ALLEMAGNE (2-1) ITALIE. L’Allemagne de Steffi joue au football sans que ses attaquantes ne marquent.

De son côté, l’Italie ne devait pas perdre pour pouvoir espérer et Antonio Cabrini avait adapté la tactique qui convenait. Une ligne de cinq derrière, une ligne de quatre au milieu et l’attaquante Mauro, seule en pointe. Une seule attaquante, car espérer battre l’Allemagne, deuxième mondial et huit fois championne d’Europe pour l’Italie, 18è FIFA, relever du rêve et l’Italie, en football, n’a jamais rêvé. Elle a appliqué.

Le onze italien applique les consignes à merveille, se couchant sur tous les ballons au milieu, et défendant comme ils peuvent devant face à une équipe allemande qui ne sait plus marquer avec ses attaquantes.

L’Allemagne produit des occasions avec Anjà Mittag (13′) et d’autres (Peter) sans ouvrir son compteur et il faudra un coup franc inutile pour Marozsan dépose une balle pleine surface que la gardienne, en l’air trop tôt, laisse échapper des mains et voit Josephine Henning pousser de la tête dans les filets (19′, 1-0).

On en est à la troisième erreur de gardiennes de la journée qui occasionnera 3 buts. Le football est un sport collectif, en cela il est difficile. La jeune Giulani se prend la tête à deux mains et sort ensuite, parades sur parades, face à l’expérimentée Anjà Mittag (25′), sur un tir de la lyonnaise et capitaine allemande Marozsan (31′), aidée par son poteau quand Sarah Dabritz, nominée parmi les meilleures joueuses 2016, glissera un tir puissant du gauche (25′).

Pourtant, les italiennes rentrent au vestiaire la tête haute et Josephine Henning, titulaire d’un carton jaune, énervée semble prête à un second jaune qui prendra la couleur du rouge.

Il faut dire que sur le seul contre italien, Bonensea fait une chevauchée sur le côté gauche que personne ne reprend, pour face à Maier, glisser une passe puissante que Mauro reprend avec force devant Babeth Peter et voit sa balle glisser entre les jambes de la gardienne allemande (29′, 1-1). l’Italie, éberluée, égalise devant le 2è mondial et se donne le droit de rêver au quart.

Egalisation de Mauro face à l'Allemagne. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

Egalisation de Mauro face à l’Allemagne. Crédit UEFA. Lesfeminines.fr

La madone n’était pas italienne ! Le match sentait le rouge. 

Voilà que Mauro, décisive et qui en faisait voir de toutes les couleurs à la défense centrale se blesse (45′) et sort ! Steffi Jones comprend, en tant qu’ancienne défenseur centrale, que Josephine Henning est bouillonnante et ne prend pas le risque du rouge en la sortant à la mi-temps.

Ces deux événements changent les opportunités italiennes qui se trouvent confrontées à la puissance allemande avec des centres de Maier qui trouvent la meilleure buteuse de la Bundesliga Islacker pour un poteau (47′) ou la gardienne Giulani sur une tête qu’elle repousse d’une claquette en corner (49′). La gardienne italienne rassure sa défense, prête à lui pardonner l’erreur de mains, en reprenant dans la niche, un coup franc mal joué par Dzsenifer Marozsan et ses coéquipières.

On se dit que l’Allemagne joue posément mais la puissance du vainqueur. Le tableau ne change pas, laissant l’opportunité aux spectateurs transalpins de faire la plus grande fête de leur vie, si un second contre venait à finir dans les filets de la Mannschaft.

Sauf que Anjà Mittag ne marque plus directement, mais marque indirectement. 

La voilà lancée dans la surface sur un mouvement à trois qui oblige la jeune Giulani à plonger dans ses pieds quand l’Allemande, meilleure buteuse historique de la WCL, soulier de bronze aux JO 2016, ex-parisienne revenue à Rosengard, plonge elle aussi, amenant l’arbitre ukrainienne, passionnée du carton et des décisions, bien trop présente sur ce match, à siffler un pénalty qui occasionnera un autre carton.

Babeth Peter ne se pose pas de questions et l’Allemagne mène (2-1, 67′). Tout est à refaire, à onze contre onze.

Sauf qu’Anjà Mittag, sur une faute bénine qui énerve son adversaire, deux minutes plus tard, voir l’arbitre adresser un rouge à la jeune Bartoli ?? pour deux mots glissés à l’allemande. L’Italie est menée 2-1, à 10 contre 11. Face à l’Allemagne. Il y a l’Everest, il y a ce match.

L’Allemagne bafouillera son jeu, la gardienne Guilani excellera sur sa ligne (75′ et 76′) et l’Italie aura deux superbes occasions d’égaliser. La première sur un des rares corners à jouer avec une tête de Girelli qui passe au-dessus de la transversale et une seconde qui ne demandait qu’à entrer, avec un super coup franc cadré quand tout le monde attendait un centre que Schult sortira, cependant, d’une main ferme et décidée.

