La 13e journée sera le début de l’injustice. En effet, aucune équipe qui peut potentiellement descendre en fin de saison ne le mérite vraiment. Et elles sont nombreuses à risquer de vivre cette injustice.

Un bas de classement qui se resserre depuis deux saisons

Autant les saisons précédentes, en ne prenant comme exemple que la saison 2015-2016, les résultats de Nîmes (1 victoire sur la saison) et Saint Maur (2 victoires) laissaient peu de doutes sur le retour en D2F des deux clubs montants, à l’image de la règle habituelle qui faisait redescendre depuis plusieurs saisons – deux ou trois – des clubs montants ; autant cette saison, à l’image de celle précédente avec Metz (3 victoires), Saint-Etienne (3 victoires) et Bordeaux (3 victoires) la décision se fera certainement dans les dernières minutes du dernier match … ! Comme ce match de mai 2017 à Charlety, où les bordelaises ont chanté leur maintien après le nul acquit à Charlety (2-2) à la 80′, envoyant les stéphanoises de l’ASSE au purgatoire inférieur !

Les clubs amateurs ne sont pas lâchés par les clubs professionnels masculins.

Là, que ce soit Albi Asptt (8e, 11 pts, 3 V), l’amateure qui montre dans ses vidéos la rigueur de sa démarche tactique et physique ; Rodez Aveyron (10 points, 9e, 2V) comme le Fc Fleury  (3V, 9 points, 10e et premier non relégable), associés à des clubs masculins qui jouent la montée dans leurs championnats respectifs (1er de National et 1er de National 2) ; rien ne permet de leur donner les dossards rouges de la descente d’autant plus que Fleury a joué la carte « renforcement » avec l’arrivée de Marine Haupais (Montpellier) et surtout de Claire Lavogez (internationale, OL) en mal de temps de jeu et avec l’objectif de reporter le maillot bleu pour la CM 2019.

Si on regarde les sections féminines des clubs professionnels, Guingamp (premier relégable avec 9 pts et 2V) comme l’Olympique de Marseille (12e et dernier, 6 points) ont les moyens en joueuses, conditions et arrivées potentielles de redresser la barre qui ne se trouve qu’à quelques points. L’OM de Christophe Parra, dernier, n’étant qu’à une victoire, soit trois points du premier relégable.

Le 7e n’est qu’à deux points. Ce jeu de chaises musicales peut même toucher un clubs classé plus haut comme Lille (7e, montant, 3V, 11 pts), qui ne se trouve qu’à deux points de la 10e et 11e place d’une D1F féminine à douze clubs et deux descentes.

L’injustice et le sport

Tous ces clubs et équipes ont fourni, à un moment, une prestation de qualité à l’image des possibilités des joueuses qui les composent et il y aurait de l’injustice que, dans cette liste de clubs, deux descendent en D2F.

C’est pourtant ce qui va arriver et on pourrait rajouter même dans cette liste, le dernier club exclusivement féminin, Soyaux (historique de la D1F), revenu au plus haut niveau seulement depuis cinq saisons qui n’a que treize points avec comme la plupart des autres, seulement trois victoires acquises en début de championnat.

Reste le cas des Girondins de Bordeaux, renforcés par Mylaine Tarrieu (Ol prêt) et Lindsey Thomas (Montpellier, prêt) qui ne sont pas encore à l’abri d’une mauvaise deuxième partie de saison avec quatre victoires et quatorze points,

Le niveau s’est relevé. Il y aura de l’injustice dans ces futures descentes. Les clubs vont batailler pour ne pas la subir.

En tête de classement 

En tête de classement, l’Olympique Lyonnais a assez de marges pour penser à son douzième titre consécutif. Cinq points les séparent du Paris Saint Germain ce qui les obligeraient à deux défaites pour voir les parisiennes leur souffler dans les oreilles. Deux défaites pour l’OL, cela ne s’envisage pas. Cela se constate.

