La Mannschaft avec ou sans Hrubesch ? Après un quadruplé de Lea Schüller contre la République Tchèque, une performance pour la jeune joueuse de vingt ans faut-il le rappeler avec seulement cinq sélections au compteur. Choisi par le « Géant Vert » Horst Hrubesch comme fer de sa lance de sa sélection en la désignant pour la conférence de presse d’avant-match, et qui s’est contenté de dire à Lea, juste avant le premier match «il faut que tu marques au moins un but !».

Message entendu avec un quadruplé. Après le match elle dira: «La dernière fois que j’ai marqué tant de buts, c’était dans la U-17 !».

Jeudi 10 Avril, c’est encore avec quatre buts à l’extérieur que la Mannschaft remportera son match face à la Slovénie, (Magull 10′, Golob 43 (c.s.c.), Popp 53, Dallmann 61) éloignant l’équipe allemande, descendue pour la première fois de son histoire à la 3e place FIFA, des interrogations qui ont coûté sa place et son sacre à Steffi Jones.

Quel retournement de situation après une défaite à domicile face à l’Islande, ce qui n’était jamais arrivé auparavant en match de qualification pour la Coupe du Monde de la part de la grande Allemagne, fer de lance du football féminin. Dix neuf ans sans avoir la moindre goutte de sueur à craindre ! Et maintenant, un blanc de quatre mois avant le prochain RDV fatidique de Septembre de l’équipe allemande.

Les supporters allemands n’ont plus que leurs bières dans les Winstub pour essayer de lire l’avenir de ce qui a été le football féminin de l’élite européenne avec huit titres de Championnes d’Europe, 9 titres de Women’s Champions League sur seize éditions et cinq finalistes dans la compétition reine des clubs.

Qu’est-ce que Horst Hrubesch a apporté aux joueuses ? 

Hrubesch était de bonne humeur, à côté de la ligne de touche lors du match. Il se comporte comme s’il n’avait jamais fait autre chose. Homme des gestes, il communique beaucoup avec ses joueuses lors du match. Il leur dit, leur crie ce qu’il faut faire ou ce qu’il faut changer ou ce qui n’est pas bien. Un communicateur incessant. Parfois il a encore des difficultés avec les noms, mais comme il dit, « les filles l’aident ».

Qu’est-ce qu’il leur a apporté alors que seuls deux nouveaux noms se sont affichés sur sa sélection ?

Lena Goeßling, non prise par Steffi Jones n’est certainement pas la plus objective dans son jugement : «Nous avons su ce qu’il attendait de nous». Pour autant, il n’est peut être pas si inexact ? Almuth Schult, la gardienne l’exprime peut-être très bien quand elle dit: «C’est quelqu’un qui est clair dans ces mots, il le dit directement, il interrompe l’unité d’entraînement si nécessaire. Il le dit quand ce n’est pas bien. Je veux que vous le faites d’une autre façon et il répète l’exercice.»

Pour l’entrainement et les matches à venir il avait crée un slogan, incroyablement simple : «simplement jouer au foot»

Les filles ont besoin de certitudes

Si physiquement ou techniquement, il existe une différence entre les filles et les garçons ; le vrai piège est mental. Les filles fonctionnent différemment dans un sport collectif. Horst Hrubesch l’a certainement ressenti : «Les joueuses recommençent à avoir confiance en elles même et leurs performances. Et il était important pour elles de retrouver le chemin du succès.». Alexandra Popp ne dit pas autre chose. L’attaquante de Wolfsburg le confirmait après le match : «il est important que nous ayons retrouvé le chemin du succès».

Il redonne la confiance à une équipe allemande qui depuis longtemps était habituée à être une des plus fortes dans le monde, mais qui ne fournissait plus les preuves qu’elle l’était. Elles avaient perdu trop de matches, et fait trop de nuls. Bien sûr la Mannschaft avait aussi gagné des matches, mais parfois pas d’une façon convaincante.

Et maintenant Monsieur Hrubesch, créateur d’un petit miracle : premier jour de travail mardi 3 avril, premier match gagné le 7 avril contre la République tchèque et dernier match prévu pour le 10 avril contre la Slovénie, gagné sur le même score de 0-4 pour être -peut-être- son dernier jour de travail. Du jamais vu!

Pourquoi est-ce que la DFB (fédération allemande) n’a pas prévu cet homme pour tous les matches de qualifications ? 

Est-ce que cela vaut la peine d’apprendre tous ces noms de joueuses pour ces quelques jours? Et le match de qualification décisif contre l’Islande le 1er septembre ? Il ne faut pas oublier que c’était à domicile contre l’Islande que l’Allemagne avait perdu (2-3) en prenant … Trois buts à la maison ! Jamais vu ! Pendant 19 ans la sélection féminine n’avait jamais perdu un match de qualification pour la Coupe du Monde. Et maintenant, la DFB n’aurait pris un sélectionneur gagnant que pour seulement deux matches, mais pas pour le match le plus décisif ? Contre l’adversaire le plus fort ?

Est-ce que le DFB veut encore un autre jamais-vu ????

Un sélectionneur d’une équipe A, 3e FIFA, avec la durée la plus courte au Monde ?

Et voilà l’Allemagne suspendue à un nom, celui d’Horst Hrubesch pour un maintien à son poste, qui aurait pourtant dit : « si je continue, ma femme va divorcer ! » ou d’à apprendre un nouveau nom, inattendu, qui aura la lourde tâche de porter une tonne d’espoirs et d’attente sur un match ! Celui du 1er septembre face à l’Islande …sans oublier qu’une non-qualification au Mondial entraînerait …. une non qualification aux JO de Tokyo en 2020 !!

Pour l’équipe médaille d’Or en titre, acquise pour la première fois de son histoire en 2016 à Rio .. cela serait « Große Katastrophe » ..

L’Allemagne écrit le scénario d’une série Netflix, c’est sûr et certain !

Gerd Weidemann avec William Commegrain lesfeminines.fr

L’Allemagne (15 points) rejoue son prochain match face à l’Islande (13 points) le 1er Septembre pour terminer le 4 par les Iles Feroé. Seulement, le nombre de points risque de ne pas être le même ! Entre temps, l’Islande sera passée devant l’Allemagne si elle gagne son prochain match contre la République Tchèque (+3)  la devançant d’un point ! Et il restera à l’Islande un dernier match à jouer après l’Allemagne. Son retour contre la République Tchèque le 4, dans la foulée.

Seul le premier est directement qualifié pour la Coupe du Monde. Le second disputera un play off à quatre pour une place.

le classement du groupe 

Pour les autres matches qui suscitaient des interrogations. Ceux qui devaient gagner ont gagné.

  • Groupe 1 : Angleterre (13 pts), Pays de Galles (11 pts)
  • Groupe 2 : Suisse (15 pts), Ecosse (9 pts)
  • Groupe 3 : Pays-bas (13 pts), République d’Irlande (10 pts)
  • Groupe 4 : Suède (12 pts), Danemark (9 pts)
  • Groupe 5 : Allemagne (15 pts) Islande (13 pts)
  • Groupe 6 : Italie (18 pts), Belgique (10 points)
  • Groupe 7 : Espagne (15 pts), Autriche (7 pts).