« Pray for Barcelona ». Que vaut le football par rapport à des actes terroristes qui touchent les villes du Monde, laissant sur le parvis d’un trottoir, des gens sans vie. Nombreux. Et d’autres, martyrisés dans leurs âmes, blessées à vie, choisies par le hasard d’un sourire d’avoir été là, pour ne devenir que le désespoir d’une vie. Je n’ai connu qu’une seule personne touchée par un attentat. J’étais jeune entrepeneur, ce graphiste devait avoir trente cinq ans. Sa femme, à proximité de la bombe qui avait explosé au Tati Montparnasse (1986). Elle était belle. A chaque fois, il ne pouvait pas faire autrement que de pleurer. La coupe était trop pleine. Elle avait été totalement défigurée.

Je ne suis pas catholique ni baptisé mais j’ai un profond respect pour cette religion et je crois en Dieu. Chaque fois que j’entre dans une église, je donne une pièce à une personne. Il m’est impossible de faire autrement. Je ne crois pas que l’on puisse faire des prières sans don de quelque chose. J’ai souvent remarqué que les catholiques ne le faisaient pas. Pour moi, à tort. La question personnelle que je me pose : « Cette prière pour Barcelone doit avoir un prix. Doit-il être européen pour cette ville européenne ? ».

Je pense que l’Espagne gagnera cette finale européenne des jeunes U19F. Pour plusieurs raisons dont une est qu’elle marque trop de buts pour se faire surprendre par un jeu fermé. Je crois qu’elle aura la force mentale de ne pas commettre d’erreurs qui la condamnerait avec l’entrée toujours tonitruante des excellentes remplaçantes françaises.

Je pense que la France aura du mal à imposer son jeu (qu’il soit de contres ou de possession) pour en faire un titre. L’enjeu sera trop lourd pour qu’il y ait une constance sur toute la partie dans la maitrise défensive collective et dans l’efficience offensive. Il faudra plus d’occasions. Malgré les qualités françaises exprimées où Sarah Galera a montré un sacré tempérament de joueuse, proche d’une Kelly Gadéa. Ou, Sana Daoudi a apporté en terme de liaisons, ou Lina Boussaha en tempérament, Mathilde Bourdieu en physique et ténacité et Emelyne Laurent, en efficience, combinant vitesse et précision.

Je ne crois pas que la France remportera cette finale malgré tout cela, à moins que Gilles Eyquem ne trouve la subtilité dans le courant de la partie qui fera la différence. Ce qui est tout à fait possible.

Je crois que l’Espagne prendra ce titre pour sa cinquième finale infructueuse. Elle sera motivée par la superbe finale gagnée par la France sur un fil en plus de l’enjeu de cette cinquième tentative mais surtout elle aura une carte supplémentaire avec la mobilisation collective autour de cette victoire, pour mettre fin à une série excessive et à un événement dramatique.

La France s’était opposée l’an dernier lors d’une finale historique, reculée de plus de deux heures, sous une pluie battante, sur un terrain qui faisait office de piscine, et dans les gradins, le seul suiveur français : « footofeminin » avec Sylvain Jamet. Je prends le temps d’écrire quelques lignes pour les remercier d’être sur tous les terrains possibles et inimaginables du football féminin de l’équipe nationale. Le seul support habilité à dire qu’il est capable de donner l’information du football féminin. Présent, là encore en Irlande du Nord. Il mérite beaucoup plus de RT de toutes ces jeunes joueuses.

La finale est à 20h30, ce soir sur EUROSPORT. FRANCE-ESPAGNE pour un titre européen de football féminin en U19F.

William Commegrain lesfeminines.fr