C’est pas souvent. C’est pas tout le temps. Mais quand c’est Noël, on aime bien avoir des cadeaux inattendus, surprenants. Comme un cadeau du coeur. Celui qui vient de la famille, de l’intimité, de ce qui fait qu’un lien existe. Alors, toutes les féminines de France, en cette onzième journée, aimeraient bien avoir comme cadeau du Père Noël, « 3 points ! ». S’il te plaît !

Paris Saint Germain reçoit l’Olympique Lyonnais.

Au début, c’était calme. Puis, c’est monté très rapidement. Il a suffit d’un rien. Même rien. Mais, le terrain était tellement favorable que c’est parti comme un incendie. Immédiatement. De braises en braises. Puis le calme est revenu. L’environnement s’est mis au niveau du match. Des deux côtés des clubs, chacun a joué sa carte. A montré sa défense, subtilement, directement.

Il reste que le match qui va se jouer Samedi risque d’être le match du championnat. C’est tout à fait normal d’y avoir trouvé des braises incandescentes.

Pour Elles (les 22 joueuses), ce match est un cadeau de Noël. 

Les matches de football féminin ne sont pas tous à la hauteur et on comprend l’intérêt du mot « professionnel » obligeant les joueuses à un certain niveau de performances. Là, les deux clubs sont totalement professionnels. Il fut un temps où le PSG était en apprentissage de cette nouveauté structurelle et contractuelle. Ce n’est plus le cas.

A bien estimer les deux équipes, je pense que le Paris Saint Germain a une chance de surprendre les meilleures joueuses du monde que sont l’Olympique Lyonnais. Je crois -quand bien même la pression est forte sur le coach parisien qui va jouer face à une signature des formateurs français de football- que la compétition va prendre le pas et que les deux hommes, Gérard Prêcheur comme Patrice Lair vont se reconnaître et s’apprécier dans ce combat.

Je crois que les joueuses sont prêtes. Qu’elles sont dans leur Tour d’Ivoire. Celle de la confiance comme celle de l’intox. Celle du match. Peu ou aucune n’auront peur. Toutes ont joué au plus haut niveau. Certaines ont des finales olympiques comme mondiales (Kumagai pour l’OL) dans la tête, comme un ADN. D’autres des finales de Women’s Champions League (perdues pour Houara D’Hommeaux, Hamraoui, Seger pour l’OL, Delannoy, Kriedrzynek, Delie pour le PSG ; gagnées pour toutes les joueuses de l’Ol mais aussi pour Georges, Cruz, Boquete pour le PSG). D’autres des finales de l’Euro (Hegerberg perdu pour la Norvège, Geyoro gagné en U19 pour le PSG)

Les joueuses seront bien. J’en suis certain.

La tactique sera au RDV et j’ai vu de très beaux coups joués dans le football féminin. Le mur de fer de Farid Benstiti le 18 janvier 2014 face à l’OL. Le 3-5-2 de Gérard Prêcheur avec Amandine Henry latérale et Bremer milieu excentré en finale européenne 2016. Le renversement européen de Patrice Lair face au champion de Norvège.

Mais il faudra en plus, l’inattendu. « Le truc qui fait le truc ». Contre Juvisy, cela a été la qualité du centre de Sabrina Delannoy sur le premier but. Pour l’Olympique Lyonnais face à Montpellier, cela a été le superbe coup franc de Camille Abily. C’est l’inattendu qui fera la différence.

Match sur un fil.

Les données sont simples. Qui gagne par plus de deux buts devrait être Champion de France. C’est moins vrai pour le Paris Saint Germain qui n’a pas encore prouvé sa capacité à la régularité sur toute une saison. C’est plus vrai, et quasiment une évidence pour l’Olympique Lyonnais qui a enregistré sa dernière défaite le 18 janvier 2014, à Gerland face au PSG.

La question sera la suivante :

L’attaque lyonnaise, (Le Sommer, Hegerberg, Abily) avec 52 buts en 11 matches pourra-t-elle marquer plus de deux buts à la défense parisienne (Kiedrzynek, Delannoy, Georges, Parédés, Perisset) qui n’a encaissé aucun but en championnat ?

Et l’inverse sera-t-il possible ? Marie-Laure Delie, Véro Boquete, Cristiane pourront-elles marquer plus de deux buts à la défense lyonnaise (Bouhaddi, Houara d’Hommeaux, Renard, M’Bock, Majri).

