Les fins de championnat sont des courses à tout. Là, les extrêmes se retrouvaient dans ce classico qui avait amené les Ultras (un bon millier) à Jean Bouin pour une assistance estimé entre 4 et 5.000 spectateurs, démarrant avec des chants de supporters qui ont enchanté Patrice Lair « Déjà, ils nous accueillis avec le car, c’était grandiose. Difficile de motiver plus les joueuses » pour finir par des grivoiseries plus habituelles, encore plus présentes face à l’OM, les invitant après un festif « Marseille, …. », pour finir par « l’OM en D2F ».

Faisant dire à Christophe Parra, le coach marseillais :« C’est bien de trouver du monde dans un match de football féminin de haut niveau. Après, on tend vers le mauvais côté. On était à l’abri de certaines choses, mais je trouve cela décevant. Les tribunes du PSG, je suis désolé. On a un public vraiment meilleur dans notre petit stade Lebert et je vous invite à y venir ».

Trouvant l’écho plus mesuré de la capitaine parisienne Irène Parédes « quand je suis dans le match, je n’entends pas le public, même si je n’aime pas entendre des mots blessants pour les joueuses ou les femmes » pour finir par le sourire de Patrice Lair : « il y a un peu de guerre entre l’OM et le PSG, c’est comme cela. C’est la règle du jeu ».

Le public du PSG à jean Bouin. Crédit Gianni Pablo. Lesfeminines.fr

Le regard brillant et amusé. Comme on le connait. Adepte de l’émotion et de l’ambition. Le calcul est vite fait. Le PSG est devant, attend un adversaire à sa portée pour avoir le même nombre de matches et vient d’apprendre que l’OL n’est pas au top en Ligue des Champions.

« Montpellier a fait un petit faux pas, mais rien n’est joué. On a un match bonus la semaine prochaine à la maison contre Fleury. Si on a la bonne idée de prendre trois points, on aura cinq points d’avance. » Et là ? « Ca peut être intéressant et pourquoi pas d’inquiéter Lyon chez nous. Je reste ambitieux. » (NDLR : le PSG avait gagné 1-0 face à l’Ol la saison précédente au Camp des Loges) …

Le coach parisien abattant ses cartes : « Et surtout j’espère nous qualifier pour la finale de la Coupe de France et faire ce que l’on a pas réussi la saison dernière, c’est à dire gagner un titre. » . C’est avec un titre qu’on fera de grandes choses au PSG. Voyez le public, on peut amener du monde ! ». Les yeux brillants, prêt à reconnaître alors qu’il est en fin de contrat : « je suis dans un club je dérange. Je suis tout le temps en train de demander un truc car j’ai envie que mes joueuses soient dans les meilleures conditions possibles ».  

Ici, le public est extraordinaire. Avec quelques joueuses on remplit le Parc, j’en suis persuadé. Parce que le football féminin, on l’aime. mais c’est toujours pareil, on aime le football gagnant. Et pour gagner des titres, il faut faire un effort. Surtout que chez nous, on peut le faire ce petit effort. Avec un sourire entendu.

Est-ce le match nul de l’Olympique Lyonnais contre Manchester City (0-0) en demi-finale aller de la Women’s Champions League qui fait bondir le coach parisien et ex-lyonnais. Une faiblesse potentielle chez l’adversaire, et Patrice Lair aiguise ses mots et ses sens.

William Commegrain lesfeminines.fr

Irène Parédès. On est très contente, car c’était le Classico. L’objectif était de prendre les trois points. On l’a fait. Détester ? Non on doit avoir le respect pour les autres équipes. On doit faire notre travail et prendre les points pour finir bien la saison. Notre objectif ets de finir deuxième et retrouver la Ligue des Champions. Premier. Il y a des options, c’est compliqué. C’est pas terminé, et on va essayer jusqu’à la fin.

Christophe Parra : « j’essaye de ne pas m’emporter mais le pénalty est très sévère, on me l’a confirmé. Je regarderais les images. J’attends aussi de voir le but. On marque un but quand même. pour moi et les joueuses, c’est important. Pour le travail et l’investissement des joueuses et leur volonté d’assurer cet objectif de maintien et de représenter fièrement l’Olympique de Marseille, ici dans la capitale. Cela fait beaucoup et je pense que ce but était valable. Cela aurait donné un autre visage. Maintenant, je pense que le PSG est bien meilleur que l’OM, on aurait pu espérer mieux dans l’utilisation du ballon. On a manqué de vitesse pour contourner le bloc. Les filles, même si ce sont des « connasses », elles ont essayé de représenter dignement le football féminin et de représenter Marseille. C’était une ambiance particulière. C’est bien de trouver du monde dans un match de football féminin de haut niveau. Après, on tend vers le mauvais côté. On était à l’abri de certaines choses, mais je trouve cela décevant. Les tribunes du PSG, je suis désolé. On a un public vraiment meilleur dans notre petit stade Lebert et je vous invite à y venir. 

On est venu pour battre le PSG. Je n’ai malheureusement pas trouvé des solutions pour cela. A l’issue de la dernière journée, je me permettrais de répondre à vos questions. On va rester concentré sur cet objectif de maintien tel qu’il était dessiné en début de saison et lors de la saison dernière, et puis après, il y a un temps pour coudre et in temps pour découdre. Là on va essayer de coudre, même si c’est compliqué. 

