Christophe Parra n’aura pas vécu ses deux premières années de D1F dans le calme. C’est le moins que l’on puisse en dire. Rappelons-nous cette découverte 2017 des premiers mois qui avait porté les marseillaises jusqu’en novembre en position de relégable. Pour finir par une série impressionnante de neuf victoires, débutées face à Juvisy (maintenant Paris FC) pour les déposer à la quatrième place du classement fin mai 2017.

Jamais une équipe montante n’avait réussi cette performance d’aller aussi haut pour sa première année dans l’élite.

Christophe Parra avait reçu les honneurs de la D1F en étant élu « meilleur coach » de la saison devant deux finalistes au palmarès conséquent : Gérard Prêcheur et ses huit titres lyonnais sur neuf dont un second triplé 2017 (championnat, Coupe et Coupe d’Europe). Patrice Lair, ses titres passés avec deux finales du Paris Saint Germain face à l’OL (Coupe de France et Coupe d’Europe) en 2017.

En sport, le passé est encore plus rapidement le passé.

L’Olympique de Marseille était reparti cette saison avec un groupe totalement modifié. Pas moins de douze départs pour onze arrivées dont trois gardiennes, une défenseur, quatre milieux de terrain et trois attaquantes. Pas facile à organiser. Et les voilà collées à la dernière place du classement mais avec une remontée après deux victoires en championnat. Quelle est la position de l’OM pour ce dernier tiers à venir (8 matches à jouer) ?

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« C’est même incroyable quand on est dernier de se dire qu’on peut jouer une grosse équipe et avoir la possibilité de faire un résultat. Lyon reste intouchable en étant de très loin la meilleure équipe du monde. Montpellier et Paris derrière. Le reste est à portée » . [/column]

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Les FEMININES. Christophe, vous êtes dans une bonne dynamique !

Christophe Parra. C’est une bonne dynamique comptable. Mais cela fait cinq matchs avec des contenus intéressants et j’inclus notre défaite (3-2) à Montpellier qui aurait certainement mérité un meilleur sort mais on est dans une société où la productivité se mesure par rapport aux résultats. On peut souligner du beaucoup mieux dans les attitudes, dans la façon d’appréhender défensivement les matches. Plus de concentration et d’application. Des joueuses qui évoluent de manière harmonieuse tant sur le plan humain que sportif, cela facilite les dénouements des matches.

Les féminines.fr Comment expliquez vous cette série délicate (9D, 3N, 2V) ?

Christophe Parra. J’ai pour habitude, et c’est de cette façon là que j’ai toujours procédé. C’est à la fin du match que l’on paye les musiciens. A la fin de la saison on sera à même de rentrer dans le détail, comme je l’ai fait l’année passée.

On est dans une démarche transformationnelle comme la saison passée. Des que vous accueillez de nouvelles joueuses, des joueuses étrangères, vous constituez un groupe avec une certaine hétérogénéité, avec des gamines et des joueuses un peu plus âgées, sous différents horizons, culturels, d’expériences sportives ou humaines, il faut faire en sorte d’harmoniser tout cela.

Le groupe bosse, avance. On met juste un peu plus de temps pour être productif en terme de résultats. Maintenant en terme de travail et de progression, on est quand même dans une bonne base. Je suis content de ces améliorations là, qui devraient avoir un effet sur notre situation comptable.

Lesféminines.fr Quel est l’enseignement que vous retirez de ces deux années en D1F ?

Christophe Parra. Le niveau de qualité cette saison est bien meilleure que l’année passée. Cela reste quand même subjectif mais c’est mon sentiment à ce moment de la saison. Il faut être plus solide et plus armé pour pouvoir rivaliser. Chaque match est compliqué. On l’a vu pour cette dernière journée avec sept buts.

Lesfeminines.fr L’OM 12e, pourtant votre groupe n’a pas été modifié à l’intersaison ? 

Christophe Parra. Depuis que je suis à l’OM et je remercie mes dirigeants, je suis le seul décisionnaire sur la constitution de mon groupe. Le recrutement a été fait en début de saison, et les années précédentes cela a toujours été comme cela, avec très peu de nouvelles joueuses voir aucune en janvier. Je reste concentré à permettre à un groupe de progresser, d’évoluer et pour cette année, de gagner des matches vu que nous sommes douzième. C’est mon rayon et mon domaine.

Donc je travaille avec mon groupe là. C’est celui que j’ai choisi en début de saison et c’est ainsi que nous avons toujours oeuvré.  Maintenant, je n’interviens pas sur le plan budgétaire pour savoir si nous avons les moyens de recruter. Je me permets de noter que c’est une question qui interpelle beaucoup et qui souvent m’a été posée.

Lesfeminines.fr L’Euro 2017, très tactique, a t il influé sur ce championnat ?

Christophe Parra. On pourrait le penser quelque part car chez les garçons on tend vers une évolution à chaque compétition internationale. Dans le cadre de l’universalité du jeu, on peut penser à une influence du jeu sur le championnat.

Il est vrai qu’il y a des coaches qui travaillent, de qualité, qui réfléchissent. Que ce soit dans des équipes professionnelles ou amateurs. Il y a des préparateurs physiques. De cause à effet, les niveaux tactique, technique et athlétique tendent à s’améliorer de saison en saison. 

Lesfeminines.fr Comment voyez-vous la saison à venir ? 

Christophe Parra. Nous sommes dans une période de la saison, comme on a connu la saison passée, où chaque équipe joue crânement sa chance et chaque match vaut son pesant d’or avec un classement très serré (6 points de différence du 5e au dernier)

On est dernier mais on a gagné le PFC (4e) à domicile. On a perdu (1-0) à Bordeaux et on gagne à domicile (1-0). On a joué Montpellier européen et on perd (3-2) avec un pénalty discutable et un but refusé. Le niveau se resserre avec un potentiel qualitatif évident. Il est compliqué de pronostiquer le résultat avant les matches.

C’est même incroyable quand on est dernier de se dire qu’on peut jouer une grosse équipe et avoir la possibilité de faire un résultat. Lyon reste intouchable en étant de très loin la meilleure équipe du monde. Montpellier et Paris derrière. Le reste est à portée.

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William Commegrain lesfeminines.fr

Le programme de l’Olympique de Marseille : Soyaux, Lille, Albi et Fleury. Tous des adversaires au maintien. Ensuite, PSG, Lyon, Rodez et Guingamp. Et Montpellier en Coupe de France.