Dans un monde de réseaux, la récompense, c’est du business en plus. Le football féminin joue au même football que les hommes. Le terrain est le même, les buts ont la même hauteur et largeur. Les règles sont identiques et la durée d’un match, initialement de 80′, est passée depuis longtemps à 90′ pour les séniors. Organisé au sein des mêmes fédérations que les hommes, le football féminin possède depuis peu les mêmes récompenses.

Ainsi la FIFA qui a crée le titre de meilleur coach masculin en 2010 (José Mourinho), a immédiatement fait de même pour le football féminin (Silvia Neid, élue 3 fois). La seule différence qui subsiste, concerne l’attribution de l’Award du football féminin à deux hommes (Norio Sasaki et Ralf Kellermann) alors que l’on attend la même égalité chez les hommes en consacrant une femme (c’est de l’humour !).

L’UEFA s’est lancée dans la même quête de reconnaissance et d’identification en créant le prix du meilleur joueur européen en 2011 (Messi) pour, par contre, ne l’ouvrir aux femmes qu’en 2012-2013, deux saisons plus tard. Une petite différence, sans de quoi en faire un fromage.

Un historique récent donné néanmoins à des joueuses ayant réalisé une réelle performance.

3 titres, 3 allemandes. La première à l’obtenir fût la gardienne allemande Nadine Angerer (2013), héros de la Mannschaft 2013, en arrêtant deux pénalties en finale de l’Euro 2013 face à la Norvège ce qui lui donna la plus belle récompense FIFA (meilleure joueuse mondiale 2013). Ce sera la première allemande d’une série de trois avec Nadine Kessler (Wolfburg 2014, meilleure joueuse FIFA 2014), avec ses performances qui ont permis au club allemand, qualifiée pour sa première Ligue des Champions (Women Champion’s league) en 2013, de doubler son titre européen en 2014 lors d’une finale d’anthologie face à Tyresö (4-2). Célia Sasic (2015), obtiendra le troisième titre après sa prestation lors du Mondial de 2015, comme meilleure buteuse de la compétition dans la continuïté du gain du titre européen avec le FFC Frankfurt, face au Paris Saint Germain.

L’Olympique Lyonnais s’infiltre. Ada Hegerberg (2016), toute jeune joueuse norvégienne (21 ans), obtiendra la quatrième récompense, après sa deuxième saison à l’Olympique Lyonnais, meilleure buteuse en championnat de France et buteuse pour l’OL lors de son troisième titre européen face à Wolfsburg. Pas qualifiée pour les JO de Rio, éliminée par la Suède (Argent) lors du tournoi qualification, elle sera dans le coeur du plus grand nombre, la meilleure joueuse FIFA 2016 quand le titre officiel reviendra, pour la seconde fois, à Carli Lloyd (meilleure joueuse FIFA 2015 et 2016), malgré l’élimination américaine en quart de finale des JO.

L’Equipe de France a coûté cher aux françaises, finalistes de la Women Champion’s league 2017.

2017, la France rangée dans les placards. La France, finaliste européen avec l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain, déshabillée des coeurs et de la raison européenne (voir le mode de sélection plus bas). Si en 2016, l’Olympique Lyonnais, avec son quatrième sacre européen, avait eu 8 joueuses classées parmi les dix meilleures joueuses européennes (Ada Hegerberg, Amandine Henry, Saki Kumagai, Wendie Renard, Louisa Necib, Camille Abily, Eugènie Le Sommer, Amel Majri) ; le classement des vingt journalistes spécialisées associés aux coaches de l’Euro fait table rase du passé et Amandine Henry (deux fois seconde joueuse européenne), n’apparait pas dans les dix premières en raison de son séjour aux Etats-Unis (Portland) ce qui parait normal, mais la prestation ratée de l’équipe de France (quart de finale) coûte très chère aux finalistes européens du PSG et de l’OL.

Seules Wendie Renard (Nommée 4 fois sur 6), sixième européenne et Eugènie Le Sommer, cinquième, présente chaque saison depuis sa première apparition (2015) sortent la tête de l’eau du côté français.

Le podium 2017

Et pourquoi pas une égalité ? Le podium 2017 donne sa chance à Dzsenifer Marozsan (Allemagne et OL), sur le podium pour la troisième année de suite (2015, 2016 et 2017). L’élimination en quart de finale de l’Euro risque de la classer, une nouvelle fois, 3è quand les deux premières semblent si proches que les deux joueuses nommées, mériteraient une égalité parfaite. Entre le tempérament de compétition de Pernille Harder (Danemark, Wolfsburg) et la finesse technique de Lieke Martens (Pays-Bas, Barcelone), difficile de les départager !

La suite du classement donne Vivianne Miedema (4è, Arsenal), suivie d’Eugènie Le Somme (5è) et Wendie Renard (6è). Les deux françaises bénéficiant d’une certaine antériorité face aux nouvelles entrantes, brillantes à l’Euro 2017, mais moins en valeur lors des compétitions de club. Jackie Groenen (Pays-Bas, Franckfurt, 7è), Lucy Bronze (Angleterre, Manchester City, 8è) et Judie Taylor (Angleterre, Arsenal, 9è) et Shanice Van Sanden (Pays-Bas, Liverpool, 10è).

Attention à 2018

L’avenir français est à reconstruire. Sans garantie. Sans compétition internationale (Euro, JO, Coupe du Monde), avec un quatuor de club 2017 constitué de l’Olympique Lyonnais, Vfl Wolfsburg, FC Barcelone et Arsenal ; on a là certainement le futur des clubs européens. La qualification européenne vaudra « son pesant de cacahouètes » pour des maillots qui veulent et doivent exister en Europe comme le PSG, Frankfurt, Chelsea pour n’en prendre qu’un par pays avec devant eux, souvent un leadeur prêt à renouveler son bail européen d’année en année.

La présence et les certitudes européennes françaises risquent de s’amenuiser.

William Commegrain. Lesféminines.fr

Mode de sélection UEFA. Titre donné le 24 Août à Monaco. 

Les trois joueuses nommées ont été sélectionnées par un jury composé des 16 entraîneurs des équipes ayant disputé l’EURO féminin 2017 de l’UEFA aux Pays-Bas et des 8 entraîneurs des clubs ayant participé aux quarts de finale de l’UEFA Women’s Champions League 2016/17.

La distinction de la joueuse de l’année salue les meilleures joueuses, quelle que soit leur nationalité, qui ont joué pour un club sur le territoire d’une association membre de l’UEFA au cours de la saison passée.

Les joueuses sont jugées sur leurs performances dans toutes les compétitions d’équipes nationales et de clubs – nationales, continentales et internationales.

Vingt journalistes spécialisés dans le football féminin et sélectionnés par l’Association européenne des magazines sportifs (ESM) font également partie du jury.

Le résultat final s’est basé sur le nombre total de voix obtenues de la part des entraîneurs et des journalistes. Les entraîneurs n’étaient pas autorisés à voter pour des joueuses de leur propre équipe.

Le reste du top 10
4:
 Vivianne Miedema (Pays-Bas, Bayern München et Arsenal)
5: Eugénie Le Sommer (France, Lyon)
6: Wendie Renard (France, Lyon)
7: Jackie Groenen (Pays-Bas, FFC Frankfurt)
8: Lucy Bronze (Angleterre, Manchester City)
9: Jodie Taylor (Angleterre, Arsenal)
10: Shanice van de Sanden (Pays-Bas, Liverpool)