Allianz Frauen-Bundesliga, quelque chose de nouveau ?

Le championnat de football féminin qui a généré huit titres de Championnes d’Europe (de 1984 à 2013) pour la NationalMannschaft à une époque où les joueuses ne pensaient pas à évoluer au-delà de leurs frontières. Leadeur européen avec ses clubs. Huit titres européens, six finales. Et une nouveauté européenne avec la France qui a repris le flambeau depuis 2010, 5 titres et quatre finales.

Alors en Bundesliga, quelque chose de nouveau ? On n’en a pas l’impression.

Le VFL Wolfsburg est de nouveau champion, le FC Bayern München vice-champion.

Le champion est le même que lors des deux dernières saisons (2017 et 2016). Les mêmes deux clubs sont qualifiés pour la Ligue des champions. Il n’y a pas eu de changement.

Plutôt la confirmation d’un changement qui a débuté il y a peut-être huit ans qui voit les clubs de foot masculin avec section féminine prendre les devants.

Le football féminin, une affaire de football masculin ? 

Avant, la Bundesliga était tenu par des clubs exclusivement féminin. Le FFC Frankfurt avait été champion huit fois – pour la dernière fois en 2008. Turbine Potsdam 7 fois – pour la dernière fois en 2012. Ces deux clubs ont été le visage de la Bundesliga version foot féminin dans les années 1990 – 2010 et au-delà.

Les quatre saison passées, les deux clubs Bayern München et VFL Wolfsburg ont occupé les première et deuxième places permettant de jouer dans la Ligue des Champions. Étant vainqueur en 2013 et 2014, le VFL Wolfsburg a toujours bien pu montrer sa qualité, tandis que le FC Bayern München n’a pas eu beaucoup de chance lors de ses participations dans cette compétition européenne.

Ce sont 5 points qui à la fin de cette saison séparent la deuxième place (Ligue des Champions) occupée par le FC Bayern München du troisième du classement, le SC Freiburg. Les deux anciens clubs leaders, le Turbine Potsdam et le FFC Frankfurt se retrouvent actuellement aux 4ème et 6ème places du classement. Un autre club purement foot féminin, FF USV Jena; est relégué à la fin de la saison.

Il n’y a pas de vrai grand gouffre entre les forts et les autres, mais depuis quatre saisons les deux leadeurs ne changent plus. Le gouffre est moins petit que dans le championnat en France. Mais la tendance – deux clubs dominants et le reste – pourra encore plus se répéter, voire même s‘intensifier la saison prochaine.

Un spectacle moins spectaculaire.

Comme en France, ces dernières années on a vu que le niveau de toutes les équipes a monté et les soi-disants petits sont devenus plus forts et il n’est plus si facile pour les grands de gagner. Pour autant, la saison n’a pas produit de vraies surprises. En fin de saison les grands clubs ont toujours su préserver leur domination.

Pour les spectatrices et spectateurs, depuis cinq saisons le nombre de spectatrices et spectateurs diminue progressivement, de 1.185 en moyenne pour chaque match en 2013/14 jusque 846 en 2017/18. Est-ce que pour le public, sous ces conditions, le championnat restera intéressant s’il n y a plus de surprises?

Le public s’intéresse non pas seulement à son club et à ses performances mais à l’intérêt d’un championnat. Et cela passe par une « bagarre » dans son haut avec surtout des changements de leadeurs.

Les leaders allemands pratiquent la même politique que les leadeurs français : s’imposer en Europe.

Se renforcer pour être leadeurs européens. Les classements des dernières années ont montré que depuis la saison 2012/13 le VFL Wolfsburg joue un rôle très dominant – quatre fois champion pendant les six dernières saisons. Le FC Bayern München a deux fois gagné le championnat, et reste bien plus en retrait au niveau européen.

Avec la concurrence des deux clubs espagnols que sont le FC Barcelone et l’Atlético de Madrid. City et Chelsea en Angleterre et l’arrivée de la Juve pour l’Italie. L’objectif est clair : s’imposer en Europe.

Se renforcer, se renforcer. 

Pour la saison prochaine les deux clubs veulent encore se renforcer. Des joueuses du concurrent SC Freiburg (troisième place dans le classement final) vont jouer pour le Bayern München la saison prochaine, les internationales Laura Benkarth et Lina Magull, et le Bayern aura aussi l‘internationale Kathrin Hendrich (FFC Frankfurt) sur la feuille de match. Le VFL Wolfsburg a peut-être moins besoin de se renforcer, pour le moment. On a seulement officialisé l‘engagement de l’internationale Sara Doorsoun venant de SG Essen.

Pendant la saison passée le SC Freiburg semblait avoir la qualité d’atteindre un des deux places du CL. Mais quand tu veux être au top un ou deux matches perdus signifient la fin des rêves.

Turbine Potsdam n’arrive pas à répéter les succès, il y a deux ans le grand Bernd Schröder avait vécu le plus mauvais classement à la fin de sa grandiose carriére comme l’entraîneur de Turbine Potsdam (7ème) et le nouveau coach n’a pas reconduit l’équipe sur le chemin des grands succès auxquels Turbine Potsdam était tellement habitué.

Certaines joueuses de la Bundesliga vont à l’étranger, parmi elles l’internationale allemande Tabea Kemme, joueuse de Turbine Potsdam depuis toujours, et Lia Wälti l’internationale suisse qui elle aussi va quitter Potsdam. Il y a des rumeurs qu’une internationale du SG Essen va partir en Angleterre. Si ce n’est pas elle, il y aura peut-être d’autres joueuses.

La Bundesliga, en s’améliorant, appauvrit l’intérêt de son championnat en dégageant toujours les deux mêmes leadeurs, pour des raisons européennes. Comme en France.

Avant, le championnat allemand était la référence d’un championnat européen. Aujourd’hui, les choses sont différentes. Les deux leadeurs que sont le Vfl Wolfsburg et le Bayern de Munich ont des objectifs qui sont simples : gagner le titre national à deux en faisant une différence importante et exister en Europe.

Gerd Weidemann et William Commegrain pour lesfeminines.fr