La prochaine journée (14 J) se jouera le 4 février 2018 (*) mais la treizième journée a joué un concert de football « pas si mal ».

Si le classement a très peu évolué à part une remontée de Guingamp, passant de la 11e place à la 8e, inséré dans le train des nombreux clubs à trois victoires et faisant glisser Rodez à son ancienne place de premier relégable avec 2 victoires, les débats ont été sévères et se sont décidés à la force du combat.

Le PSG gagne ses matches avec un mental de compétiteurs.

Le Paris Saint Germain qui se dégarnit à la vitesse d’un TGV (Perle Morroni, Emma Berglund, Laura Georges) et maintenant l’expérimentée Shirley Cruz (32 ans), prête à un atterrissage en Chine s’est vu rentrer aux vestiaires lillois sur le simple score de (0-1) grâce à Jennifer Hermoso pour son second but parisien depuis son arrivée au Camp des Loges en septembre 2016.

Un score qui avait conclu le tour précédent de Coupe de France entre les deux équipes. Assez pour gagner en Coupe, dangereux en 2017-2018 dans un championnat qui se serre au niveau des scores avec un Losc qui s’est renforcé avec l’arrivée en prêt de Kenza Dali, lyonnaise et internationale en mal de temps de jeu dans le Rhône.

L’égalisation lilloise ne mettra pas longtemps à montrer le bout de son nez (51′) par Jessica Lernon (1-1).

A comparer sur le moment, la situation parisienne n’était pas vraiment la même que celle de son poursuivant Montpellier qui avait mené 3-0 face à Marseille jusqu’à la 76′.

Il sera dit que Paris va maintenant chercher ses victoires. Ce sera grâce à Marie-Laure Delie que les choses se régleront (59′), souvent contestée cette année notamment en équipe de France et qui en est à son neuvième but de championnat (1-2). La qualité parisienne pouvait confirmer la maitrise du score et les trois points tombèrent bien dans l’escarcelle parisienne, d’autant plus que l’ex-championne d’Europe 2015 espagnole, Véro Boquete, ressortira de la boîte à souvenirs pour envoyer une mine à la 95′ (1-3), ce qui constitue son premier but en championnat.

C’est toute la qualité du groupe parisien que d’aller chercher une victoire dans l’interrogation alors que le comptable du PSG féminin semble bloquer l’ouverture d’un portefeuille bien garni qui ne s’ouvrirait que si des salaires importants venaient à quitter le Camp des Loges (Georges, Cruz, Morroni dans une moindre mesure). Alors  que le coach aimerait avoir plus d’armes dans cette période décisive où les points se gagnent ou se perdent, pour prendre la première de deux récompenses de ce championnat : le second et dernier maillot européen, avant d’espérer, comme tous les autres, la seule possibilité d’une Coupe de France.

L’Olympique Lyonnais régnant en seigneur sur le championnat de France. Aucune défaite, 11 titres d’acquits. Cinq points d’avance et un douzieme qui s’annonce à l’horizon.

On s’aperçoit que les principes masculins commencent à trouver un écho chez les féminines. Je me renforce que si je me défosse de joueuses. A voir dans le courant du mois de Janvier.

Ada Hegerberg, un bulldozer qui se construit une maison de rêves.

Ce n’est pas le Paris FC qui pourra contredire ce fait. Avec un triplé d’Ada Hegerberg (53′, 84′, 87′) à Bondoufle suivi d’un dernier but de Kheira Hamraoui (93′, 0-4), les parisiennes ont tenu ce qu’elles ont pu tenir face à la norvégienne qui a planté le drapeau lyonnais dans la surface adverse, pour ne rien lâcher et enclencher les buts dans une course au titre de meilleure buteuse qu’elle domine sans souci (21 buts, +9 avec sa poursuivante à la 13e journée).

L’ex-meilleure joueuse UEFA 2015 a un mental rare qui ne se satisfait que de la victoire et des buts. On comprend mieux son désappointement avec l’équipe nationale norvégienne qu’elle avait décidé de mettre en suspens à la suite de l’Euro raté des ex-championne du monde et vice-championne d’Europe 2013.

Cette joueuse a un mental rare. L’Olympique Lyonnais avait auparavant Lotta Schelin. Aujourd’hui, ils ont Ada Hegerberg. Elle n’a que 22 ans. Où s’arrêtera cette joueuse ? Si elle est dans une grande équipe, elle est quasiment inarrêtable.

Bordeaux – Fleury, un match fou et un tête à tête à 6 buts. 

Fleury commence à se faire un nom dans cette D1F. Après un recrutement qualitatif pour apporter une marge de sécurité au maintien que l’intensité de la D1F impose aux équipes montantes, les voilà en terre bordelaise en menant d’un but lors de la rentrée des vestiaires (0-1, 40′) par l’intermédiaire de l’ex-stéphanoise et parisienne, Sarah Palacin.

