Avant le match. C’est une partie qui annonçait ses enjeux. Pour l’Olympique Lyonnais, une avancée sans concession sur le Paris Saint Germain alors que pour Montpellier, c’était la possibilité de croire en cette qualification possible en Ligue des Champions que la première partie de saison avait rendu raisonnable avec une Sofia Jakobsson qui pointait à la première place du classement des buteuses fin décembre 2016.

Après le match. L’Olympique Lyonnais a donné son verdict et s’est mis au diapason des propos de ses dirigeants et coaches : « l’important, ce sont les titres et les trois titres à essayer de prendre » en s’étant donné les raisons, sur le terrain de pouvoir y postuler « Une confiance car on a mis les éléments sur le terrain qui nous permettront de rivaliser » confirme Jean-Michel Aulas, le président olympien. 

Montpellier n’arrive pas à récupérer le ballon.

C’est exactement le sentiment qui ressort de l’opposition entre Montpellier et l’Olympique Lyonnais, configuré dans un 3-5-2 qui manifeste, chez « les fenottes », la volonté de posséder le ballon et de jouer le plus clair de son temps dans le camp adverse avec des mouvements courts qui, venues des entraînements lyonnais, s’imposent toujours à l’adversaire sans que celui-ci ne puisse faire autre chose que de courir pour récupérer sans pouvoir s’interposer.

Toutes les actions lyonnaises ont quasiment été au bout de leurs intentions en première mi-temps, faisant dire à Sandie Toletti, milieu montpelliéraine qui partira pour la « ShebelievesCup » avec les A pour gagner une place dans le groupe de l’Euro 2017 : « Lyon était dans un grand jour et cela nous a fait mal. Elles ont fait courir le ballon et on a été très vite fatigués. On n’était pas dans les duels et on avait un manque d’agressivité. »

Marozsan commence à jouer du Mozart avec les lyonnaises

La capitaine allemande, qui jouait son quatorzième match avec les fenottes, commence à marquer le jeu des championnes d’Europe à l’image de ce qu’elles avaient déjà fait face à Juvisy, mixant vista et dribbles techniques. Les deux buts lyonnais sont le reflet de cette interprétation.

Sur un coup franc sans danger, Marozsan Dzsenifer dépose la balle sur la tête de Wendie Renard, à une hauteur sans opposition, permettant à la capitaine française et lyonnais, d’ajuster un lob hors de portée de Laetitia Philippe pour l’ouverture du score qui concrétise une domination lyonnaise. « Cela faisait un petit moment que je n’avais pas marqué. » (0-1, 13′).

Le second but viendra de la même chef d’orchestre, initié d’abord par Griedge MBock, depuis seulement deux saison à Lyon mais dont on a l’impression qu’elle en est déjà à sa dixième saison, qui récupère le ballon haut et sert d’une longue transversale Dzsenifer Marozsan, capitaine de la Mannschaft, pour la voir se jouer de son opposition et lancer dans le trou la jeune internationale allemande au physique impressionnant Pauline Bremer, qui trouve la ligne de but et place un centre-tir sur le poteau extérieur qui finira au fond des filets (0-2, 26′) portant à trois unités ses réalisations, toutes acquises en 2017.

Montpellier n’y arrive pas et ne récupère pas de ballons pour placer des contres assassins, devant faire face à une défense à trois hermétique (Buchanan, Renard, MBock) et le milieu de terrain lyonnais permutant sans cesse (Kumagai, Abily, Marozsan) ce qui faisait dire à Gérard Prêcheur, le coach lyonnais « Elles ont l’expérience pour se mettre dans les espaces et demander le ballon ». 

Cela allait trop vite pour Montpellier, et Jean-Louis Saez ne pouvait que constater « Pour le moment on est bousculé et on n’arrive pas à récupérer le ballon ». On ne pouvait être plus exact puisqu’au même instant sur un centre d’Eugénie Le Sommer, Ada Hegerberg sortait son plat du pied qui n’attendait que les filets montpelliérains (44′)

La mi-temps est sifflée sur ces intentions lyonnaises et on ne voit que le contre de Valérie Gauvin dans la première minute pour donner une chance à une possibilité de réduction de score qui parait improbable.

Une deuxième mi-temps plus calme. 

La seconde mi-temps sera moins intensive et c’est certainement ce qui fera dire à Jean-Michel Aulas : « Il faudra élever notre niveau de jeu si on veut rivaliser face à Wolfsburg. Notre niveau collectif et physique. Pour le moment, Wolfsburg a une petite avance sur nous à l’instant T. « 

Le doublé de la tête de Wendie Renard

Elle récompensera néanmoins Wendie Renard pour un doublé sur une balle arrêtée de Camille Abily qui sera à l’ouvrage pour déposer le ballon sur la tête de la capitaine française, s’imposant au contact de Laetitia Philippe pour un troisième but lyonnais (0-3, 67′) et que le quatrième de la saison pour l’arrière française.

Montpellier n’aura que le tir de Sandie Toletti en toute fin de rencontre (88′) pour obliger Sarah Bouhaddi à son premier arrêt de la partie.

Non pas que Montpellier n’ait pas joué cet après-midi, mais le constat est simple : L’Olympique Lyonnais est bien immangeable en France.

L’avenir lyonnais

Il est sur les objectifs du club : le championnat et l’Europe pour aujourd’hui ; les décisions à prendre pour Demain.

Quant à l’absence d’Alex Morgan, Jean-Michel Aulas faisant comprendre que ses absences sur le terrain ne sont pas un souci puisque la démarche est bénéfique tant pour l’OL que pour la France avec l’idée d’avoir des armes pour la Coupe du Monde 2019 en faisant connaître plus précisément les meilleures mondiales aux françaises mais aussi en ayant une future ambassadrice lyonnaise aux Etats-Unis.

Tout cela pour s’armer aussi face aux objectifs anglais qui reçoivent une partie de la manne des clubs de Première League et vont donc attirer des joueuses tout en ayant la certitude qu’elles trouveront un accueil anglophone ; ce qui pourrait justifier, en France, l’instauration future de coaches féminins maitrisant la langue de Shakespeare au quotidien.

La période qui vient est une période de très haut niveau pour l’Olympique Lyonnais avec des joueuses qui vont partir pour toutes les sélections faire des tournois, un retour avec l’échéance de la Coupe de France et une élimination directe et surtout un quart de finale face à Wolfsburg qui sera la revanche de la finale européenne de l’an dernier.

« Pour l’instant, Wolfsburg est au-dessus de nous ». C’est la première fois que j’entends le président olympien tenir ce langage. A mon avis, il n’a pas envie de perdre le titre européen. Mais pas du tout.

C’est là que devrait intervenir Alex Morgan ?

William Commegrain lesfeminines.fr

source ITW : eurosport.

MONTPELLIER (0-3) LYON : à Montpellier (Stade Bernard Gasset n°7 – Terrain Mama Ouattara)
Arbitre : Elodie Coppola.

Buts : Wendie Renard (13, 67′). Pauline Bremer (26′)/

Montpellier : Philippe ; Torrent, Agard, Sembrant (cap), Karchaoui ; Dekker, Torrecilla (73′, Romanelli), Toletti ; Cayman, Gauvin (46′ Blackstenius 46′), Le Bihan (46′ Lindsey Thomas).
Banc : Durand,  Léger.
Lyon : Bouhaddi ; Buchanan, Renard (cap.), Mbock ; Bremer (75′, Thomis), Abily, Kumagai (46′ Caroline Seger), Majri ; Marozsan (79′, Lavogez) ; Hegerberg, Le Sommer.
Banc : Houara d’Hommeaux, Gérard.