Dans les deux cas, je dis : « Oui ». Cette saison pourrait être la bonne pour le Paris Saint Germain.

Samedi, sous les caméras d’Eurosport et de France 4, 18h45, stade Georges Lefebvre, Camp des Loges. Saint Germain en Laye.

FCF Juvisy-Essonne reçoit les Girondins de Bordeaux

Match très difficile pour les franciliennes qui ouvre la journée de championnat Samedi à 14h30. Le Fcf Juvisy a enclenché quatre défaites pour quatre victoires et le résultat de cette opposition avec le club montant de D2, auparavant sous les couleurs de Blanquefort ferait pencher la balance d’un l’un ou l’autre sens.

Les juvisiennes sont sur une série de deux défaites consécutives. Une compréhensible face au PSG et un triplé de Marie Laure Delie ; l’autre moins face à l’Olympique de Marseille qui, cependant, présente un jeu de très bonne qualité.

Un exploit des Girondins de Bordeaux confirmerait que ces deux clubs ont la capacité d’un maintien et il faudrait alors, aller chercher le second candidat à la descente parmi les équipes de D1 de l’an dernier.

Les deux clubs seraient bien contents d’avoir les 3 points du Père Noël

RODEZ AVEYRON – ALBI ASPTT

Rodez, qui se situe en plein centre de la France, semble naviguer comme en pleine mer. Un coup en haut, un coup en bas. Il reste à savoir si les ruthéniennes ont le pied marin. C’est ce qu’elles vont essayer de démontrer avec les qualités de détermination qu’elles possèdent historiquement sauf que les albigeoises ont le même tempérament.

Albi est au Tribunal des condamnés de la D1F. Petit club, multisport. Que fait-il au plus haut niveau de l’élite féminine ? Rien, si ce n’est qu’elles ont le tempérament pour y être, pour y avoir été, et pour y rester. Il suffirait d’un rien pour qu’elle remonte au classement et fasse peur à toutes les écuries de la D1F.

C’est possible.

Pour cette dernière journée de championnat d’un monde amateur où deux mastodontes européens vont se livrer un combat de titans, le Père Noël va, même aux plus grandes, réserver un cadeau : 3 points.

Même pour les plus riches, ce cadeau fera plaisir. Problème : il n’y en aura pas pour tout le monde.

Là, déjà. Cela va faire réfléchir. Et si d’aventure, le PSG l’emporte largement face à l’OL. Quid de l’arrivée d’Alex Morgan et de Buchanan pour une équipe lyonnais qui est certaine de gagner tous ses autres matches de championnat.

William Commegrain lesfeminines.fr

Saint-Etienne – Olympique de Marseille

L’OM a fait un superbe match face au FC Metz. Un jeu totalement maitrisé vers l’avant, sans grande perte de balles et en mettant à chaque fois l’adversaire dans l’obligation de réagir, lui ôtant toute capacité d’agir. Aujourd’hui, plus personne ne parle de l’OM autrement que pour ses matches. La pression est tombée. Tant mieux, elle aurait pu coûter très cher.

Saint-Etienne aura du mal face à cette équipe et il faudra toute l’expérience stéphanoise pour maitriser la rencontre et se faire plaisir.

Soyaux – Montpellier

Soyaux est capable de perdre comme de gagner. Cette équipe s’entête à se camoufler dans le ventre mou du championnat, se gardant bien de se montrer plus haut avec les risques de pression qui vont avec et s’éloignant, à chaque fois du bas. Là depuis la nuit des temps et bien parti pour y rester longtemps.

Montpellier tape du pied. Se tâte la tête. C’est vrai. Elles auraient pû, à chaque fois, sortir un match nul face au PSG comme face à l’OL. C’est une évidence.

Alors, si elles veulent pouvoir retenter leur chance, il n’y a qu’une seule solution. Gagner ses matches pour espérer un faux pas de l’Ol et du PSG afin de recoller au championnat. Je crois que si les montpelliéraines avaient le droit de changer une finale de Coupe de France contre une seconde place européenne. Demain, elles le feraient.

Oui, cette journée fera du bien aux équipes qui prendront les 3 points.

« Merci, Père Noël ! »

William Commegrain lesfeminines.fr