LA FRANCE a un palmarès chez les jeunes

Une finale cela se gagne. Pourquoi ? Car rien ne dit que cela reviendra.

Samedi 3 Décembre, c’est football. 10h30 sur Eurosport. Les couleurs « Bleues, Blanches Rouges » vont tenter de s’imposer pour obtenir le graal suprême, le titre mondial de leur catégorie d’âge en U20 alors que pour certaines joueuses, nul ne pourra leur garantir d’en recevoir un autre autrement qu’en faisant partie de la grande équipe de France où se trouve une sacrée concurrence.

A l’examen des jeunes de 2012 qui ont gagné le 3ème Mondial U17, peu ont pu s’imposer en A comme Griedge MBock, Kadidiatou Diani, pour faire de la concurrence aux Laura Georges, Gaetane Thiney. Certaines arrivent partiellement maintenant comme Sandie Toletti, la capitaine 2012 et Aissatou Tounkara alors que pour d’autres comme Romane Bruneau, Léa Declercq, Goutia Karchouni, Noemie Carage, les lumières du coq se sont pour l’instant, éloignées.

Faute de places. Fautes de performances et avec les inconnues qui sont liées aux parcours futurs de ces jeunes pousses, auxquelles s’ajoute cette importante différence de niveau entre les U20 et l’expérience attendue pour jouer en Equipe de France A, face aux meilleures mondiaux, dans l’objectif d’avancer plus avant, vers ces deux premières places mondiales, si proche mais si bien défendues et tenues par les Etats-Unis et l’Allemagne (2è FIFA).

Oui, rien ne dit à ces vingt et une joueuses sélectionnées par Gilles Eyquem qu’elles auront la chance de disputer un prochain titre mondial. Les joueuses de l’équipe de France Militaire d’Elisabeth Loisel le savent tout autant qu’elles pourraient le confirmer. Quelle bonheur cela a été, pour elles, à un âge plus avancé, de pouvoir avoir le titre mondial militaire 2016.

Dans cette équipe U20, certaines françaises ont déjà un titre mondial. 

Elles pourraient même entrer dans l’Histoire et être les seules jeunes joueuses à avoir deux titres mondiaux. Imaginez qu’elles fassent partie de l’équipe de France 2019 avec le bonheur de remporter le titre à la maison, elles auraient alors le privilège unique de faire un triplé mondial.

Ca, cela marque.

Il s’agit de Marion Romanelli, la latérale droite de l’équipe de France, Grace Geyoro la milieu de terrain parisienne, Julianne Gathrat qui a marqué le second but français lors de la demi-finale face au Japon (2-1) et Delphine Cascarino (buteuse face à l’Allemagne en quart de finale 1-0) qui ont déjà eu le bonheur d’être championnes du Monde et postulent pour être les seules françaises à pouvoir avoir deux étoiles mondiales écrites sur leur nouvelle carte de visite.

Si nulle n’est certaine de jouer un prochain titre mondial ; d’autres auront la chance d’écrire une carte de visite unique. C’est assez motivant.

Pour rappel l’équipe de France Championne du Monde U17 en 2012 (en gras celles jouant le titre mondial 2016 en U20) : Romane Bruneau – Aissatou Tounkara, Griedge Mbock Bathy, Marion Romanelli, Gouthia Karchouni – Sandie Toletti (cap), Noemie Carage, Léa Declercq, Julianne GathratDelphine Cascarino, Kadidiatou Diani. Entraîneur Guy Ferrier. Aucune remplaçante n’est entrée : Claire Jacob, Cindy Perrault, Amandine Blanc, Ophelie Gahery, Candice Gherbi, Laura Blanchard, Pauline Cousin, Laurie Saulnier, Alexandra Atamaniuk, Grace Geyoro.

Enfin, la France en dehors de son jeu, a un troisième avantage. Dans ces tranches d’âges, elle gagne ses finales. 

La France présente un bon bilan avec pour une grande partie du groupe U20 partie à ce mondial, le titre européen de Juillet 2016 sur les épaules, acquit dans des conditions dantesques et que l’on retrouve en Papouasie, pour la finale de Samedi matin. Soient, les gardiennes Mylène Chavas, Jade Lebastard ; Théa Greboval, Hawa Cissoko, les jumelles Estelle et Delphine Cascarino, Laura Condom et Grace Geyoro, Cathy Couturier, Clara Mateo, Louise Fleury, Heloise Mansuy.

La France gagne donc des titres (1 mondial U17, 4 titres de Championnes d’Europe, 1 médaille de bronze au Mondial U20). Bizarrerie de l’Histoire, si le Mondial semble porter chance « aux bleuettes », c’est souvent devant la Corée du Nord !

