Qui aurait ou penser qu’un jour, deux clubs de football féminin français puissent jouer une finale européenne ?

« Deux clubs français en finale de la Coupe d’Europe. En 2010, on me l’aurait dit, je ne l’aurais pas cru ! » 

C’est que le football féminin est parti de loin, avec 150 à 200 spectateurs de moyenne et une finale de Ligue des Champions jouée par l’Olympique Lyonnais en 2010 dans l’indifférence générale, face au club allemand exclusivement amateur et féminin, le Turbine Potsdam et perdu lors de la séance des tirs au but.

2010, le nouveau né européen. Cette récompense créée à l’image de la Ligue des Champions masculine en est à sa 9è version seulement. Le football féminin est dominé par l’Allemagne, fraichement réunie avec l’Allemagne de l’Est, où le sport féminin était un des axes de développement de la pensée communiste. Elles ont repris le flambeau aux Pays du Nord, pratiquant l’égalité comme les jeunes apprennent l’anglais. Sans se poser de questions tellement cela semble naturel et logique.

La France, à deux doigts d’être le leadeur européen.

Voilà la France qui arrive. Surtout en 2011. Lors de cette Coupe du Monde toute proche organisée en Allemagne. Le football est en peine d’image avec la grève de 2010 des footballeurs français qui a suivi deux grandes déceptions : la dernière place de 2002 avec une équipe de feu, la finale mondiale de 2006 avec un esprit de feu.

Les filles jouent un quart de finale à émotion qui restera dans toutes les mémoires de celles qui l’ont joué et emportent leur match face à l’Angleterre pour retrouver les Etats-Unis en demi-finale. L’affiche sportive est forte.

Les médias télévisés sont à la recherche d’un contenu pour leur permettre de subsister dans un environnement qui explose de projets concurrentiels et où, le téléspectateur qui suit un programme à un instant T ne peut pas en suivre un autre au même moment. C’est donc la guerre du contenu qui attire. Les chaînes développeront l’audience du football féminin.

Le football masculin est à la peine sur le plan international. Les grande affiches s’essoufflent en Mars au stade des quarts de finale et le football français glisse imperceptiblement vers une adoration du football étranger de la Premier League, Liga et Bundesliga, donnant à la Ligue 1 le parfum d’un produit soldé. La performance du football féminin français y trouvera son compte.

La féminisation des instances du football et le féminisme ancré de la plupart donneront une force subtile mais déterminée jusqu’à pouvoir être tueuse afin d’appliquer l’axiome bien connu du féminisme : « avec deux boules de plus, j’en ai quatre », et établir des connexions d’intérêts forts pour que ses axiomes se mettent à fonctionner ensemble. C’est le moteur du football féminin.

La très haute performance individuelle et collective des joueuses, concentrées dans très peu de clubs (Olympique Lyonnais, Paris Saint Germain, Montpellier) sans avoir la possibilité d’en proposer plus, a suffi à donner « un éclat de diamant » à une compétition qui ne mérite pas encore ce terme, ne pouvant proposer autrement que de l’hétérogénéité dans ses niveaux, car encore en phase de construction.

Cependant, poussé à un tel niveau de performance, qu’avec seulement trois clubs, la France va dominer l’Europe.

La qualité des hommes qui ont été le quotidien du football féminin avec Bruno Bini, Patrice Lair, Farid Benstiti, Philippe Bergerôo, Gilles Eyquem, Sandrine Mathivet, Hervé Didier, Jean-Louis Saez, Jean Besse, Marie Terroni, Les voix de Fabien Levêque, Marinette Pichon, la voix de Sandrine Roux et Alexandre Delperier, celle de Denis Balbir et Corine Petit, le travail très spécialisé d’Eurosport la chaine au quotidien du football féminin ont tous apporté quelque chose de particuliers à cette performance qui se retrouvera dans l’édifice du football féminin, comme un travail d’artisan.

Enfin, il y a le coeur et la passion. Ceux qui ont oeuvré pour plus que faire. Pour améliorer. Ils et Elles sont nombreux. On les appelle les bénévoles des clubs.

De tout cela, aujourd’hui, ils et elles regardent vers le Haut, en se disant :

« Deux clubs français en finale de la Coupe d’Europe. En 2010, on me l’aurait dit, je ne l’aurais pas cru ! »

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Samedi 29 avril 2017 : 17h00. Parc des Princes ou Bein. PSG reçoit le FC Barcelone en ayant gagné 1-3 à l’aller.
  • Samedi 29 avril 2017 : 20h45. Parc OL ou C8star. l’OL reçoit Manchester City en ayant gagné 1-3 à l’aller.