Le PSG, après le départ de Laura Georges au Bayern et la blessure d’Emma Berglund va devoir déshabiller son milieu (Erika ou Geyoro) ce qui limite ses capacités offensives face à un Montpellier (-4 par rapport au PSG) qui aura cependant, la difficulté de courir, pour la première fois, après deux lièvres : la seconde place européenne à reprendre et la suite de sa qualification en Women’s Champions League si elles prennent le meilleur sur Chelsea en mars 2018.

Dans cette liste, il reste le Paris FC, calé comptablement à la quatrième place avec six victoires qui a quitté la performance des années précédentes tout en maintenant une différence sécurisante avec le cinquième, Bordeaux (-5).

C’est serré en bas de classement alors que le haut est injouable. Peut être un peu à l’image de l’actuelle équipe de France pour le moment.

La treizième journée sur vingt deux va démarrer l’injustice.

L’équipe qui se battra pour ne pas la subir, laissera les autres derrières.

William Commegrain lesfeminines.fr

Le programme :

  • Samedi 13 janvier 14h30 : Montpellier – Olympique de Marseille : les deux ont besoin d’une victoire. En sport, ce n’est pas possible. Un match nul contenterait l’OM quand il poserait un problème à Montpellier.
  • Samedi 13 janvier 17h00 : Lille – Paris Saint Germain : Lille joue sérieusement mais pas assez souvent pour inquiéter une défense parisienne qui, si elle se met à son niveau, devrait sortir une cleansheet de ce match. A moins qu’elle n’ait pas le temps d’absorber toutes les nouveautés 2018 du PSG (départ). Alors la réponse dépendrait de l’attaque où d’autres joueuses que Marie Antoinette Katoto doivent briller.
  • Dimanche 14 janvier 14h30 : Soyaux – Asptt Albi : Chaque point pris par Albi est une source d’espérance et d’oxygène. Soyaux est en mal de victoires. Il convient qu’elle trouve sa voie à domicile. Sinon, elle rentrerait d’un premier pied dans la liste des équipes concernées par la descente.
  • Dimanche 14 janvier 14h30 : Girondins de Bordeaux – FC Fleury 91. Bordeaux a eu toutes les difficultés du monde l’an dernier. En première partie de saison, c’est l’équipe qui a pris les meilleurs points qu’il fallait prendre. Dans ce virage de mi-saison, son départ conditionnera sa tranquilité. Fleury FC 91 a marché sur l’eau en décembre 2017. Les pieds sont sur terre maintenant, mais le recrutement a été fait pour sécuriser et rêver. Les essonniennes ont une place dans le coeur du 91 à prendre, laissée par Juvisy. Celle de faire croire à l’impossible. Cela démarrera par cette journée.
  • Dimanche 14 janvier 14h30 : EA Guingamp – Rodez Aveyron. Là, on est sur un terrain dur et granuleux. Il va y avoir des genoux rouges et quelques marques sur les jambes. Des tacles, des coups, des duels perdus à regagner et des duels gagnés qui se transforment en perdus. C’est la condition physique qui fera la différence. Car pour le mental, le tactique et le technique, les deux équipes sont à égalité.
  • Dimanche 14 janvier 14h30 Paris FC – Olympique Lyonnais. Si le Paris FC gagne contre l’OL, ce qui est arrivé – il y a longtemps – cela ne renversera pas le championnat. Juste l’orgueil des joueuses. Du côté du PFC en le gonflant logiquement après une belle performance, du côté de l’OL en l’attaquant après une contre performance. Le PFC sera gagnant à court terme avant son tour de Coupe face au PSG, seul club français depuis 2010 a avoir vaincu trois fois les fenottes. De plus, elles auront mis un coup sur la sonnette de Corinne Diacre en lui rappelant que Bondoufle peut être un stade de performance avec des joueuses de performances. A l’inverse, si rien n’arrive, alors il faudra voir l’OL repartir vainqueur et entériner le 9-2 de l’aller qui avait coûté sa place à Céline Deville et donné un maillot bleu à Karima Benameur. Paris FC reprenant ses habits de chef comptable, à regarder en haut et en bas, la différence avec son suivant.