La première idée qui m’est venue pour Elise Bussaglia, c’était son prénom et la superbe musique créée par Ludwig Van Beethoven qui fait partie de notre patrimoine à tous, ayant largement passé les siècles : « La lettre à Elise »

Ecoutez ou réécoutez :

Avez-vous remarqué comme Elise Bussaglia joue exactement comme les interprètes de musique classique !

D’abord, ils jouent des notes de musique intemporelles. Comme Elise avec son football. Elle joue un football qui est celui d’hier, qui est celui d’aujourd’hui et qui sera celui de Demain. Elle est au coeur de ce que nous avons tous appris, bien après avoir commencé à jouer, obligé et re-obligé, quitte à perdre sa place, mettant de côté le rêve du dribble qui jamais ne s’arrête pour aller vers le collectif : la passe, le jeu sans ballon.

Elle n’est pas comme Iniesta qui a imposé sa marque sur ce jeu de relayeur. Non, elle s’est fondue dans un rôle qui est centenaire et elle s’en est si bien imprégnée qu’elle le possède à la perfection. Comme une pianiste qui interprète une musique classique. Dans la musique, les notes sont les mêmes, l’auteur reste la source de la partition qui restera la même à travers les siècles comme le football et son jeu. Le musicien n’est que l’interprète. Et des fois, il devient Maestro.

Elise n’est pas loin de ce statut. « Maestro dans le football féminin ». Sur le côté gauche. Cherchez les erreurs d’interprétations, vous perdrez votre temps. Elle joue un football intemporel, et elle le joue à la perfection.

Ecoutez les notes et voyez le jeu d’Elise. Il y a une répétition des notes. Constantes. Mais jamais avec le même doigté. Puis des changements et la reprise. La même. La base. Puis des changements ; et ainsi pour terminer comme se termine un match de football. Comme le poste d’Elise Bussaglia le demande. Un football précis, écrit et que l’internationale aux 157 sélections et 28 buts interprète surperbement.

Cette fille adore les autres. C’est une évidence. Comment courir autant et donner toutes ses forces aux autres sans, au plus profond de soi, aimer profondément les autres. Ce n’est pas pour rien qu’elle a choisi d’être Professeur des Ecoles. Donner aux autres, tout ce qu’elle a à donner.

Regardez-là jouer, courir, s’investir. Il parait évident qu’elle doit faire bien plus que les onze kilomètres de référence relevés par le Comité physique de la FIFA lors du dernier Mondial 2015. Il y a ce qu’on nous demande de faire et il y a ce que nous sommes. Dix ans de très haut niveau, cinq clubs de très haut niveau différents. Toujours le même poste. C’est une signature, la signature d’Elise Bussaglia, identifié par les meilleurs coaches des meilleures équipes. « Faire et donner ».

Quand vous donnez autant et que vous êtes un Maestro dans votre domaine, inévitablement vous avez du talent. Et le talent intéresse toujours les gros clubs du football. En football féminin, elle aura fait les meilleurs : Fcf Juvisy-Essonne, Montpellier Hsc, Paris Saint Germain, Olympique Lyonnais et maintenant le Vfl Wolfsburg.

Cinq clubs dans le football féminin, c’est rare dans un milieu où les filles de qualité restent au même endroit. Se créant des habitudes de vie. Elise Bussaglia, derrière ce tempérament silencieux est une aventurière. Elle aime les défis. Les nouveautés et plutôt que de les rêver, elle veut les vivre. A chaque fois qu’elle a changé, on lui a promis la difficulté. A chaque fois, elle a gagné sa place, ensuite son pari, puis est partie.

On pourrait croire qu’elle est « grande gueule » avec un tel parcours. Il n’en est rien. Plus silencieuse qu’elle, c’est difficile. On pourrait croire qu’elle est distante avec un tel silence. Il n’en est rien. Plus investie qu’elle dans ce qu’elle fait ou ce qu’elle est, c’est impossible. On pourrait croire qu’elle est une joueuse normale avec son jeu. Il n’en est rien. Plus de talents dans son rôle. Impossible. Une Maestro.

Elise Bussaglia est à regarder autrement.

Cela va être très simple. Le jour où elle croquera la médaille Olympique, on aura oublié qu’elle est allée deux fois en finale de la Ligue des Champions sans la gagner. Et si elle est d’Or, alors Elise Bussaglia aura signé un parcours de footballeuse en écrivant « Maestro ».

Aimer jouer son football à la perfection pour les autres.

Comme « Une Maestro ».

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Championnes de France 2006 (Juvisy), 2013, 2014, 2015 avec l’OL
  • Coupes de France 2006 avec Juvisy et 2010  avec le PSG, 2013, 2014, 2015 avec l’OL
  • Finales Women’s Champions League en 2013 avec l’Ol et 2016 avec le Vfl Wolfsburg