Série en cours pour l’Ol (2012 à 2016)

Le club lyonnais a huit Coupes en intégrant les deux gagnées par le FC Lyon que l’Olympique Lyonnais a pris à son compte en intégrant le club amateur lors de la constitution de sa section féminine professionnelle. Après avoir souvent buté en finale (2004 à 2007) ou dans le courant de l’épreuve lors des fameux tirs au but, la Coupe de France est maintenant dans les mains de l’Olympique Lyonnais depuis 2012, soit cinq éditions, pour une série gagnante.

De son côté, le Paris Saint Germain a à son actif d’avoir remporté le titre en 2010, face à Montpellier sur le score le plus important de cette récente compétition féminine (5-0) à Bondoufle, siège maintenant de l’équipe du Fcf Juvisy-Essonne, son concurrent francilien.

Le PSG tape à la porte (2014 et 2017), après Montpellier (2015 et 2016)

Le club parisien a aussi réussi deux fois à atteindre la finale (2008 et 2014), pour retrouver sans surprise l’Olympique Lyonnais (13 fois finaliste) qui s’attribue avec Montpellier (9 fois finaliste) le record de présence à ce stade finale de la compétition. Les parisiennes, encore amateurs se sont inclinées (3-0) au Stade de France en 2008 et, sous leurs statuts de professionnelles, (2-0) au Mans avec deux superbes buts de Laura Dickenmann (maintenant championne d’Allemagne avec Wolfsburg) et Corine Petit, toujours sous les couleurs lyonnaises.

L’Olympique Lyonnais vient en favori jouer cette rencontre à Vannes qui avait reçu le championnat du monde militaire gagné par la France en 2016, après avoir gagné sans coup férir les parisiennes (3-0) le samedi précédent pour le compte de la 21è journée de championnat.

Si l’interrogation était possible avant cet acte 1, compte tenu des deux défaites de l’OL en Women Champion’s League au Parc OL (Wolfsburg et Manchester City) ; le contenu proposé par les parisiennes dans cette rencontre de championnat sans enjeu officiel mais avec un véritable enjeu ‘d’orgueil » pour les lyonnaises, défaites deux fois au Parc OL et ayant perdu l’opposition du match aller en championnat (1-0) au Camp des Loges ne peut que donner le statut de favori aux fenottes, ce qui en soit n’est pas une surprise. Plutôt une évidence.

Un mauvais PSG lors de l’Acte 1 ou un très bon OL ?

En zone mixte, les sentiments des coaches étaient partagés.

Tout d’abord, Gérard Prêcheur qui « aime bien appeler un chat, un chat » confirmait l’avantage psychologique et tactique pris par l’OL pour les deux prochaines rencontres mais avait noté « que les parisiennes avaient posé des problèmes dans certains compartiments de jeu ». Cette phrase m’avait surpris et j’en voulais aux fédérations du monde entier de ne pas proposer de formations tactiques aux journalistes, leur laissant, de par trop, évoluer en autodidacte avec toutes les faiblesses qui vont avec. Le manque de précision et de distance analytique. Il avait terminé son allocution « en sachant que Patrice Lair allait remonter son équipe mais aussi en précisant qu’il avait une carte en plus : obliger l’adversaire à réfléchir et donc à douter ».

Le coach parisien, ex-lyonnais, était sonné. Le contenu lyonnais lui avait fait peur d’en prendre bien plus que le 3-0 qui s’est annoncé dans les 30 premières minutes. Il reconnaissait « le côté galactique » de son adversaire et avait vu des choses positives du côté parisien : « ne pas avoir pris de buts ensuite et d’autres points. » Il était à la recherche d’un second souffle. Le coup avait été sévère.

Espérer le nul et les tirs aux buts

Il restait la vérité de la compétition d’une finale de Coupe. « Un match nul, des prolongations et des tirs au but ». Voilà ce qui suffisait pour gagner une finale.

Jean-Michel Aulas n’en pensait pas moins. Lui aussi était dans la surprise du contenu parisien qui ne correspondait pas à ce que les parisiennes montraient habituellement. Il y voyait différentes raisons. Tout d’abord, le fait de présenter un « football offensif en 4-3-3 avec Alex Morgan, Eugènie Le Sommer et Ada Hegerberg » avait fait « que l’Olympique Lyonnais avait réalisé leur meilleur première mi-temps de la saison ». Pour ensuite préciser l’envie collective qui s’était manifestée lors de la victoire (il avait dit la finale) en championnat leur donnant le titre (9-0 contre Soyaux au Parc OL) permettant de retrouver le dynamisme nécessaire aux victoires et laissant entendre que les dissensions internes s’étaient réglées.

Il n’empêche qu’il n’avait aucun doute que les deux coupes n’étaient pas acquises. Connaissant mieux que quiconque que tout est différent lors d’une finale et me laissant comprendre qu’il avait les yeux de chimère sur la Coupe d’Europe dont il souhait impérativement acquérir le titre. On le sait au regard de ses contacts et ambitions américains mais aussi pour réaliser une série.

