Un détail qui mérite d’être relevé. La meilleure buteuse fait souvent partie de l’équipe championne de France. 

Le titre pourrait paraître excessif s’il n’avait pas son explication. En général, pour ne pas dire tout le temps, la meilleure buteuse du championnat fait remporter le titre national à son équipe. Or, avec 13 buts, la suédoise Sofia Jakobsson du Montpellier Hsc se place en tête, devançant de deux unités, les françaises Eugènie Le Sommer (Ol, 11 buts) et Marie-Laure Delie (PSG, 9 buts) associée à la norvégienne Ada Hergerberg (Ol).

A l’exception de la saison 2013-2014 où le titre de meilleure buteuse s’était joué entre Gaetane Thiney (Fcf Juvisy-Essonne, 25 buts), la parisienne Marie-Laure Delie (PSG, 24 buts) et la Montpelliéraine Josefine Oqvist (Mhsc, 18 buts) ; l’adage s’est avéré exact.

C’est le signe d’une équipe en pleine confiance qui, face à des adversaires plus faibles, a envie et la capacité de marquer tout le long du match, pour satisfaire le besoin de compétition et d’abnégation que toutes les féminines ont en elles. Faut-il se rappeler que le titre individuel de Thiney s’était joué lors de la dernière journée avec un 0-12 de Juvisy face à Muret et un triplé de l’internationale française.

Est-ce que pour autant cela pourrait signifier que Montpellier Hsc soit candidat au titre ?

Personne ne voudra y croire, à juste raison. A juste raison ? Est-ce à dire alors que les statistiques n’ont pas de vérités. Les gens avertis de la politique, échaudés par les prévisions 2016 américaines et 2017 françaises auraient tendance à accepter cette contre-vérité. On ne pourrait pas leur donner tort.

Actuellement, les filles de Jean-Louis Saez sont avec deux défaites, au maximum de ce qui est autorisé pour une place européenne. Elles le savent. Elles savent tout autant qu’elles ont les qualités pour s’imposer face au PSG et l’Olympique Lyonnais, en ayant ce qu’elles doivent transformer comme un avantage : le fait de jouer ses deux matches à domicile.

Pour que la statistique ait une réalité, il faudrait que Montpellier remporte tous ses matches d’une part et que ses adversaires, le Paris Saint Germain et l’Olympique Lyonnais ait un passif de deux défaites (actuellement le PSG, n’en a aucune et OL, une seule).

Ce qui est possible si : l’Olympique Lyonnais ou le FCF Juvisy-Essonne et Montpellier gagnent contre le PSG d’un côté (2 défaites) ; et que Montpellier gagne contre l’Olympique Lyonnais de l’autre côté.

Tout le monde aurait deux défaites et Montpellier pourrait passer au goal average particulier face à l’OL (1-0) et avec une victoire 1-0 face au PSG, elles passeraient devant au goal average géneral.

Juvisy pourrait être le dynamiteur de cette vérité en provoquant une défaite supplémentaire. Aujourd’hui, cela parait peu vraisemblable au vue du parcours de leur première partie de saison mais qu’en sera-t-il pour les matches retours ?

A voir et à suivre, car en football, personne ne peut négliger les statistiques. Demandez à OptaJean qui en a fait son modèle économique.

En football, les statistiques sont si souvent répétitives qu’elles deviennent vérités. Elles ne peuvent donc pas être négligées.

D’autant plus que Montpellier se trouve bien calé dans sa position d’outsider, confirmant s’il est besoin, de ses capacités à ne plus perdre contre des équipes inférieures avec un sévère 7-0 face à Albi Asptt mercredi 21 décembre, (match en retard de la 7è journée avec un quadruplé de Sofia Jakobsson) dans la droite ligne de la qualité de leur prestation face au PSG (défaite courte 1-0 au Camp des Loges) comme contre l’Olympique Lyonnais (2-1 au Groupama).

Quelles seraient les raisons du contraire ? 

Que le PSG et l’OL soient bien supérieurs. Que Juvisy soit bien inférieur. Et que le fait de jouer à domicile n’ait aucune influence sur le score. Il y a de bonnes raisons de penser que cela n’arrivera pas. Et il est exact que, vu le nombre restreints de spectateurs comme de fans ; ce qui est une règle masculine, n’a pas autant d’importance, au football féminin.

Pour autant, rien ne peut empêcher de le penser.

Le jeu de Montpellier est loin d’être « un jeu qui ne justifie pas de se poser la question ». Elles ont un super « esprit d’équipe » et des joueuses qui pourraient jouer et postuler dans les deux équipes du PSG comme de l’Olympique Lyonnais. Avec en plus, la possibilité de se manifester pour obtenir légitimement un ticket dans le groupe de l’équipe de France qui se constituera pour l’Euro 2017 et d’abord, pour ses matches de préparation.

On le saura, au plus tard, début mars (15è journée, Montpellier Lyon) et au plus tôt au 15 janvier avec la réception du PSG pour la reprise du championnat (12 ème journée).

Avouez, Montpellier Champion de France 2017 ! Cela a de la gueule quand même et ce serait une belle surprise !

William Commegrain lesfeminines.fr

PS : Ma qualité, c’est l’analyse et l’anticipation. En général, cela va de pair. On verra si l’anticipation est bonne.