La Corée du Nord, aura un besoin de revanche.

Nous sommes leurs « meilleures ennemies ».

Si pour nous, la Corée du Nord ne nous parle pas autant que l’Allemagne, vous pouvez être certain que la France du football féminin leur parle autant que la Mannschaft féminine nous parle ! Voyez l’historique récent.

La France empêche en 2012 la Corée du Nord à reprendre le titre mondial de 2008. La gardienne Romane Bruneau met la France au Paradis et la Corée du Nord en Enfer

La Corée du Nord, dans cette jeune compétition qui n’en est qu’à sa troisième édition en 2012, accède à la finale pour réécrire une page d’Histoire symbolique. Après avoir gagné le titre mondial en 2008, elle a vu son voisin « ennemi héréditaire », la Corée du Sud, remporter l’édition de 2010.

La finale commence en faveur des françaises. Après un premier but de Léa Declercq (33′), la France se voyait au Paradis quand l’esprit d’abnégation du continent asiatique trouve toute son expression avec une égalisation de RI Un Sim (PRK) à la 79′ que l’on retrouvera sur le banc lors de la finale de Samedi matin.

Tout cela amène les deux équipes aux tirs au but et il a fallu deux superbes arrêts de Romane Bruneau pour que la France remporte le titre (7 tab à 6). La gardienne actuelle de Dijon remportant même les Gants d’Or de la compétition après avoir le courage de tirer et de marquer le 6è pénalty français.

Bon, on ne peut pas dire que les jeunes filles françaises avaient favorisé l’obtention de visa pour la Corée du Nord auprès des ressortissants français.

En 2014. Rebelote. La France fait plier la Corée du Nord pour le bronze. Un match qui sera animé avec cinq buts, dont 3 pour la France. 

Au canada, la France U20 joue pour une médaille et présente la plupart des joueuses qui ont gagné le titre mondial U17 en 2012 face à la même génération coréenne. C’est donc sous le sceau de la revanche que les deux équipes s’affrontent.

La Corée du Nord avait pris une très large défaite (2-6) en demi-finale par le Nigéria, surprenante équipe africaine qui donnera plus que du fil à retordre à l’Allemagne en finale du Mondial (1-0 aux prolongations) alors que la France, au contraire, aurait légitimement pu jouer cette finale U20, perdant de manière discutable le ticket de la finale (2-1) après de nombreuses occasions ratées face à la Mannschaft.

Le match pour la troisième place tournera au final en faveur des « bleuettes », pourtant menée 0-1 à la 48′ sur un but adverse de la tête mais qui sera vite égalisé par Claire Lavogez (53′) quand Aminata Diallo mettra un des plus beaux buts de la compétition, d’une frappe lointaine sous la transversale (66′ 2-1) mettant les couleurs françaises au beau fixe.

Tout sembla aller pour le mieux pour les troupes de Gilles Eyquem si ce n’est que l’esprit asiatique viendra frapper à la porte de l’émotion en égalisant à la 68′, deux minutes plus tard.

Il faudra alors toute la subtilité d’Aissatou Tounkara (79′) pour placer une balle lobée qui donnera la médaille de bronze à la France et rien aux coréennes.

La France, le chat noir de la Corée du Nord.

Deux fois sur deux en faveur de la France, à repartir tête baissée. Cela fait beaucoup. Sans compter la dernière rencontre chez les A avec un 5-0 aux JO de Londres 2012 éliminant définitivement la Corée du Nord de la compétition, pourtant finaliste mondiale en 1999 et classée 6è équipe mondiale à cette époque.

On ne peut pas dire que nous sommes les meilleures amies du Monde de la Corée du Nord. On pourrait plutôt écrire que nous sommes « leurs meilleures ennemies ».

La Corée du Nord, un adversaire très sérieux.

Il va falloir s’attendre à un match très difficile face à cette équipe asiatique qui a besoin de revenir dans le concert des nations mondiales avec sa non qualification aux JO de Rio 2016 et sa non participation au Mondial 2015. Cela passe par les Jeunes.

La France doit conserver sa clairvoyance. 

Nous avons les armes pour vaincre. L’esprit de groupe et le fait de ne pas avoir de garanties de victoires ce qui a amené les « bleuettes » à ne rater aucune occasion qui se présentait tout en se basant sur une excellente défense.

Ce sera l’état d’esprit qui fera la différence et, pour la finale, l’état de fatigue des deux équipes. La clairvoyance sera la solution.

William Commegrain les feminines.fr

Les USA joueront le Japon pour le gain de la troisième place.