Patrice Lair : C’était un match sympa. On a été sérieux. on a su faire la différence. Mi temps sérieux en étant pas extraordinaire mais très sérieux dans le jeu. Marie-Laure Delie a retrouvé quelques jambes. On a bien géré le milieu de terrain et après mettre une numéro dix pour jouer plus dans les intervalles. Un score de (4-0) qui montre la différence entre une équipe qui est dans le doute et une qui reste compétitive et toujours ambitieuse. Même après le match de Montpellier, on a continué à travailler et on a joué serieusement en Coupe de France. Montpellier a fait un petit faux pas, mais rien n’est joué. C’est tout de même important car on a un match bonus la semaine prochaine à la maison contre Fleury. Si on a la bonne idée de prendre trois points, on aura cinq points d’avance. Ca peut être intéressant et pourquoi pas inquiéter Lyon chez nous. Je reste ambitieux. Et surtout j’espère se qualifier pour la finale de la Coupe de France et faire ce que l’on a pas réussi la saison dernière, c’est à dire gagner un titre.

Il y a des jeunes, celles qui sont arrivés commencent à s’adapter à notre façon de jouer. C’était moins le cas il y a trois semaines. Formiga, Christiane et Erika vont revenir de la Copa América. Cela va mettre encore plus de l’émulation dans mon groupe. Cela va nous permettre d’être très ambitieux et sérieux pour aller chercher cette place en Ligue des Champions et se donner le droit -peut être- de faire une finale de Coupe de France tout en espectant Soyaux qui avait fait nul chez nous.

Je pense qu’aujourd’hui il y a une force supplémentaire qui est arrivé avec une communion avec la public. c’est vrai que lorsqu’on voit cela, on se dit à Paris qu’il y a quelque chose de formidable à faire avec le football féminin. Il faut que nos dirigeants nous aident un peu plus. je les talonne. Il y a un public. Pourquoi Jean Bouin, pour rassembler du public. On en a parlé avec Antonio Henrique. Je pensais que le terrain est moins bon. En fait, non pour un terrain de rugby. Une herbe un peu haute c’est tout.

On a sorti les ballons intelligemment en jouant avec des attaques placées et en sortant le ballon. Andrine Hegerberg commence à s’y mettre. Paulina aussi. Laure Boulleau, j’ai hésité de la mettre titulaire car elle avait fait une très bonne semaine, mais je voulais garder le groupe de Saint-Etienne pour féliciter leur travail et je ne voulais pas faire rentrer d’autres filles. Je ferais pareil avec les filles qui reviennent de la Copa América pour finir en coup de canon cette saison.

Les chants, c’est peut-être violent pour Marseille. Mais on sait très bien que Paris et Marseille, cela ne va pas ensemble. L’exemple avec Saint-Etienne qui déteste Lyon, c’est comme cela. Et vous, vous êtes parisienne, il faut détester un peu Marseille. C’est dommage à dire. Mais c’est un truc sans être méchant, c’est comme cela. Il y a des clubs qui ont du mal à s’entendre et aujourd’hui notre public ne pouvait qu’être heureux. 

Sandie. Au début, on m’a pris pour un fou pour la faire signer. Son agent m’a dit : tu penses qu’elle jouera ? j’en suis persuadé. Elle aura du temps de jeu pas dans la première partie mais dans le seconde. je prends comme exemple Majri à Lyon. C’est comme cela, elle est arrivée progressivement et sans prétention, j’espère qu’elle fera la Coupe du Monde l’année prochaine. Avec Corinne, j’en ai discuté tout à l’heure. Il faut un maximum de concertations pour faire sortir ce football féminin. Qu’on gagne un grand titre. Je suis là pour cela, d’abord. Un maximum de jeunes, mais aussi il faut recruter des étrangères pour une Ligue des Champions. J’ai changé certaines choses, je me suis fait flinguer pour cela. Ce n’est pas grave, si je dois partir, je partirais en laissant une section féminine qui tienne la route, et si possible une équipe en Ligue des Champions et pourquoi pas un titre. Tant qu’il restera un espoir, on va les jouer à fond. Gagner des matches et prendre toutes les équipes au sérieux. 

Ils feront ce qu’ils veulent. Je fais mon job. je suis dans un club je dérange. Je suis tout le temps en train de demander un truc car j’ai envie que mes joueuses soient dans les meilleures conditions possibles. Pour l’instant, on dira ce qu’on voudra mais vu tous les remous depuis deux saisons, c’est pas mal si on fait une finale de Coupe de France et si on est en Ligue des Champions. Il y a des bilans plus mauvais. Mais c’est eux qui ont la solution et tant que je serais là, je ferais tout pour les défendre qu’elles aient de meilleures conditions alors que l’on est dans un club ! C’est quand même un peu frustrant qu’on ne passe pas à la vitesse supérieure. Les conditions et en joueuses, on peut passer un cap. Ici, le public est extraordinaire. Avec quelques joueuses on remplit le Parc, j’en suis persuadé. Parce que le football féminin, on l’aime. mais c’est toujours pareil, on aime le football gagnant. Et pour gagner des titres, il faut faire un effort. Surtout que chez nous, on peut le faire ce petit effort.