Compte rendu de David Welferinger (DES, ex-coach d’Albi). Match joué devant environ 1 millier de personnes sur une pelouse très grasse et inégale qui avait tout pour ressembler à un match piège pour les Parisiennes.
Albi a la recherche d’une quatrième victoire salvatrice ne cherchait pas à l’obtenir face au Paris Saint Germain, déjà fort de 12 victoires à l’orée de cette quinzième journée. A l’inverse, le PSG comme Montpellier sont contraints à la réussite pour chaque rencontre. Les unes sachant que la moindre défaillance des autres, et c’est la seconde et dernière place européenne qui se donne ou s’éloigne à tout jamais.

Albi s’arc-boute mais ne peut rien face à un PSG expéditif : trois buts en 20 mns.

En football, le 4-5-1 ou le 5-4-1 sont les signes d’une volonté nette et sans faille de défendre. Le second laissant peu de chances au contre à moins d’avoir une flèche qui en général se trouve dans les grandes écuries. Le premier étant l’adaptation d’un espoir de contres avec des joueuses plus nombreuses à s’essayer de s’infiltrer dans le camp adverse, par une jeu de passes, trois au grand maximum.
Albi s’est donc présente en 4.5.1. quand de son côté, PARIS a proposé un 4.2.3.1 soit six joueuses potentielles dans le camp adverse. En cas de temps forts de l’adversaire, au moins quatre sont prêtes à bondir. En cas de domination des parisiennes, ce n’est pas moins que toute l’équipe qui peut se trouver dans dans le camp albigeois ! Voilà le programme parisien concocté par Patrice Lair.
Dès l’entame du match les joueuses du PSG prennent le jeu à leur compte avec une bonne occupation du terrain sur la largeur et la profondeur. La volonté d’obtenir la maîtrise du ballon et d’occuper le camp adverse sont clairement affichées malgré le terrain difficile. Albi est arc-bouté dans sa moitié de terrain. Les tentatives de combinaisons parisiennes dans les couloirs se multiplient. Peu de jeu dans un axe fort encombré.
Les parisiennes font le bon choix de ne pas précipiter leurs actions, en raison du terrain difficile. La maîtrise technique est privilégiée par rapport à la vitesse de transmission. Les défenseurs latérales ne se situent pas trop haut pour préserver la profondeur et empêcher les joueuses de couloirs de se marcher dessus… Chaque couloir est libéré intelligemment par les offensives pour les latérales qui profitent des espaces par séquences. Les ballons perdus sont rapidement récupérés dans la moitié albigeoise par un bon pressing des attaquantes et des milieux.
Le tout donnera une première incursion des Albigeoises à la 35′ minute dans le camp Parisienne pour un tir sans danger.

Mais le train était déjà passé depuis longtemps…

En effet, PSG s’est rendu la tâche facile tout d’abord en obtenant un pénalty dès la 14′ minute transformé par KATOTO (7′, 0-1) sur une faute incroyable d’une défenseur Albigeoise alors que cette même KATOTO hérite d’un ballon dans la surface qu’elle ne peut exploiter. Elle décide de se diriger vers l’extérieur pour chercher du soutien. C’est alors qu’elle est accrochée d’une manière inexplicable…
La jeune U20 parisienne, seconde au classement des buteuses de la D1F renouvellera sa performance à la 18′ sur un joli mouvement côté gauche. Ashley LAWRENCE, l’internationale canadienne centre pour Jennifer HERMOSO, internationale espagnole et ex-barcelonaise, qui catapulte le ballon sur la barre transversale. Celui-ci revient dans les pieds de KATOTO qui crucifie LAMBERT à bout portant (0-2′, 18′).
Le train s’arrêtera à la 20′ minute par la réussite d’une autre combinaison DIALLO-PERRISSET. Centre de la latérale parisienne, peut être en instance de retrouver le Bleu de l’équipe de France, pour DIANI (0-3) qui reprend parfaitement en retrait profitant toutefois d’une faute de main de la portière Albigeoise, pour un but qu’elle avait promis lors de notre dernière interview « Maintenant je vais marquer ».
La messe est dite les Albigeoises ne s’en remettront pas.

Une seconde mi-temps où Albi lève la tête quand le PSG la baisse un peu trop.

La seconde mi-temps est de mauvaise facture. Les parisiennes se contentant de gérer sur un terrain devenant de plus en plus lourd. Inévitablement, les nombreux changement des deux équipes cassent le rythme déjà peu élevé. Les Albigeoises tenteront de sonner la révolte mais de manière un peu trop  désorganisée.
Pourtant elles auraient pu profiter de quelques largesses de la défense parisienne. 47′ minutes CAZEAU file au but sur un service de BENLAZAR mais son tir est trop mou. 57′ CAZES hérite d’une passe de ROUZIES sur un coup franc éloigné dans l’axe et la défense parisienne en sommeil oubli le marquage…but mais malheureusement pour Albi et heureusement pour Paris, signalement d’un hors jeu. Dernière grosse opportunité Albigeoise suite à une faute de PAREDES sur CAZES encore ; mais le contre expéditif mené par PERISSET puis KATOTO qui centre pour DIANI seule au second poteau sonne le glas par un CSC par l’intervention désespérée de BELKHITER .
Albi est épuisée et à tout donné sur ce temps fort de 20′.
PARIS finira le match plus sereinement sans forcer son talent et aurait même pu aggraver le score d’une ou deux unités.

Sur le Plan individuel

A PARIS, le joueuses que j’ai ressorti.

  • KATOTO a survolé le match par son efficacité sans forcer son talent et son implication sur le dernier but. Un grand potentiel à développer.
  • PAREDES et ERIKA sont excellentes dans le placement et par leurs qualités de relance, se sont déconcentrées sur le temps fort des albigeoises.
  • PERISSET et BOULLEAU ont joué très intelligemment en première mi-temps.
  • HERMOSO excellente technicienne mais s’est mise peu en valeur sur ce match.
  • FORMIGA est précieuse dans l’axe en relais et a tenu la « baraque » au milieu dans le temps fort albigeois. Très forte physiquement.
  • LAWRENCE, DIANI et DIALLO ont livré quelques bonnes séquences. Elles ont manqué de régularité.
  • ENDLER dans le but a passé une après midi assez tranquille, une intervention délicate avec une faute de main sur la prise de balle sans conséquence.
A ALBI,
  • CAZES a délivré un gros match face à KATOTO mais n’a pas pu résister au talent de cette dernière.
  • LEUKO a produit une excellente première mi-temps avant d’être remplacée en début de seconde période.
  • CONDOM et KHOURY ont réalisé un joli entrée en dynamisant le milieu et l’attaque.

En conclusion

PARIS trop supérieures à Albi sur tous les plans, à pris le match comme il fallait. 3 à 0 à la mi-temps avec 2 buts très bien amenés.

Beaucoup de joueuses de talent mais une seconde mi-temps mal maîtrisée et peu intéressante avec trop d’approximations. Beaucoup d’erreurs techniques dû grandement à l’état du terrain et pas assez de mouvements. Toutefois, certains changements ont amené une nouvelle dynamique sur la fin de match pour reprendre le contrôle du jeu. Paris sans surprise peut poursuivre sa quête alors qu’Albi reste dans ce gruppetto et voit des concurrents les dépasser (10e) rendant pour tous, les 3 prochains matchs décisifs pour le maintien.
David Welferinger (ex-coach d’Albi) – DES – pour les féminines.fr