa Roy (Université de Laval, CAN), Alex Lamontagne (Foothills WFC, CAN).

Pour sa deuxième saison, le club voisin du Paris Fc ne voulait pas connaître les déboires de l’an dernier avec une dernière place pendant le tiers du championnat. Situation qui s’était relevée grâce à son mercato d’Hiver avec l’arrivée de Marie Haupais en défense et le prêt de Claire Lavogez en attaque.

A regarder de plus près, si la mayonnaise mijotée à l’Alpe d’Huez prend plus rapidement que chez les adversaires, Fleury peut écrire une belle page en 2018-2019.

Du côté des Paris, où on applique une nouvelle stratégie ou on pense que les forces actuelles sont suffisantes pour atteindre l’objectif. 

-> Pour le Paris FC, à la réflexion, un élément me semble déterminant. La détermination de sa capitaine Gaetane Thiney (32 ans) à être dans les 23 de Corinne Diacre pour la coupe du monde 2019. Je pense que cette détermination est essentielle et qu’elle va regarder si le club la respecte. C’est à dire, faire en sorte d’avoir une équipe compétitive pour exister en compétition nationale comme de lui éviter les risques de blessures. Si elle ne trouve pas ces garanties, je pense qu’elle pourrait changer de club, même si elle a encore une année de contrat. On peut penser que l’arrivée d’Eseosa Aigbogun est une réponse. Sera-t-elle la seule après le départ d’Aissatou Tounkara et une 4e place qui en valait une 7-8e ?

-> Pour le Paris Saint Germain, on peut envisager plusieurs situations.

La première, dans la logique d’un club professionnel masculin avec une section féminine gérée par d’anciens joueurs professionnels Bruno Cheyrou et Olivier Echouafni, qui prennent le temps après une évaluation sur le terrain des forces et faiblesses du millésime 2018-2019. Sachant qu’ils auront les moyens de racheter des contrats, si besoin.

La seconde, c’est d’avoir la volonté de marquer son groupe avec une stratégie personnelle pour lui donner une identité. La sienne. Dans ce cadre, Olivier Echouafni évalue son groupe et va l’impacter de sa méthode (22 matches par saison) pour réussir à créer une dynamique qui sera la sienne. A la tête d’un club, il aura bien plus de temps pour le réussir que cela n’était possible à la tête d’une sélection nationale, quelque soit la qualité de son niveau. les enjeux sont une seconde place européenne à prendre et à conserver la Coupe de France.

La troisième, c’est que l’arrivée de cette nouvelle organisation a impacté le budget de l’équipe féminine (Boulleau, Echouafni, Cheyrou, Mendy), déplaçements, laissant moins de places pour les hautes rémunérations des grandes joueuses (Formiga, Cristiane, Erika, Delie, Cruz) dans un championnat que ne les attire pas spécialement puisque le « Top » est souvent le même, à moins d’une feuille de paie conséquente. On peut -peut-être- y voir d’ailleurs, les raisons de la suppression de l’équipe réserve.

Enfin la dernière, c’est que la seconde place n’est pas un challenge avec l’Olympique Lyonnais mais avec Montpellier qui est bien plus bas en terme de budgets (1.800 quand le PSG est à 6 environ). Donc, il y a la possibilité d’être compétitif en réduisant de manière conséquente les coûts. D’autant que le seul interêt potentiellement accessible reste la Coupe de France. Sur un match à 90′, toutes les équipes ont leur chance.

Tout cela cependant, pour les équipes du Top, de devoir respecter un cadre officieux et peut être officiel qui s’impose : la Coupe du Monde 2019 avec des françaises qui jouent.

A voir ce qu’il en sera le 24 Août et suivants.

Il y a une part de risque. C’est de ne plus faire rêver et quand les adversaires ne craignent plus une équipe, alors on s’aperçoit que ce sont des adversaires redoutables qui peuvent vous faire chuter, sans état d’âme.

Les féminines ont l’esprit crocodile.

William Commegrain lesfeminines.fr

 

En match de préparation, Manchester City a pris le meilleur sur le Paris Saint Germain (1-0, 49′ Nadim) dans le premier match de préparation à Portland. Communiqué de presse du PSG :

« C’est à l’Université de Portland, sur le terrain du Merlo Field, que les joueuses du Paris Saint-Germain ont disputé leur premier match de préparation de lavant-saison, mardi soir, face à Manchester City. L’occasion pour le nouvel entraîneur, Olivier Echouafni, de se livrer à une revue d’effectif des joueuses présentes… et même au-delà. Quatre joueuses de l’Elite Clubs National League (ECNL) ont été invitées à participer à la rencontre aux côtés des Rouge et Bleu.

C’est donc une équipe rajeunie emmenée par Grace Geyoro, capitaine au coup d’envoi, qui a affronté les Mancuniennes. Après une première m-temps achevée sur un 0-0, le coach a opéré neuf changements, seule la charnière centrale composée de Paulina Dudek et Rania Aouinia restant en place. Après l’ouverture du score des Citizens par Nadia Nadim (47e), les joueuses de la capitale ont tenté de revenir à hauteur de leurs adversaires, notamment dans un temps fort dans la dernière partie du match. Malgré la défaite, les Rouge et Bleu ont laissé entrevoir des promesses dans leur jeu collectif avant de s’envoler pour Miami, la nuit dernière. En Floride, les Parisiennes affronteront notamment les North Carolina Courage, ce jeudi, à 18h15 (0h15 vendredi en France), au Hard Rock Cafe Stadium de Miami, dans le cadre de leur premier match de l’International Champions Cup. »

Mardi 24 juillet 2018 – 19h00 locales (3h françaises)
MANCHESTER CITY – PSG : 1-0 (0-0)
Portland (Harry A. Merlo Field at the Clive Charles Soccer Complex) 2 x 40 minutes
Temps lourd
Spectateurs : 1 500 environ
Arbitre : Ekaterina Koroleva (Etats-Unis)
But : Nadia Nadim 49′
Avertissements : Lahmari 40′, Vagre 73′ au PSG

Manchester City : 1-Karen Bardsley (13-Francesca Stenson 70′) ; 2-Mie Leth Jans, 6-Stephanie Houghton (cap.) (4-Gemma Bonner 41′), 5-Jennifer Beattie, 23-Abbie McManus, 25-Tessa Wullaert, 24-Keira Walsh, 19-Caroline Weir (8-Jill Scott 41′), 10-Nadia Nadim (27-Katie Bradley 74′), 7-Melissa Lawley (16-Jessica Park 61′), 17-Nikita Parris (22-Claire Emslie 50′). Entr.: Nick Cushing

PSG : 1-Katarzyna Kiedrzynek (16-Aleigh Gambone 75′) ; 12-Ashley Lawrence (17-Eve Périsset (cap.) 41′), 37-Rania Aouina (8-Onema Grace Geyoro 74′), 4-Paulina Dudek (11-Samantha Agresti 64′), 20-Perle Morroni (14-Natalie Mauer 41′) ; 34-Inès Karaoun (31-Madelynn Anderson 41′), 8-Onema Grace Geyoro (cap.) (7-Aminata Diallo 41′), 36-Wissem Bouzid (6-Andrine Hegerberg 41′), 29-Anissa Lahmari (25-Davinia Vanmechelen 41′) ; 33-Jordyn Huitema (35-Naomie Vagre 69′), 27-Melike Pekel (26-Kenza Allaoui 41′). Entr.: Olivier Echouafni