Aller à Clairefontaine, c’est 58,6 kms de Paris précise Google maps. Un peu plus de 10 heures à pied, 3h28 en vélo et 1h11 via l’A10 en voiture sans compter la disponibilité qui va avec.

Les videos, les photos, c’est un lien direct avec les fans et l’EDF. S’il n’était pas là, qui suivrait l’équipe de France de football féminin au quotidien ? Personne. Son travail, c’est un travail de fourmi : constituer et maintenir le fil d’ariane entre l’EDF et ses fans.

Ce travail, il le fait plus que bien. Sans contexte, on y voit plus que de la compétence. Du talent. Sans compliment et avec vérités.

Il s’appelle Antonio Mesa et il produit des videos qui ont tout de la qualité comme du message : « être au coeur des Bleues ». Sans raconter le passé pour expliquer le présent et envisager le futur. Sa caméra a du Lelouch. L’expression de l’être humain dans son quotidien. Là, au niveau du sport, quand le corps transpire, que les mots sont difficiles, que le souffle cherche son identité : cramée ou pas cramée ?

Un jour avec l’une, d’autres jours avec les autres. Jamais tout pour l’une, connue comme pas connue. Toujours un regard pour les Autres.

La première fois que j’avais découvert Clairefontaine, c’était à l’occasion d’un entraînement des bleues travaillant du foncier sous Bruno Bini. J’avais été estomaqué d’être si près de leur performance. Les filles faisaient du fractionné en groupe et elles passaient devant nous, calant leur souffle sur le mot performance. Ne pas lâcher. Toutes dans un souffle. Puis un autre. Pas loin d’être à 80%, montant graduellement. Comme des coureuses de 400. Donner, maitriser et Tenir.

J’ai encore en mémoire leur moment de récupération. Le souffle court. La tête ailleurs. Seule avec elle-même. Concentrée sur la récupération pour ensuite repartir.

J’avais eu le sentiment d’être dans un champ de Courses. Des pur-sangs.

Antonio Mesa a un don ou il a un talent. Ce doit être les deux. Ses videos sont des cartes postales vivantes de la réalité de ce qu’est un stage. Le travail des joueuses. Il ne place jamais un mot. Rien. L’image et le son parlent. Sa caméra toujours placé où il convient. On est en pleine introspection de l’effort de l’athlète et en même temps, en plein respect.

Il a fait le choix de la vérité et la vérité parle. Sa caméra ne promet rien. Elle pourrait. Non, il propose de voir, d’entendre, se sentir et ensuite libre à chacun d’avoir son avis, sa proposition.

La France court après un titre européen, un titre mondial, de la reconnaissance internationale, médailles au cou. Sait-elle qu’elle a un champion du Monde et d’Europe dans ses murs ? Qui ? Antonio Mesa.

Cherchez une fédération, cherchez un club, cherchez un réalisateur de passage qui sache aussi bien rendre beau et vrai leur quotidien .. Vous ne trouverez pas !

Alors, pour avoir été un des premiers à m’engager, car oubliée, en écrivant que la meilleure jeune joueuse mondiale 2016 était Grace Geyoro ; c’est avec la même certitude que je dis : le meilleur réalisateur mondial du football féminin est sans contexte Antonio Mesa.

Il sait comme un réalisateur de surf, mettre chacun d’entre nous au plus près de la vague, sur la planche en se demandant comment va t’on faire pour tenir ? Grâce à lui, les gens savent ce qu’est le football féminin, que c’est réellement du sport de haut niveau.

Sans plus mais certainement sans moins.

Monsieur, Merci pour votre écriture.

William Commegrain lesfeminines.fr

PS : j’ai pris la joueuse la moins connue de la sélection, Pauline Peyraud Magnin,  jouant sous les couleurs de l’OM tout juste monté, et qui n’aurait jamais pensé être ici lorsqu’elle gardait les but d’Issy FF. Antonio Mesa l’a photographié avec le plus grand des respects. Comme les Autres. Là, après un effort. Photo vraie. Belle photo.

Son travail, vous le trouverez sur le site You Tube de la fff ou celui Dailymotion. en videos et sur le site de la fff pour les photos.