Sébastien Joseph est un homme heureux. En prenant la casquette de coach du club historique de Soyaux Charente, il a trouvé les axiomes qui font son bonheur : un club qui demande aux joueuses de privilégier le football aux contraintes professionnelles ; un club qui s’est organisé pour cela ; un budget consacré exclusivement au football féminin ; en fait, les moyens qu’il juge nécessaires à la réalisation d’une performance dans un univers qui, de saison en saison, oblige à encore plus de rigueur et d’implication pour ne pas risquer la descente en D2F.

Le football féminin est de plus en plus homogène dès le milieu de tableau.

On avait quitté le coach ruthénois après deux saisons (2015-2017) et qui nous avait confié, avoir quitté Rodez, chacun ayant une vision de l’avenir différent et surtout pour le club amateur de l’Aveyron, des moyens sans excès à partager auprès de toute une association quand l’homme, après une demi-finale de Coupe de France et une cinquième place au classement lors de sa première saison (2016), avait vu les difficultés de renouveler une telle performance en 2017, avec une huitième place qui s’était dessinée sur le tard.

Une qualité bien meilleure en D2F

La qualité de jeu du FC Metz (12è), le sauvetage lors de la dernière journée des Girondins de Bordeaux (10è), la plongée inattendue de Saint-Etienne (11è) en D2F avec 8 défaites sur les 10 derniers matches et ce malgré une demi-finale de Coupe de France ont montré à tous ces clubs du milieu de tableau que le niveau se resserre et, bien malin qui pourra, dès l’ouverture de la saison 2017-2018, dire que les deux clubs montants de D2F seront les deux clubs descendants de D1F en 2018, d’autant plus que le niveau de la D2 s’élève avec en plus, une seule montée par groupe.

Faut-il rappeler la performance de l’Olympique de Marseille (2017) avec une quatrième place pour sa première saison en D1F.

Alors, c’est un homme heureux avec lequel nous discutons ce 3 Juin 2017, de sa mission d’avenir.

Sébastien Joseph, comment s’est passé votre recrutement par Soyaux (7è) ?

En fait très simplement par le biais de l’agent d’une joueuse qui m’a sollicité. Ce sont eux qui sont venus vers moi.

Vous devez être heureux car vous avez trouvé les conditions que vous recherchiez ?

En effet, ils ont l’avantage déjà d’avoir un budget exclusivement tourné vers la section féminine quand, pour Rodez, le football féminin alimentait aussi le football amateur du club (*). Ensuite, pour pouvoir appliquer cette formule, qui me parait essentielle, de donner la priorité aux contraintes du football de l’élite, la plupart des joueuses sont salariées au club ou auprès de partenaires qui jouent le jeu.

C’est donc l’environnement sportif qui va s’imposer à l’environnement professionnel et je pourrais faire et organiser un certain nombre d’entraînements par semaine en ayant l’assentiment des partenaires et du club. Ce qui va me permettre de réaliser 5 à 6 entraînements par semaine, en mariant le matin, l’après-midi comme le soir.

Quels sont vos objectifs pour cette saison à venir ?

Je vais reprendre vers le 15 Juillet. Nous avons quatre joueuses que je ne compte pas conserver et nous allons donc recruter quatre profils déjà identifiés pour équilibrer ces départs. Pour cela, nous disposons de contrats (neuf, contrats d’avenir, services civiques) qui vont pour partie, leur revenir et pour certaines, il se peut que nous ayons la possibilité de proposer un petit plus.

Nous avons réussi à conserver nos joueuses cadres qui sont essentielles à notre esprit d’équipe et j’ai noté que Soyaux dispose de joueuses qui peuvent amener de la concurrence pour nous permettre d’être plus compétitif.

L’idée et l’objectif sont de conserver cette flamme que nous possédons, l’améliorer pour aller plus haut et surtout avoir le sentiment d’avancer et d’aller de l’avant.

Dans la Charente, il n’y a pas beaucoup de sport d’élite (Rugby en pro D2) et nous devons contribuer à donner une bonne image du sport de Haut Niveau pour notre département.

Quel style de jeu allez-vous apporter ?

J’ai noté que nous avons tendance à jouer bloc bas pour mieux contrer. Cela peut nous jouer des tours face à des équipes qui sont comme nous prétendantes au maintien. Il s’agira pour cette année, de trouver les moyens d’avoir la possession, de faire le jeu et de l’utiliser pour trouver des solutions quand le match doit être remporté.

Pensez-vous qu’il existe un cycle de vie dans un groupe, car vous avez des joueuses qui jouent depuis un certain temps ensemble ?

Je ne le pense pas. Au contraire, c’est plutôt bénéfique. Les féminines ont plutôt besoin de changer de coach pour aller vers une autre dynamique que de changer en quantité, les joueuses.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Lesfeminines.fr : l’interview de Sébastien Joseph, après la décision commune de ne pas renouveler sa collaboration avec Rodez (ici)
  • la section professionnelle de Rodez Aveyron Club est une SASP qui a son propre budget. Elle monte cette saison en N1 (anciennement National).