Mo Marley n’a pas le physique d’une sélectionneuse. Elle aurait tout de la bonne patronne de restaurant qui vous accueille avec un sourire et un rire franc qui éclatent sous les bruits des verres, remplis de cette bonne bière anglaise, dans des pubs qui se trouvent être les seuls lieux de vie des anglais, comme le sont leurs églises orthodoxes quand il faut faire appel à la Reine ou à la Religion.

En zone mixte à Valenciennes, la femme fait éclater son rire franc et son sourire éclairent d’une autre philosophie la défaite qu’elle vient de subir. C’est une surprise, puis à la réflexion, deux jours plus tard, un bel acte politique.

Mo Marley. Future sélectionneuse de l'Angleterre. Crédit FA. Lesfeminines.fr

Mo Marley. Future sélectionneuse de l’Angleterre. Crédit FA. Lesfeminines.fr

L’Angleterre ne doit pas reculer, si elle veut prétendre au Mondial 2019.

C’est que le football association a une chaise vide et quand on sait que cette chaise concerne l’un des favoris au mondial, tout juste 3ème fifa avec une demi-finale européenne en 2017, forte d’une première médaille de bronze au mondial canadien 2015 et trop contente d’imaginer qu’elle peut nous refaire le coup de Jeanne d’Arc, en 2019, en prenant le titre de Championne de Monde, après avoir envoyé en « spy woman » Lucy Bronze à Lyon … Cela attise des convoitises.

Les anglaises ont montré qu’elles arrivaient à maturité. Pas gênée par l’éviction manu militari de Mark Sampson.
Alors, la sélectionneuse des U19 anglais depuis 2001, qui a souvent bataillée contre Gilles Eyquem sert les mains des journalistes présents et ne s’offusque pas à voir une journaliste vétue d’un trench coat rouge vif si voyant que la Reine Mère serait obligée de commander en urgence, qu’on aille lui chercher son célèbre vert pomme qui fait le bonheur de tous les photographes sur photoshop.

Il faut dire que la partie lui est favorable. Là voilà, avec une très courte défaite face à la France alors qu’un missile ou deux a carrément brisé en deux le vaisseau amiral et la flotte de Mark Sampson, gendre idéal des « gentleman farmer » anglais. Voilà un navire coulé.

Pourtant, les anglaises ont joué un jeu sans se poser des questions et ont montré à l’Île enchantée qu’elles étaient bien arrivées à maturité. Capables de produire un niveau comparable malgré l’environnement. Les joueuses anglaises, qui ne jouent qu’en compétition, ont réalisé une rencontre sur le mode « mezzoforte » quand on sait qu’elles sont plutôt adeptes, au football féminin, « du forte » et font tout pour finir comme les Walkyries de combat que nous connaissons.

Beaucoup veulent Mo Marley pour les A

Alors, si avec un tel coup de tonnerre et l’éviction « en deux temps, trois mouvements » de Mark Sampson, les anglaises regardent que dans la short-list des remplaçants, celle qui officie permet à l’Angleterre de ne pas reculer à défaut de la voir avancer -ce qui, dans un environnement de grève des équipes nationales-, pourrait coûter bien plus cher ; voilà une bonne raison de penser que Mo Marley prendra la sélection anglaise pour 2019.

C’est certainement la force de la candidature de Mo Marley. En poste pour les deux prochains matches qualificatifs de la Coupe du Monde face à la Bosnie & Herzegovine et le Kazakhstan fin Novembre 2017, dans l’attente de la décision du responsable du football féminin anglais, du directeur technique de la FA et surtout d’un groupe de quatre joueuses cadres appelées à donner leur avis sur le futur choix. 

Poussée par des icônes de renom comme Hope Powell, maintenant à Brighton et qui a été la sélectionneuse de l’Angleterre (1998-2013) « Mo Marley est d’une part, compétente mais d’autre part, serait un porte-drapeau pour les futures jeunes femmes désireuses de s’identifier plutôt à une femme qu’à un homme », dixit Hope Powell ; on ne voit pas qui pourrait lui prendre le poste, d’autant plus, qu’en fin politicienne, elle se dit « d’accord à 100% pour reprendre Eni Aluko en sélection », objet officiel de l’éviction du précédent sélectionneur.

Rire après une défaite, il y a du Winston Churchill dans la bonhommie de cette femme.

Dommage, avec une Allemagne en plein doute (2è FIFA) après une défaite surprenante contre l’Islande, une Angleterre (3è) qui pouvait se déliter en exfiltrant son mentor de coach ; la France (4è FIFA) n’aurait eu qu’à apprendre à regarder derrière pour son mondial 2019, ce que font les américaines (1ère FIFA) depuis plus de 20 ans.

Mo Marley, sélectionneuse des A. Cela serait une bonne nouvelle pour le Mondial 2018 des U20 de Gilles Eyquem ; une moins bonne pour le Mondial 2019.

William Commegrain lesfeminines.fr