Le match se terminera sur le constat de la victoire allemande qui ne marque plus avec ses attaquantes et dont on ne sait si elle va monter en puissance ou commettre un faux pas, qu’on aurait du mal à imaginer face à la Russie. Ce serait le pire. Eliminer par les russes, en cas de victoires, du tournoi.

ALLEMAGNE (1-1) ITALIE. But Henning (19′)), But Mauro (29′) Cartons (7). Henning, Maier, Mittag/Stracchi, Bartoli (2 jaunes), Carissimi. Buts : Henning (19′, 1-0), Peter (67′, pénalty 2-1) ; Mauro (29′, 1-1)

ALLEMAGNE : Schult (GA) – Maier, Henning (46′, Hendrich), Peter, Kerschowski – Demann, Däbritz, Dallmann (88′ Magull), Marozsán (C) – Islacker (79′ Petermann), Mittag. Coach : Steffi Jones.

ITALIE : Guagni, Linari, Salvai, Bartoli (expulsion)- Carissimi, Cernoia (73′, Tucceri), Stracchi, Bonansea – Gabbiadini (84′ Sabatino) (C), Mauro (45+2, Girelli) Coach : Antonio Cabrini.

SUEDE (2-0) RUSSIE. Si vous mettez un boulevard à Pia, elle saura en profiter.

Au mondial, cela n’a pas été un boulevard. Aux JO non plus, elle a fini pourtant avec l’argent. Là, à l’Euro, dans le tableau, elle risque de rencontrer une équipe du groupe A inattendue. Si vous mettez un boulevard à Pia, elle finira avec le titre, le sacre de la meilleure coach FIFA 2017 et un grand « bye-bye » mondial.

Du côté des perdantes, la jeune gardienne russe (19 ans) Tatiana Shcherbak aura mis ses coéquipières devant l’évidence : la difficulté du sport collectif quand l’une fait chuter les autres. Non pas que la Russie aurait pu prétendre à gagner ce match mais devant la réalité des faits : les deux buts suédois proviennent de deux erreurs directes de la jeune portière russe, pourtant excellente face à l’Italie lors du premier match.

La Suède avec un milieu de terrain à l’image de Caroline Seger qui se proposait dans les dix-huit mètres adverses a étouffé le système russe et la première mi-temps s’est faite dans la partie des joueuses d’Elena Fomina avec des moments chauds qui auraient pu intensifier le score affichant (1-0) depuis la 22′.

Lotta Schelin maitrisant la mauvaise sortie de Shcherbak sur un coup franc long pour placer une tête cadrée validant la domination offensive des troupes de Pia Sundhage avec une superbe reprise de volée d’Olivia Schough (6′) et une transversale de l’ex-parisienne et maintenant joueuse de Manchester City Kosovare Asllani (10′) qui fit trembler la barre. Toutes les dix minutes, une occasion suédoise se présentait donnant l’impression qu’elles tissaient une toile dont seule, Danilova (15′, 41′), arrivait à s’extirper avec des tirs de loin qui lui avait porté bonheur contre l’Italie.

Sur un mouvement superbement joué avec Lotta Schelin, Caroline Seger et Kosovare Asslani, toutes trois très présentes lors de la rencontre (66′) les joueuses suédoises montrent qu’elles ne donneront pas , comme les Pays-bas hier, a possibilité à son adversaire de revenir dans le match.

C’est d’ailleurs sur un dégagement raté de Shcherbak que Blackstenius s’impose à la défense centrale pour glisser un ballon sous la main de la gardienne russe que la capitaine Kozhnikova, accompagnera en réalisant un poteau entrant (2-0, 51′ Blackstenius).

Le match se terminera sur une main mise continue de la Suède qui la place en tête de son groupe avec un 2-0 obligeant l’Allemagne à réaliser un 3-0 pour en prendre la tête.

On peut penser que la Suède est bien partie dans cet Euro en sachant qu’il y avait longtemps que la Suède n’avait pas un tableau aussi « sympa » dans une compétition officielle, après la Coupe du Monde 2015 et le groupe de la mort (USA, SUEDE, AUSTRALIE, NIGERIA, ) et les JO (Brésil, Suède, Chine, AFS).

Si vous mettez un boulevard à Pia Sundhage (Argent Olympique avec la Suède), icône au pays de l’Oncle Sam (championne olympique 2008 et 2012 et finale CM 2011, avec les USA ), elle saura en profiter.

SUEDE (2-0) RUSSIE : but Schelin (22′) et Blackstenius (51′).

SUEDE : Lindahl (GA) – – Samuelsson, Sembrant, Fischer, Ericsson – Dahlkvist (63′ Folkesson), Seger, Schough (46′ Rölfo), Asllani – Schelin, Blackstenius (73′ Hammarlund) Coach : Pia Sundhage. 

RUSSIE : Shcherbak  – Solodkaya, Kozhnikova (C)Makarenko, Ziyastinova – Morozova – Sochneva (81′, Kiskonen), Cholovyaga, Smirnova, Chernomyrdina (66′ fedorova) – Danilova (72′ Karpova). Coach : Elena Fomina

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