Le titre logique aurait du être « La leçon anglaise de Chelsea » car comment traduire autrement un résultat où l’équipe qui joue à l’extérieur ne prend aucun but et repart avec la seconde unité (0-2) qui lui donne 90% de chances d’être qualifiée en demi-finale ?

En même temps, ce constat sec compris par tous les footeux du football masculin oublie de prendre en compte le contenu de la rencontre et les deux poteaux de Virginia Torrecilla et Katrine Veje qui auraient pu et dû donner de l’espoir aux joueuses de Jean-Louis Saez !

Montpellier a navigué dans ce match entre espoir (0-0 à la mi-temps) et désespoir (le deuxième but à la fin du match) alors que le Chelsea Ladies FC d’Emma Hayes, jeune femme en attente de jumeaux, est monté graduellement dans l’espoir (0-1, 48′), pour finir par la joie (0-2, 76′).

Montpellier se plante tout seul

Il faudra un EXPLOIT de la dimension de celui des stéphanois des années 75-80 qui a lancé le football masculin français sur la scène européenne pour renverser la vapeur. Une chance à intégrer dans cette possibilité. Le football féminin anglais n’est pas assez mature pour ne pas laisser la possibilité à Montpellier de le faire, bien qu’avec la réussite de Manchester City (2-0) dans l’autre quart de finale, les « Anglaises taillent patron » comme l’écrit le site UEFA.com.

Chelsea FC est une bonne équipe, avec des plus mais aussi des points faibles en défense. Il faudra pour cela, en premier lieu, faire douter sa gardienne internationale suédoise de 34 ans, Hedvig Lindahl, et commettre moins d’erreurs de défense qui ont certainement été à l’origine de ce score difficile en Coupe d’Europe, concédé par un Montpellier qui a trop donné à Chelsea la possibilité de jouer avec ses qualités.

Le match : Montpellier n’a pas fait douter Lindahl.

Il sera impossible pour Montpellier de renverser la vapeur à Londres si elles ne font pas douter Hedvig Lindahl qui a pris le meilleur deux fois sur les attaquantes pailladines, avec une tête puissante de Virginia Torrecilla (6′) sur le premier corner de la partie que la gardienne repoussera de sa ligne sur le poteau et un duel magnifiquement trouvé par l’internationale espagnole pour Sofia Jakobsson (53′) qui butera sur sa compatriote, bien campée sur ses appuis !

Pourtant la défense à trois des championnes 2017 de la WSL anglaise aurait dû être leur point faible mais la domination de Montpellier en opportunités avec les montées de Sakina Karchaoui (14′), l’occasion de Tonazzi (33′), les tentatives de dribbles dans la surface de Jakobsson (37′) se sont heurtées à une défense vite regroupée à cinq, voire plus montrant trop de fois, une équipe de Montpellier pas assez présente dans la surface anglaise.

A l’inverse, son jeu à cinq milieux a pu couper les passes verticales mal assurées de Montpellier pour bondir en contre avec deux occasions réelles sur un tir de Bachemann (13′) et un second de Spencer (17′) obligeant la jeune gardienne Murphy, tout juste arrivée à l’intersaison, à deux parades de qualité.

Le jeu pourrait mériter le score nul de la mi-temps (0-0). Mais ce serait oublier les piques perpétuelles de la jeune Kirby, petit format qui a semblé inarrêtable dans ses choix de dribbles (37′, 39′) qui ont été loin de sécuriser l’arrière garde pailladine.

Une seconde mi-temps où Chelsea prend de la certitude.

Le second acte représente la future confiance des londoniennes et montre toute sa qualité offensive. Une récupération haute de Kirby sur une balle perdue sans raison sinon un excès de précipitation, pour lancer la coréenne du Sud JI qui ajuste, en toute sérénité Murphy pour ouvrir le score trop tôt dans ce second acte (49′, 0-1).

Jabobsson (63′) sollicité en profondeur trouve sa compatriote Lindahl, sortie de la surface pour un tacle qui met la balle directement en touche. A l’image de cette action, Montpellier crée le danger mais ne le finalise pas en occasion à l’inverse de Chelsea qui « pique » pour faire mal avec notamment la suissesse Bachmann qui trouve le poteau dans un jeu court sans opposition (59′).

Tout sera dit quand Katrin Veje trouvera le poteau de Lindahl sur une balle attaquée par les montpelliéraines dans la surface londonienne (68′), profitant d’une défense fébrile qui ne vaut que par son sur-nombre dans la surface pour se faire « tuer » par une tête anglaise excellemment placée au second poteau, de Cuthbert, entrée à la 71′ (0-2, 77′).

Les treize minutes qui resteront ne feront que montrer l’amertume française de cette rencontre. Perdue par Montpellier sur la qualité de Chelsea de savoir « tuer un match » en maintenant la pression avec des contres bien placés, joués du côté de Sakina Karchaoui qui devra décider si elle est défensive ou offensive et l’inefficacité de Montpellier à confondre opportunités et occasions.

Si Montpellier arrive à imposer des occasions à Chelsea, alors les faiblesses des londoniennes pourraient ne pas tenir tout le match. Et là, les forces offensives des pailladines pourraient surprendre et créer la surprise, d’autant que Virginia Torrecilla et Sandie Toletti ont toutes les qualités pour imposer la présence de Montpellier dans le camp adverse, avec une défense des filles du Sud le plus souvent possible à quatre.

William Commegrain lesfeminines.fr

MHSC (0-2) CHELSEA FC

Quart de finale aller de la Ligue des Champions. Stade de la Mosson. 5.291 spectateurs. Mi-temps (0-0). Arbitre : Kateryna Monzul (Ukraine). Buts pour Chelsea : Ji (48e), Cuhbert (76e).

Montpellier : Murphy – Torrent, Sembrant (cap), Dekker, Karchaoui – Cayman (Gauvin, 88e), Torrecilla, Toletti, Veje (Leger, 81′) – Tonazzi (Blackstenius, 64′), Jakobsson. Coach : Jean-Louis Saez.

Chelsea FC : Lindahl – Bright, Mjelde,  Torisdottir – Blundell, Ji, Chapman (cap), Ericsson – Spence (Cuthbert, 72′), Kirby (Rafferty 86′), Bachmann (Aluko, 82′). Coach : Emma Hayes.