Voilà un titre bien accrocheur et qui pourrait mériter une sanction suprême. Déjà que le football féminin s’amuse à juger et cataloguer les personnes n’importe comment refusant qu’il le soit au motif de sa nouveauté dans le monde du football. On sait tous le nombre d’homosexuelles qui font partie de ce sport et le « blackout » qu’il y a à en parler – ce qui en quoi, à titre personnel, m’indiffère – mais voilà que, dans le pays qui est supposé représenter le leadership de ce sport, la gardienne Hope Solo (202 sélections, 102 cleansheets) se retrouve suspendue pendant 6 mois de sa fédération.

Sunil Gulati, président de la fédération américaine,  lui reproche les propos qu’elle avait tenu à la sortie de l’élimination des USA par la Suède en quart de finale des JO (0-0, 4 tab à 3), en traitant l’équipe suédoise de « lâches » pour avoir dressé un mur dans cette rencontre « La meilleure équipe n’a pas gagné aujourd’hui. Je pense que nous avons joué un match courageux. Je pense aussi que nous avons joué un tas de lâches. » Il faut dire qu’en face, il y avait Pia Sundhage, l’ex coach des USA, de nationalité suédoise, qui avait fait gagner deux médailles d’Or aux USA lors des JO de 2008 et 2012. Ce n’est pas tombé dans les oreilles de n’importe qui.

Comme usuel maintenant, les réseaux sociaux s’étaient emparés de cette phrase qui avait eu sa petite caisse de résonance sans que cela ne dépasse les limites du monde du football féminin, dans un environnement qui pensait à bien d’autres choses : les autres épreuves des Jeux Olympiques qui se suivaient les unes après les autres.

Il y avait pourtant eu les stars américaines Mégan Rapinoe pour contredire les mots d’Hope Solo ainsi qu’Abby Wambach. Chacun avait eu la parole et franchement, le monde ne s’arrêtait pas de tourner. D’ailleurs, ils étaient si peu à donner du crédit à une telle déclaration. La joueuse est connue pour ses excès.

Quinze jours après, voilà le texte de la fédération : « Les commentaires d’Hope Solo sont inacceptables et ne respectent pas les normes de conduite que nous demandons aux joueuses au sein de nos équipes nationales ». Il a ajouté « au delà du terrain et des résultats, les JO célèbrent et représentent les idéaux du fair-play et de respect. Nous attendons de tous nos athlètes d’honorer ces principes sans exception ».

Pour une fois qu’il y a une sportive qui s’exprime sur ce qu’elle pense et qui, peut-être, a vu son sentiment partagé par d’autres et certainement pas par la majorité. La Suède ayant joué avec ses intentions du moment et avec efficacité au vue du résultat ; on prend sans autre forme de procès, une décision incroyable de ne pas la rémunérer pendant six mois alors que les nageurs américains qui ont inventé « une histoire d’attaques » complètement amorale, car montée de toutes pièces, imbibés d’alcool, sortent de cette affaire avec seulement « merci de m’excuser ! ».

Les mecs, Ryan Lochte et ses coéquipiers Gunnar Bentz, Jack Conger et James Feigen auraient le droit de se « défoncer à l’alcool » aux USA et « mentir comme des arracheurs de dents » quand les filles devraient être « nickel chrome ». Martine fait du sport !

Le leadership du football demande une exemplarité, puisque c’est ce qui est reproché à Hope Solo. Qu’il en soit de même dans la décision de leur fédération. Ils ne peuvent pas ne pas avoir la même attitude que la fédération de natation américaine qui est en train de « mettre au congélateur » le pire mensonge du monde, délivré auprès de quelques milliards d’individus.

Ce football féminin veut montrer une face « nickel » qu’il n’a pas. Loin de là. Plaisanteries !

Alors laissez cette joueuse dire ce qu’elle pense, comme d’autres. Et si c’est « une connerie », et bien tout le monde le lui dira et elle en « prendra pour son grade ». La politique « du tout est beau sur la photo » avec des messages « twittos » « tout ce qui n’est pas Marvelous n’existe pas ». C’est de la crème de narcissisme. Et cela manque sincèrement de personnalités.

Encore une histoire de réseau cette décision.

William Commegrain lesfeminines.fr

réponse d’Hope Solo traduite par Footofeminin : « Pendant 17 ans, j’ai dédié ma vie à l’équipe nationale et j’ai accompli le travail d’une athlète professionnelle de la seule façon que je connais : avec passion, ténacité et détermination, a-t-elle déclaré sur son compte Twitter. J’avais l’engagement d’être la meilleure gardienne au monde et pas seulement de ma nation afin d’améliorer mon sport pour la prochaine génération de femmes (…) Je n’ai jamais failli dans mes engagements (…) Je suis attristée par la décision de la Fédération de résilier mon contrat. Je ne peux pas être la joueuse que je suis sans être la personne que je suis actuellement, même si je n’ai pas effectué les meilleurs choix ou dit les bonnes choses ».