Elles sont centenaires. Pour celles qui sont en activité, je ne sais pas si cela a la même force que pour les joueuses qui ont arrêté leur carrière ? J’imagine que pour ces dernières, cela doit quand même représenter quelque chose. Sandrine Soubeyrand, par exemple, qui détient le record français avec 198 sélections.

Cela fait du temps, des moments, des regards, des émotions positives comme négatives. Une remise en question. De la concurrence, des blessures. Elle a terminé sur l’Euro, le 22 juillet 2013 et un France-Danemark (1-1) qui s’est soldé par une séance de tirs au but perdue 4-5 par la France. Un plat du pied qui part extérieur. Poteau, il me semble. 198 sélections, 198 matches.

Pour les autres, celles qui sont encore en compétition. Il y a le match suivant, et le match suivant. Il me semble me souvenir que le 100è match d’Elise Bussaglia s’était fait face au Brésil. C’est elle qui avait fait la conférence d’après match avec Bruno Bini.

Elles étaient nombreuses à recevoir cette distinction. Cent sélections. Elles pourraient en dire des choses. C’était surprenant de voir Louisa Necib Cadamuro qui était là. On la voyait dans sa vie de jeune femme. Déjà, on a le sentiment qu’une joueuse est vite oubliée ou alors qu’elle nous fait l’oublier rapidement. Pris par une autre actualité.

QUELLE SUPERBE PERFORMANCE. Être sélectionnée 100 fois pour son pays et entrer 100 fois sur le terrain ! Quand certaines ne verront de Clairefontaine que la couleur de la pelouse sans pouvoir avoir le plaisir d’y transpirer, pour une semaine FIFA, chez les A. Souvenez-vous du combat de Gaetane Thiney pour retrouver le maillot bleue. Et quel plaisir elle a dû ressentir en le portant, un peu plus d’un après. Il faudrait le lui demander. Mais cela a dû être quelque chose.

Pas évident de devenir centenaire dans le futur.

Cela deviendra de plus en plus dur d’atteindre ce chiffre. Les joueuses sont bien plus nombreuses. La concurrence plus sévère. Elle arrive, inévitablement. On verra de moins en moins des carrières de 10 années consécutives. En plus de la concurrence, il y aura les blessures, les changements de club, l’étranger.

Les filles qui ont été saluées comme centenaires ne seront pas beaucoup plus nombreuses dans 10 ans. La génération « dorée » en est la source privilégiée.

Et quand j’ai demandé à Marie-Laure Delie, quel souvenir elle retenait de toutes ses sélections.

C’est l’émotion qui a parlé : le France-Angleterre de 2011 en Coupe du Monde. Avec la génération Bini. Pour la qualification vers la demi-finale qui ouvrira l’aventure de la France, dans ce sport :

. Après les JO 2012, ensuite l’Euro 2013, puis le Mondial 2015. La génération d’après qui a suivi : le Mondial 2012 des 17 ans, l’Euro 2013 des 19 ans, l’Euro 2016 des 19 ans et peut-être le Mondial des U20 à venir ?

En partant, j’ai retenu la lueur dans les yeux de cette jeune femme de 28 ans. C’était un beau souvenir. Ni trop fort, ni excessif. Juste un beau souvenir. Et marchant, j’ai souri aux bizarreries de la Vie.

Les françaises gagnent aux tirs au but face à l’Angleterre pour un quart de finale mondial 2011. Elles perdent l’Euro 2013 aux tirs au but lors d’un quart de finale et le Canada 2015 aux pénalties, … lors d’un quart de finale.

Les tirs au but. C’est vraiment la loterie de l’émotion. Quand ca passe !!! Va va voum ! C’est comme un coup de foudre. Vous avez un éclair dans le ventre.

Le France Angleterre de 2011, c’est le coup de foudre du football féminin français avec l’émotion.

William Commegrain lesfeminines.fr

Sonia Bompastor/Louisa Necib Cadamuro/Sarah Bouhaddi/ Elodie Thomis/ Elise Bussaglia/ Gaetane Thiney/ Sandrine Soubeyrand/ Hoda Lattaf / Marinette Pichon / Marie-Laure Delie / Laura Georges/ Eugénie Le Sommer / Corinne Diacre. Désolé s’il en manque.