En football féminin, les USA ont gagné 4 médailles d’Or sur les 5 Olympiades de ce sport. Seul bémol, en 2000, aux JO de Sydney, où elles ont perdu en finale face à la Norvège n’obtenant que l’Argent. Excusez du peu. Quasiment 100%. Une seule question se pose : Peuvent-elles faire mieux ?

Notre esprit cartésien demandant l’équilibre, on a tendance à chercher les raisons d’une déconfiture. Possible, rare. Unique. Elle serait d’ailleurs plutôt observable que prévisible. D’autant plus que les américaines ont un adversaire sur leur Terre. Le « One Team. One Nation », slogan des footeuses américaines a une opposition devant elle : les basketteuses.

Esprit américain es-tu là ? Il le faudrait si elles veulent suivre le record des Stars des JO de la balle orange, basket made USA transformé en idéal mondial, avec 7 médailles d’OR (84, 88, 96, 00, 04, 08, 12) sur 9 participations ! 1 en argent en 76 à Montréal pour les débuts du basket féminin et le Bronze surprenant en 1992 à Barcelone, derrière l’équipe unifiée du monde soviétique et la Chine.

Les américaines, en sport collectif féminin, et avec une balle sont « au-dessus du panier ». En football féminin, en basket féminin et en Volley féminin, elles sont 1ère mondiale. Fermez le ban, ça calme. « Do you speak english? »

Pour reprendre une image du basket : « Elles dunkent le sport féminin ».

Les américaines aiment la confiance en elles. 

Megan Rapinoe en est l’exemple. Attaquante, vive comme l’éclair. Sait faire réagir son esprit et son corps en un temps record. Comme une boite automatique. Sans différentiel.  Elle ne se pose aucune question négative. Blessée en Décembre, fer de lance de la sélection américaine, elle semblait condamner pour ces JO. Ces dernières interviews sont très claires : « j’ai confiance en mon corps, j’ai confiance en moi, je suis prête ». Aujourd’hui, elle est prise par Jill Ellis. Qui l’aurait anticipé ? Cela s’est fait car elle était au niveau et elle s’est mise au niveau sans se poser la question si elle allait y arriver. Elle l’a fait et tout a été fait pour qu’elle le réussisse. Car c’est Megan Rapinoe.

Les américaines aiment la difficulté

Elles ont mis « une trempe » au Japon en finale de la Coupe du Monde avec un 5-2 qui restera dans l’Histoire, notamment un 4-0 en 17′ et un triplé de Carly Lloyd. Ce n’est pas pour rien que Tobin Heath, dite « tobinette » au PSG et -pour moi, surnommée « la Pirate du dribble »- met le cinquième but américain. Ainsi, elle met fin à cette douleur personnelle de 2011, lorsqu’elle avait raté son tir aux buts de la finale du Mondial qui avait donné un titre aux japonaises, alors que la couronne qui leur semblait dévolu, l’Amérique l’attendait le « coeur en étoiles ».

Il faut dire que cela faisait deux Mondiaux que cette couronne leur échappait. Dans les poches de l’Allemagne en 2003 et 2007. Un sacré trou comparé à celui des Jeux Olympiques. Et là, alors que l’Allemagne était éliminée chez elle, les USA se font battre par le Japon ! pire, après avoir mené au score.

Bien entendu, un an après, aux JO de 2012, elles avaient pris leur revanche en gagnant facilement la finale face aux japonaises (2-0). Sans qu’il n’y ait un doute. Mais leur véritable revanche s’est faite en 2015 au Mondial canadien. Une tornade américaine a soufflé sur ce match. Elles l’ont emporté 5-2 et le titre Mondial 2015 leur a été remis dans la continuité du titre Olympique 2012. Enorme.

Pourtant, en 2013, elles avaient fini 7è du Tournoi de l’Algarve. Incroyable, au fond de trou. La pire performance depuis 20 ans. Cela avait couté sa place au sélectionneur américain Tom Sermanni et Jill Ellis avait repris le flambeau en mettant en valeur une maxime « réapprendre à gagner ».

Visiblement, Elles ont su bien appliquer la consigne. Rien à dire, les américaines aiment la difficulté. Elles l’ont prouvé.

Les américaines viennent avec un groupe mixte qui se conjugue au superlatif. 

