Il y a des projets qui touchent à l’extraordinaire. Quand l’organisation des JO 2024 a validé l’idée de créer une piste d’athlétisme sur la Seine, il a fallu avoir du courage et de la folie dans l’exercice de son pouvoir de décision.

Je ne sais qui a proposé cette idée mais elle me semble aussi incongrue et inimaginable que le premier vol de la navette américaine Atlantis qui, jugée sur un avion, était lancée dans l’espace, pour revenir sur terre, tranquillement, comme un avion de ligne.

On se dit alors que beaucoup de choses sont possibles pour les gens qui savent rêver à l’extraordinaire.

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J’aurais une seule remarque à faire, en me demandant quel travers d’esprit faut-il avoir pour chercher à faire des remarques quand tant de gens ont travaillé pour rendre possible cet évènement mondial à Paris qui sera soit en 2024 ou en 2028, en attendant que le Comité Olympique valide, le 11 juillet, cette idée d’une double décision, le 13 septembre 2017 à Lima.

Le CIO lutte contre l’éphémère !

C’est souvent le reproche que l’on fait aux JO dans chaque ville où elles sont passées. Trois semaine d’une puissance nucléaire en terme de communication et de médiatisation puis, ensuite, un soufflet qui redescend si vite qu’il laisse les sceptiques se transformer en comptable, souvent avec les yeux exorbités, devant les chiffres qui s’affolent. Habituellement le triple d’un budget estimé. Pour Paris, 6 milliards d’euros à multiplier.

C’est oublier le financement du CIO à travers ses partenaires institutionnels laissant aux villes la recherche d’un tiers du budget initial à financer.

Le dossier parisien a un avantage sur l’aspect des structures en comparaison de celui de Los Angeles qui va reconstruire en s’engageant à ne rien solliciter de plus auprès des contribuables, comme faits et réalisés en 1984, dégageant même un budget excédentaire. Ce qui était possible à cette époque le sera moins en 2024.

Pour Paris, rien ne sera éphémère.

Pour Paris, rien ne sera éphémère. C’est un argument fort et les structures sont améliorées, et diversifiées avec d’autres villes (Marseille) pour les mettre au niveau des besoins en communication d’un tel évènement.

JO à Paris en 2024. Crédit lesfeminines.fr

JO à Paris en 2024. Crédit lesfeminines.fr

Le lendemain, pour avoir fait un trajet de 40 kms aller-retour à vélo, revoir ses installations et admirer la manière dont les parisiens se l’étaient attribués, j’ai été surpris que la piste d’athlétisme ait totalement disparu de la Seine. Attribuant à ces évènements du 23 et 24 Juin 2017, le qualificatif d’éphémère qui est si souvent reprochée aux évènements des JO.

Une piste d’athlétisme sur la Seine, utilisée à leurs manières, par les parisiens.

Il aurait été génial de pouvoir proposer, pendant un temps, cette piste aux parisiens et touristes pour en faire autre chose, lui donnant la réalité d’un évènement pérenne.

Paris grouillait de monde en ce dimanche. Face aux Invalides, le pont Alexandre III, construit en 1900 et symbole de l’Exposition universelle de Paris comme sa grande soeur, la Tour Eiffel, semble dénudé de son originalité et les chevaux d’Or qui dominent Paris, sont orphelins de l’incroyable et de l’impensable rendus réels par les idées et les volontés des hommes du 21è siècle.

On le sait, la Seine est utilisée par d’autres sur le plan commercial. Les Bâteaux-mouches sont nombreux. On peut juste se demander si l’appropriation par les parisiens de la piste, après, n’aurait pas été une photo aussi belle que celle très sympathique, du Président Emmanuel Macron, caution de haut vol du projet d’Anne Hidalgo, la Maire de Paris.

Même convaincu d’avoir les JO en 2024 ou en 2028, le budget du dossier parisien aurait peut-être dû intégrer la pérennité des évènements, comme dernière preuve de la force du projet parisien : Les JO 2024 à Paris.

A Paris, les JO, le sport et ses valeurs, seront présents pendant et après 2024.

William Commegrain