Euro 2017. Quart de finale. Allemagne – Danemark. 20h45. En direct sur France TV et Eurosport. Folie où es tu ? Dans ce monde où tout le monde marche sur les passages piétonniers à l’argent de la réussite des « Bobos » de tous les pays et réseaux. A l’image de notre monde de communication internet où tout est entremêlé ne laissant à personne, la possibilité d’exister, comme une note de musique qui s’envole dans le noir d’un concert, seule et déjà prometteuse d’une émotion qui nous interpelle, prête à envoyer le solo qui nous emportera loin des normes et des règles. Vers l’inconnu, qui nous est tellement inconnu que aujourd’hui, nous lui donnons le nom « de folie » lorsqu’auparavant, il s’appelait « talent ».

Il va en falloir de la folie et du talent au Danemark (15è FIFA) pour passer ce quart face à l’Allemagne, 2è mondial, huit fois vainqueur de l’Euro, levant les mains sur le trophée depuis 1995. Vingt deux ans avec ce titre. Un exploit incroyable.

Il y a de la folie et de la fougue dans le jeu de Pernille Harder (24 ans, capitaine du Danemark). Saura-t-elle faire rêver toutes les gamines de l’Europe pour, telle un Jack Sparrow (Pirate des Caraïbes) au féminin, partir à l’abordage de ce graal que sont la Performance et l’Exploit, dimanche soir, devant l’Europe et le public allemand qu’elle connait bien comme joueuse de Wolfsburg. Saura-t-elle faire boire cet Hydromel danois qui fait lever même les unijambistes du coeur pour crier leur amour du sport.

Quand on se souvient des percussions danoises face aux Pays-bas, des quatre occasions de la physique Troelsgaard, de l’intelligence de Nadian Nadim, future médecin aux Etats-Unis, orpheline et ex-réfugiée d’Afghanistan au Danemark, on se dit que cette équipe danoise, à quelque chose qui se situe entre le talent et la folie du football. 

Que le Danemark l’emporte sur l’Allemagne et la performance de 1992 des troupes de Peter Schmeichel (GK) et Brian Laudrup (FW) remportant l’Euro masculin (92) en Suède face à la Mannschaft masculine, championne du monde en 90, après avoir été appelé à la dernière heure en remplacement de la Yougoslavie, en pleine guerre, sera enterrée à tout jamais pour que la nouvelle génération danoises rêve à ce futur exploit.

De son côté, l’Allemagne de Steffi Jones ne comprend pas les raisons du désamour de son peuple envers ses performances. Tel un pays repu, les supporters allemands ne commencent à se réveiller qu’au stade des demi-finales considérant que le Monde de la balle ronde ne peut aller « poteau extérieur » qu’à compter de ce stade de la compétition.

Cette pression qui pourrait être difficile à supporter pour tous les autres pays est exactement la mer dans laquelle les équipes nationales allemandes aiment à se baigner. Celle de renouveler les performances incroyables, ne craquant que face à meilleur. Pour l’Allemagne, c’est simple, en 2017, elle n’a subi qu’une seule défaite face aux américaines.

Les troupes de Steffi Jones sont tellement fortes d’expériences qu’elles n’ont joué que cinq matches en 2017 contre neuf pour le Danemark, avant la compétition de cet Euro. Il y a là toute la force allemande. Organisée et structurée dans les clubs pour que la Bundesliga soit déjà, à elle seule, une des terrains d’actions suffisant des joueuses de la Mannschaft.

Ce match opposera la folie d’un rêve danois à l’uniforme allemand de la performance. Tout se décidera à la pointe d’un sabre. Avec des dégâts.

William Commegrain lesfeminines.fr

Parcours du Danemark à l’Euro :

  • . Danemark (1-0) Belgique
  • . Pays-bas (1-0) Danemark
  • . Danemark (1-0) Norvège.

Parcours de l’Allemagne à l’Euro

  • . Allemagne (0-0) Suède
  • . Allemagne (2-1) Italie
  • . Allemagne (2-0) Russie