Pour l’expérience et l’envie de maintenir les USA au premier rang, sur les 18 sélectionnées, 14 ont fait partie du groupe de 23 joueuses qui ont regagné cette Coupe du Monde 2015 qui leur échappait depuis 1999.

Sur la nouveauté et l’apport de la jeunesse ou de l’ambition enfin réalisée, deux ex-parisiennes ont gagné leur ticket Olympique. Il s’agit d’Allie Long, venue sur les bords de Seine, une saison (2011-2012) pour apporter son expérience et sa notoriété et de Lindsey Horan (2012-2015) qui a acquit son statut international sous les couleurs parisiennes, suivie des deux attaquantes Crystal Dunn, et surtout la très jeune Mallory Pugh (seconde plus jeune américaine aux JO avec 18, 3 mois) qui sera d’ailleurs la seule amateur du groupe américain ! Mais pour autant, pas la moins étoilée ! Impressionnante dans les dernières rencontres américaines.

Sur l’équipe américaine de 2012, médaille d’Or à Londres, il y a onze nouvelles joueuses qui vont découvrir les JO pour la première fois. Soit, les 2/3 qui auront la charge de reprendre un flambeau impossible pour beaucoup de pays, considéré comme normal pour le public « à la bannière étoilée ». Il s’agit, pour les spécialistes, d’Alyssa Naeher, Whitney Engen, Meghan Klingenberg, Julie Johnston and Ali Krieger, Allie Long, Lindsey Horan and Morgan Brian, Mallory Pugh, Crystal Dunn, Christen Press. Beaucoup de nouvelles pour qu’elles le tiennent ce challenge.

On le voit, les joueuses américaines tournent. Le temps d’une olympiade ou d’un mondial.

Reste les « dinosaures » du football féminin.

Carly Lloyd et Hope Solo sont les deux joueuses ayant joué le plus de matches olympiques (12). Avec Tobin Heath, elles sont les trois joueuses à participer à leur 3ème Olympiades. Si on rajoute le cas d’Heather O’Reilly qui pourrait entrer dans le Hall of Fame, – si elle venait à être déclarée dans les 18 suite à une blessure d’une titulaire de la sélection- avec SES quatre Olympiades, rejoignant ainsi l’historique capitaine Christie Rampone (309 sélections)

Six joueuses ont plus de 100 sélections. Carly Lloyd étant la plus capée (223). Hope Solo, star mondiale dans les buts dont le caractère « volcanique » et son « exclusion temporaire » d’un mois l’an dernier du groupe des USA juste avant le mondial ne l’a pas empêché de rester numéro 1 et de prendre la couronne mondiale, pourrait devenir la seule gardienne au monde à avoir plus de 200 sélections nationale pendant la compétition Olympique. Beau record après celui des 100 matches sans aucun but encaissé.

Celui de Carly Lloyd plairait à plus d’une joueuse puisqu’elle est la seule au Monde à avoir marqué en finale des Jeux Olympiques en 2008 comme en 2012 (doublé). Si on n’oublie pas son triplé dans la finale du Mondial 2015 .. il ne reste plus qu’à lui reprocher de n’avoir pas marqué en finale du Mondial 2011 face au Japon pour expliquer la défaite américaine.

Point de vue très français. (humour). Il ne reste plus qu’à présenter une dernière statistique commune, pour faire redescendre la montagne de superlatif que les américaines obligent à traduire et retranscrire : la moyenne d’âge des Stars and Stripes est de 27 ans et c’est Portland qui apporte le plus de joueuses à la sélection (4).

Pour la France avec l’Olympique Lyonnais et le Paris Saint Germain : on en est à 15 joueuses sur 18. Amandine Henry (ex Lyon/Portland), Elise Bussaglia (ex Lyon et PSG/Vfl Wolfsburg) et Kadidiatou Diani (Fcf Juvisy-Essonne) faisant les trois autres couleurs.

Bilan

Beaucoup de superlatifs pour une équipe qui domine le football féminin mondial, mais qui peut perdre. Déjà dans notre groupe, la France l’a bousculé en 2012 à Londres avec un 2-0 en notre faveur après 15 minutes de jeu, pour finir par perdre 4-2. Pas sûr que quatre ans après, avec les certitudes françaises acquises avec le temps, les américaines puissent retourner la situation.

