Le foot se joue à 11. En France, le foot se gagne à l’Olympique Lyonnais. Théorème, onze fois vérifié sur onze.

Elles sont venues pour cela.

Elles sont venues pour cela. Pour avoir un titre que l’Olympique Lyonnais accapare depuis de multiples saisons, d’abord en championnat (de 2007 à aujourd’hui) et maintenant en Coupe de France (de 2012 à maintenant) et qu’elles n’arrivaient pas avoir.

Elles sont venues pour cela car après mûre réflexion, avoir joué sous toutes les maillots possibles et inimaginables pour certaines ou au contraire, être restée fidèle à une seule couleur, un seul slogan, un seul club ; elles se sont dits, seule ou avec leur agent, il n’y a pas d’autres clubs en France que l’Olympique Lyonnais pour avoir un titre !

C’est ce qu’a déjà réussi à prouver le club féminin de Jean-Michel Aulas. « Si tu veux un titre, alors prie pour que l’Olympique Lyonnais t’appelle et te veuille dans son effectif. »

Jessica, Caroline, Dzsenifer, Kadeisha, Alex, Kheira, Josephine, Kenza.

C’est qui est arrivée à Jessica Houara d’Hommeaux (29 ans), parisienne depuis 2010, débutant comme amateur au plus haut niveau pour se lancer dans la carrière professionnelle à compter de 2012 et adhérer à ce projet de professionnalisation du PSG qatari. Puis buter quatre fois (2013-2016) à la seconde place du championnat, ne pouvant faire autrement que de laisser le titre à chaque fois, à l’Olympique Lyonnais et constatant son bénéfice : des sélections (55) mais aucun titre.

En 2017, enfin Championne de France avec 15 titularisations pour 16 matches de joués et 2 buts de marqués pour sa première année à l’OL. Enfin, le premier titre à son palmarès quand il s’agit pour l’OL de sa quinzième ligne dont la onzième consécutive.

C’est ce qui est arrivée à Kheira Hamraoui, de deux ans sa cadette, milieu de terrain moins utilisée par Gérard Prêcheur (5 titularisations, 9 matches) venue au PSG dans les quatre dernières années après Saint-Etienne, pour faire le même constat en ayant ouvert son compteur international sous les couleurs parisiennes (35) mais vierge de toute récompense en championnat, autrement qu’avec ses quatre positions de vice championnes.

Signant pour l’Olympique Lyonnais en 2016-2017 et obtenant, la première année, son premier titre. Championne de France.

Que dire de Caroline Seger (32 ans), capitaine suédoise, star dans son pays, venue au PSG pendant deux saisons et buter à chaque fois au moment des titres, soit en finale de la Coupe d’Europe 2015 qu’elle n’a pu jouer pour une 2ème carton plus que discutable, soit en championnat avec cet Olympique Lyonnais, toujours devant et jamais derrière.

La voilà sacrée Championne de France 2017. Un titre, une ligne dans un palmarès qu’elle aurait pu avoir plus glorieux mais qui souvent, s’est bloqué en finale de quelque chose. La dernière, en finale olympique à Rio (2016). Elle doit connaître la saveur de ce titre.

Il ne faudrait pas oublier Dzsenifer Marozsan (24 ans), capitaine de la Mannschaft et l’américaine Alex Morgan (27 ans), capitaine des coeurs de ses millions de fans, venues d’ailleurs pour être dans le seul endroit qui peut vous dire : vous allez avoir des lignes de plus dans votre palmarès. Aujourd’hui, Championnes de France 2017. Auparavant, souvent second ou troisième de leur championnat respectif.

D’autres ont moins joué. Pourtant, elles ont été cherchées ou ont intégré l’effectif de l’OL. Elles sont là pour de bonnes raisons et elles ajoutent le titre de Championne de France à un palmarès vierge pour Kenza Dali, ex-parisienne (5 saisons) à l’accent marseillais, 25 ans, internationale blessée, 1 titularisation en 2 matches comme pour l’allemande Josephine Henning (27 ans), qui lorsqu’elle était à Paris (2015, 2016), était une boule de joie et de communication, internationale de la Mannschaft, venue à Lyon en Janvier dernier, maintenant championne de France 2017.

Enfin, il reste celle qui a été élue meilleure jeune de la Coupe du Monde 2015, la canadienne Kadeisha Buchanan, 21 ans, venue aussi en Janvier dernier, et déjà championne de France 2017.

Ces filles n’avaient pas. Maintenant, elles sont heureuses. Elles ont !

Fallait-il un tapis rouge ?

Elles sont championnes de France 2017 quand l’Olympique Lyonnais vient de signer son onzième titre consécutif, un Lundi férié (8 mai), avec un score de 9-0 face à Soyaux, dans leur stade au Groupama, devant les Caméras d’Eurosport pour le seul et dernier match de cette vingtième journée.

On appelle cela un sacre. On appelle cela un tapis rouge.

Ce sera une des montagnes que les parisiennes devront savoir maitriser face à l’Olympique Lyonnais dans les trois prochaines rencontres qui vont les opposer en quinze jours : match de championnat, finale de Coupe de France, finale de la Coupe d’Europe dont l’Olympique Lyonnais est propriétaire.

Le tapis rouge que tout le monde veut leur décerner et que l’Ol semble imposer.

Seulement, il ne faudrait pas oublier la victoire sportive du PSG un 17 décembre 2016 au Camp des Loges. Il ne faudrait pas oublier les deux victoires de Wolfsburg et de Manchester City au Groupama. Il ne faudrait pas oublier que cette victoire en championnat a été bien discutée et disputée par le PSG.

Fallait-il cette journée décalée ? L’avenir le dira.

Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait. Cette phrase de Mark Twain a souvent été entendue dans ces présidentielles.

Soyons clair. Les parisiennes savent que c’est impossible. Elles essayeront de gagner pour autant. « Cela se fera sur le terrain » a répondu Laura Georges en zone mixte après la rencontre face à Albi.

Faisons confiance aux 22 joueuses. On verra.

William Commegrain lesfeminines.fr

Source des titularisations : footofeminin.fr