Car pour moi, l’Ol est FAN des séries gagnantes qui font entrer dans l’Histoire. Ce n’est pas un rêve, c’est un objectif.

Les défenses donneront le titre à leur équipe.

L’Ol ne perd plus aux tirs au but. Leurs rares défaites, « c’est marquer un but et ne pas en prendre pour l’adversaire ».

Pour remporter la Coupe de France comme la Coupe d’Europe, je ne pense pas qu’il faille aller aux tirs au but comme une stratégie gagnante telle que la période lyonnaise précédente aurait pu le proposer. On se souvient même d’une demi-finale face à Montpellier où l’Ol avait perdu lors de cette épreuve et eu « match gagné » suite à une erreur de décompte de l’arbitre et que JM Aulas avait demandé de rejouer, pour une qualification réelle sur le terrain.

On se souvient de la finale de la Ligue des Champions 2016 que l’OL a gagné face à Wolfburg, Sarah Bouhaddi en arrêtant deux de mémoire.

L’Histoire des tirs au but est en faveur de l’Olympique Lyonnais maintenant. C’est risqué de croire, qu’avec Saki Kumagai en dernier tireuse, l’OL puisse perdre lors de cette épreuve.

L’Olympique Lyonnais perd rarement mais très souvent sur un score type. (0-1) acquit sur coup de pied arrêté.

  • (0-1). Finale de la Women Champion’s League 2013. On a celle de Wolfsburg (2013) en finale de la Ligue des Champions où les allemandes, toutes nouvelles européennes, ont gagné sur un pénalty de Martina Müller suite à une main sévère de Laura Georges sur un coup franc allemand.
  • (1-2). 1/8e de finale de la WCL face à Potsdam. Ensuite, on a la défaite à Gerland face à Potsdam (Novembre 2013, 1/8è de finale, WCL 2014)  toujours en Women Champions League après avoir mené 0-1 en Allemagne (Louisa Necib, 83′) et s’être fait remonter 2-1 à Lyon avec un but sur corner et un autre sur pénalty. 
  • (0-1) victoire du PSG en championnat. En 2014, on en trouve deux venues du PSG dont une célèbre en championnat car elle met fin à plus de quatre ans d’invincibilité (18 Janvier 2014) avec là encore un but sur coup de pied arrêté. Un corner et une tête de Laura Georges.
  • (0-1) victoire du PSG en Coupe d’Europe. Pour, en novembre 2014, encaisser sa première défaite avec un but dans le jeu, à la toute fin du match (78′) par l’internationale allemande Fatmire Alushi, maintenant retraitée.
  • (1-0) victoire du PSG en championnat. En 2016, on retrouve une 3ème défaite face au PSG et une seconde venue d’une action dans le jeu avec un boulet de canon de Marie-Laure Delie (1-0) au Camp des Loges.
  • (0-1) victoire de Wolfsburg à Gerland en WCL. Pour en 2017, en connaître deux en Coupe d’Europe, avec Wolfsburg au retour de quart de finale sur un pénalty de Graham Hansen (82′) et,
  • (0-1) victoire de Manchester City, en WCL, en 2017, sur une erreur de Sarah Bouhaddi, ce qui sera un troisième but dans le jeu marqué par la double meilleure joueuse FIFA 2015 et 2016, Carli Lloyd (0-1).

Les enjeux ne sont pas neutres

Les parisiennes ont pour objectif de remporter un trophée. Je dirais même que c’est une obligation. A défaut, les grandes joueuses iront jouer là où elles pourront acquérir des trophées. Allemagne, Espagne, Angleterre, USA. Le monde féminin s’ouvre et si les clubs professionnels ne cassent pas la barre des salaires, alors les joueuses savent que, ce qui restera et leur donnera du crédit après le football : ce sont les titres et les trophées.

Les Lyonnaises ont l’objectif unique de créer l’Histoire avec des séries gagnantes que quelques sports ont proposé : tennis avec Nadal et Federer, volley féminin avec Cannes. Athlétisme individuel avec Carl Lewis, Usain Bolt, Bubka.

Les parisiennes ont la qualité pour prétendre aux deux titres. Elles en ont l’opportunité en jouant deux finales. Les lyonnaises ont les qualités pour les empêcher. Les deux équipes et les joueuses se connaissent par coeur, comme souvent d’ailleurs en football féminin où les finalistes sont souvent les mêmes, changeant juste de couleurs.

Sur ces deux matches, la réponse est en fait assez simple :

Gagneront, les meilleures d’un soir. Collectivement et individuellement. La meilleure défense des deux côtés fera la différence.

Le 19 Mai 2017 pour la Coupe de France. Le 1er Juin 2017 pour la Coupe d’Europe.

William Commegrain lesfeminines.fr