FRANCE-AUTRICHE. En direct sur France 2 et Eurosport 20h45. Que va-t-il se passer Samedi soir, devant les caméras de France 2 et d’Eurosport à part un record d’audience ? On peut parier sur une petite pointe à 6 millions d’audimat. Que verront-ils ? (voir MAJ).

L’image du football féminin français se joue, un peu ce soir. 

Aimer et être aimée. L’émotion d’un spectacle se résume souvent à cela. Aimer pour le supporter, le téléspectateur et être aimée, pour l’Artiste, le Sportif. Le match de poule de ce soir est diffusé, en prime-time, sur France 2, cela fait du monde en face de l’écran. Avant 2019, où la France reçoit le Monde, l’équipe de France n’aura pas d’autres moments pour faire battre le coeur des français et françaises qui vont découvrir ou revoir une compétition de football féminin. L’enjeu est aussi là : aimer et être aimée. Le supporter sportif aime les exploits. Les joueuses aiment faire des exploits pour être aimées.

Soit, nous trouverons une France dominatrice qui marque des buts, finit à six points et se qualifie pour les quarts en répondant à l’image du football féminin dans le coeur et l’esprit du plus grand nombre. Le football féminin sera alors la Princesse de la soirée. Soit, nous verrons une France, battante et bagarreuse qui passe avec une victoire mais un contenu discuté par la 24è équipe mondiale. Alors, il faudra l’aimer pour sa combativité, une nouvelle image qui n’a pas encore pris auprès du plus grand nombre. Ou soit pire, ce qui ne peut pas s’imaginer, la France battue par l’Autriche qui avec 3 points supplémentaires en poche, se qualifie pour les quarts et met le peuple français dans le doute pour le 3è match face à la Suisse.

Les joueuses françaises savent gérer cela. 

L’Equipe de France est faite de joueuses expérimentées qui ont connu les compétitions médiatisées de 2011 (Mondial), 2012 (JO de Londres), 2013 (Euro), 2015 (Mondial) et 2016 (JO de Rio). Elles sont passées par toutes les émotions à ressentir : le rêve, le pragmatisme, le doute, l’envie, la confiance. Elle est aussi faite de joueuses jeunes, à la recherche d’une situation dans le groupe, dans la performance à réaliser. En cours d’apprentissage et qui vont faire, ce samedi soir, leurs performances.

L’évolution du football féminin.

Hier, le football féminin se gagnait sur des certitudes individuelles. Il suffisait de deux ou trois joueuses pour que l’action se termine au fond des filets. Aujourd’hui, au niveau des équipes nationales, ce schéma est à oublier. Sur une durée de 90 minutes, les niveaux sont proches les uns des autres. Les différences techniques, tactiques et physiques entre les équipes se sont réduites. Nombreuses sont les joueuses des petits pays qui jouent à l’étranger dans de grands championnats. Cet euro montre qu’il y a une véritable opposition (hors l’Angleterre-Ecosse qui s’est terminé sur un 6-0), qu’il est difficile de marquer et que toutes les équipes vont avoir leur moment pour scorer ou pour faire douter l’autre.

Aujourd’hui plus qu’hier, le football féminin se gagne à 11 joueuses très performantes, animées d’un même état d’esprit à 23 pour Pia Sundhage, la coach suédoise. Une référence.

Dans cet ensemble, il faut des coups d’éclats. 

Il n’empêche qu’à un moment, ou le plus souvent, il faut des coups d’éclats. La joueuse, au-delà de son rôle individuel, doit aller chercher cette lumière dans la décision, dans l’action qui renverse l’adversaire, le surprend et se termine dans les filets. C’est ce que tous les spectateurs et téléspectateurs cherchent. Ce que tente les joueuses. L’exploit.

Les deux matches de cette journée vont demander de la performance et de l’exploit. Toutes peuvent prétendre aux quarts. Il n’y a que deux places.

18h00. L’ISLANDE contre LA SUISSE.

Les islandaises ont fait forte impression contre la France mais elles ont perdu (1-0). Vont-elles pouvoir rééditer le même exploit contre la Suisse qui possède des joueuses de qualités, recherchées en Bundesliga mais qui n’arrive pas à se sublimer dans les compétitions internationales à enjeu qu’elles ont joué ces dernières années (Mondial 2015, qualification aux JO 2016). Elles se qualifient, mais ne valident pas en compétition.

Elles ont perdu contre l’Autriche (1-0) en n’arrivant pas à revenir au score pour une ouverture qui s’était faite à la 15′. La Suisse devra donc dépasser ce constat pour se donner des chances de rêver à une qualification lors du troisième match face à la France.

Le coach islandais doit se mordre les doigts. Il fait entrer la jeune Elin Jensen (22 ans, soulier d’Or en 2012), attaquante à la 82′. A la 85′, elle tombe sur Amandine Henry et se fait sanctionner d’un pénalty d’expérience validé par Eugènie Le Sommer. Trois minutes et la fin d’un exploit. Coaching pas gagnant. Au bilan, l’Islande joue « au taquet ». Il suffit d’un grain de sable pour que cela s’arrête. Le moteur du moral et de l’exploit s’enrayent. Ce sont les limites islandaises.

Les joueuses suisses renommées sauront-elles en profiter ? Ce qui est certain, c’est que les deux équipes ont besoin des trois points.

20h45. LA FRANCE CONTRE L’AUTRICHE

Olivier Echouafni a annoncé sur France TV qu’il voulait impliquer l’ensemble du groupe et qu’il y aurait des changements dus, en plus, aux marques laissées par le match face à l’Islande. Il aborde ce match comme un second match qui en aura un troisième et avec l’idée que l’aventure va continuer. L’Autriche est surprise de sa victoire mais ne cherche pas à gagner contre la France. Pour les autrichiennes, un match nul serait un bon résultat. Elles veulent conserver des forces pour le troisième match face à l’Islande.

Le match se jouera dans cet équilibre. Si la France est à son niveau de 3è mondial, elle va l’emporter et cela ne poser aucun problème à l’Autriche à moins de prendre une fessée. Si la France cherche encore son équilibre collectif à l’image d’une Allemagne, le match nul ferait le bonheur de l’Autriche. La France, a assez de garanties pour ne pas envisager de perdre cette rencontre.

William Commegrain lesfeminines.fr