JO Rio 2016 - Groupe E - Suède - Afrique du Sud. La Suède doit transformer ce match en cadeau du sort.

Mercredi 3 Août. 18H00. Logiquement, le match ne devrait pas poser de problèmes à la Suède au regard du classement FIFA. La Suède est 5è mondial, l’Afrique du Sud est 53è. En football féminin, ce n’est pas un gouffre, c’est un océan.

Un océan de différences

Constitué des différences de structures, de formation, d’expériences et d’antériorité. Sans parler des joueuses, et en rappelant ce qui est l’argument le plus simple, mais le plus vrai. Les joueuses suédoises sont professionnelles et elles consacrent tout leur temps à la pratique du jeu, à de la musculation, à de la tactique et sont soumises aux règles de la performance pour en vivre quand les africaines du Sud, sont à des années lumières de tout cela.

En dehors des villes modernisées, on est encore dans la brousse, avec des routes de terres rouge et des gens très nombreux qui marchent au bord, comme dans tous pays africains. Ce sont les pieds qui font avancer.

Souvenez-vous d’ailleurs pour les puristes des JO de cette athlète Sud africaine, blanche, qui courait pied nus. Zola Budd aux JO de Los Angeles (1984). Elle était afrikaner. Blanche. Dans la période de l’apartheid. Pour autant, elle avait pris l’habitude de ces routes. Marcher et courir était normal. Cela a bien changé, mais l’Afrique du Sud reste l’Afrique du Sud. En football féminin, rien de comparable avec la Suède ou avec les expatriées suédoises.

Zola Budd. La coureuse aux pieds nus. Crédit. lesfeminines.fr

Une nouvelle détermination africaine

Sauf que, depuis peu, une nouvelle femme est en train de construite le football féminin des Banyana Banyana. Néerlandaise, possédant ainsi la base de la langue des Afrikaners, instructrice de la FIFA, diplômée pour entraîner, forte d’une politique rigoureuse avec comme principe : « toutes les équipes féminines sont dirigées par des femmes. Ça ne se discute pas, le choix est fait. Grâce à ces décisions, l’Afrique du Sud pourrait devenir un poids lourd du football féminin africain. » (source Fifa) elle donne un souffle aux jeunes joueuses qui viendront pour la 1ère fois participer aux JO.

Elles ont réussi l’exploit de ne perdre que sur le plus petit score face aux Etats-Unis (1-0) au début du mois de Juillet, prenant cependant un score plus sévère face au physique de la Nouvelle-Zélande (4-1) fin Juillet, quand elle perdait (2-0) face aux Pays-bas début Juin.

La Suède doit prendre ce match comme une chance incroyable de s’imposer.

Mitigé me diriez-vous, voire sans interrogation si on oublie le résultat face aux championnes du Monde. Alors les suédoises ne doivent pas rater cette opportunité de s’imposer largement, et ne pas revivre le « groupe de la Mort » du dernier mondial avec les USA, le Brésil, le Nigéria et elles. Elles étaient passées meilleures 3ème seulement, dans les dix dernières minutes. Sans aucune énergie pour faire quoi que ce soit en 1/8è de finale.

Cependant la Suède s’est qualifiée difficilement pour les JO (Mars 2016), et elles n’ont retrouvé le sourire qu’en dominant le Japon (3-0) dans le dernier match de préparation, lors des vingt dernières minutes.

Si la Suède s’interroge alors l’Afrique du Sud peut créer un exploit. A défaut, la différence est trop importante pour laisser la moindre chance à l’Afrique du Sud qui doit maintenant écrire ses Histoires sans que l’on fasse référence à Nelson Mandela.

William Commegrain lesfeminines.fr