Les vestiaires sont faits pour échanger et il serait intéressant de voir ce que vaudrait un match de football sans cet arrêt de quinze minutes.

En attendant, Sarah Cambot en profitera pour égaliser dès le retour avec son premier but de la saison (47′, 1-1). Les débats auraient pu en rester là sauf que tout s’est décidé après la 70′ face à deux équipes qui se sont renforcées (Mylaine Tarrieu pour Bordeaux). Quand les organismes commencent à reprendre du souffle et la tête, prête à suivre ce que les joueuses sentent : une équipe qui commence à craquer doucement.

C’est Bordeaux qui prendra l’avantage avec Nadjim (70′, 2-1), tout juste honorée d’une première cape internationale contre l’Allemagne. D’équipe menée, la voilà qui passe devant avec les trois points « in the pocket ».

Claire Lavogez, venue de l’Olympique Lyonnais pour exister, ne l’entend pas de cette oreille et elle égalise, d’un tir en dehors de la surface (78′, 2-2) qui va en pleine lucarne opposée.

Le score pourrait s’en terminer là mais il y aura une troisième tournée avec Chatelain, habituée des maillots de la D1F, pour donner ce qui aurait pu être la victoire à Fleury (88′, 2-3). Voilà les essonniennes qui, comme les bordelaises, mettent deux buts dans la foulée pour revenir au score et mener. Les trois points glissent dans la poche des visiteuses, trop contentes d’avoir les quatre victoires au compteur qui donne le début du billet du maintien, elles qui se trouvaient fin décembre, encore dernière du championnat.

Bordeaux ne l’entend pas ainsi et Nadjim s’offre un doublé pour une égalisation (3-3) à la 92′. L’ex-grenobloise, maintenant bordelaise, au style chaloupée à la manière d’un Didier Six, fond de bonheur. Une cape internationale en 2017, deux buts essentiels en 2018. Cela ne fait pas un maillot bleu garanti mais cela ouvre la voie du bonheur.

Fleury repart avec un point et une signature. A l’image de son dernier match en Coupe de France face à Nancy (4-3). Avec Fleury, un match ne se termine qu’aux trois coups de sifflet final. A coeur vaillant, rien d’impossible. La maxime de Fleury trouve en 2018 des illustrations qui lui donnent le goût de la vérité.

Soyaux et Albi, au coude à coude

Soyaux a eu chaud. Le seul club exclusivement féminin de la D1F a été mené à la 65′ par Chibosso (0-1) et elle ont pu réduire le score par Laura Bourgoin (70′) sur pénalty (1-1). En se quittant sur ce score de parité, personne n’avance ni ne recule, sauf que ce match a donné des informations sur sa propre situation et la motivation des adversaires au maintien.

Albi y verra une source supplémentaire de confiance quand Soyaux pourrait s’interroger quant à ces résultats qui l’éloignent trop souvent de la victoire. Là, mené.

Guingamp fait un saut de 3 pas, entraînant Rodez, à la position de premier relégable.

Si Guingamp continue sur cette voie, elles se trouveront vite à la 6e place dans un championnat où pas moins de cinq équipes (40% de la division) ont toutes trois victoires.

La victoire bretonne s’est acquise sans douter avec un (2-0) en deux minutes (62′ et 64′) remettant Desirée Oparanozie dans le cercle des buteuses (64′) pour une réduction du score à la 70′ de Noiran et une victoire définitive à la 81′ par Robert, nouvelle internationale A.

Cela a mis du baume au coeur à Guingamp. C’est toujours bien d’être payé, notamment quand les 2/3 du championnat sont quasiment joué.

Dans ces confrontations qui ont été sources de combat, au final, si le classement n’a pas spécialement évolué, hors la remontée de Guingamp et la descente de Rodez, les esprits sont bien remontés.

William Commegrain lesfeminines.fr

(*) Un trou de trois semaines au calendrier pour faire passer la semaine FIFA de convocation des internationales françaises et étrangères pour les nombreux matches amicaux de prévus (France-Italie à Marseille, le 20 janvier) et les 16e de finale de la Coupe de France (28 janvier).

Les résultats de la 13è journée

  • Montpellier (3e) – (3-2) – Olympique de Marseille (12e)
  • Lille (8e) – (1-3) – Paris Saint Germain (2e)
  • Girondins de Bordeaux (5e) – (3-3) – Fc Fleury (10e)
  • Soyaux Charentes (6e) – (1-1) – Albi Asptt (7e)
  • EA Guingamp (11e) – (3-1) – Rodez Aveyron (9e)
  • Paris FC (4e) – (0-4) Olympique Lyonnais (1er)

Match en retard : dimanche 21 Janvier 

Bordeaux Fleury, Mylaine Tardieu. Crédit Girondins. Lesfeminines.fr

Bordeaux Fleury, Mylaine Tardieu. Crédit Girondins. Lesfeminines.fr

  • Albi Asptt – Girondins de Bordeaux