Puis, entre-temps, la France a eu des rencontres très serrées (5) face aux américaines avec l’équipe sélectionnée par Philippe Bergerôo :

  • . 14 Juin 2014 USA (1-0) France Amical Tournée d’Eté
  • . 20 Juin 2014 USA (2-2) France Amical Tournée d’Eté.
  • . 8 Février 2015 France (2-0) USA 1ère victoire française à Lorient avant le Mondial 2015
  • . 11 mars 2015 USA (2-0) France finale du Tournoi de l’Algarve
  • . 6 mars 2016 USA (1-0) France Tournoi « SheBelieves »

Cinq rencontres en deux ans face au même pays, c’est beaucoup. Avec Amandine Henry qui joue à Portland et qui peut connaître le niveau avec précision. Avec trois américaines ayant évolué en France (Horan, Heath, Long). Les filles des deux équipes se connaissent bien.

Le premier qui marquera gagnera. Je mettrais bien un billet pour l’Histoire passée sur les Etats-Unis mais je me garderais d’en mettre pour la compétition Olympique. Le monde arrive. Je verrais bien la France finir 1ère de son groupe.

William Commegrain lesfeminines.fr

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FIFA 1
Groupe G avec la France
JO Rio 2016

  • 3 Août Belo Horizonte USA – Nouvelle Zélande
  • 6 Août Belo Horizonte USA – France
  • 9 Août Manaus Colombie – USA

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2016 Les sélectionnées des Etats-Unis :

  • GOALKEEPERS (2):
  • Alyssa Naeher (Chicago Red Stars),
  • Hope Solo (Seattle Reign FC)
  • DEFENDERS (6):
  • Whitney Engen (Boston Breakers),
  • Julie Johnston (Chicago Red Stars),
  • Meghan Klingenberg (Portland Thorns FC),
  • Ali Krieger (Washington Spirit),
  • Kelley O’Hara (Sky Blue FC),
  • Becky Sauerbrunn (FC Kansas City)
  • MIDFIELDERS (6):
  • Morgan Brian (Houston Dash),
  • Tobin Heath (Portland Thorns FC),
  • Lindsey Horan (Portland Thorns FC),
  • Carli Lloyd (Houston Dash),
  • Allie Long (Portland Thorns FC),
  • Megan Rapinoe (Seattle Reign FC)
  • FORWARDS (4):
  • Crystal Dunn (Washington Spirit),
  • Alex Morgan (Orlando Pride),
  • Christen Press (Chicago Red Stars),
  • Mallory Pugh (Real Colorado)

Remplacements :

  • Heather O’Reilly, (2004, 2008 and 2012),
  • goalkeeper Ashlyn Harris,
  • defender Emily Sonnett
  • Samantha Mewis

Les derniers matches en 2016

  • 12V – 1N – 0D

  • 23/01/16 amical USA (5-0) Irlande
  • 11/02/16 QJO USA (5-0) Costa Rica
  • 13/02/16 QJO Mexique (0-1) USA
  • 16/02/16 QJO USA (10-0) Puerto Rico
  • 20/02/16 QJO USA (5-0) Trinitad et Tobago
  • 21/02/16 QJO Canada (0-2) USA
  • 04/03/16 Shebelieve USA (1-0) Angleterre
  • 06/03/16 Shebelieve USA (1-0) France
  • 10/03/16 SheBelieve USA (2-1) Allemagne
  • 07/04/16 USA (7-0) Colombie
  • 10/04/16 USA (3-0) Colombie
  • 03/06/16 USA (0-0) Japon
  • 05/06/16 USA (ANN) Japon
  • 09/07/16 USA (1-0) AFS
  • 23/07/16 USA – Costa Rica

 Les derniers résultats face aux mêmes adversaires.

  • 04 avril 2015 – Amical – USA (4-0) Nouvelle-Zélande
  • 6 mars 2016 – Shebelieve USA (1-0) France.
  • 07 avril 2016 amical USA (7-0) Colombie
  • 10 avril 2016 amical USA (3-0) Colombie.

On peut noter que les USA ont joué les trois équipes lors des JO de Londres de 2012. Elles ont gagné contre la France aux JO de Londres, en poule (4-2) après avoir été mené (0-2) et (3-0) face aux Colombiennes. Pour les deux équipes, il s’agissait de leur 1ère participation. Et les américaines ont éliminé la Nouvelle-Zélande en quart de finale des Jeux Olympiques 2012 (2-0).