Un club de l’élite européenne.

En 2010, le Turbine Potsdam remportait la Ligue des Champions face à l’Olympique Lyonnais, lors de la séance des tirs au but, gagné par l’équipe de l’ex-Allemagne de l’Est après avoir été mené par deux tirs au but en moins. Ce fût la première confrontation au plus haut niveau entre la France et l’Allemagne et les cinq années suivantes, ont été les phares de cette cristallisation très populaire : France-Allemagne, Allemagne-France, sous toutes ses couleurs.

Pour autant, cela a été le dernier feu d’artifice de ce club si prolifique où de nombreuses joueuses ont évolué à un moment de leur carrière. La plus récente et la plus connue pour les joueuses evoluant en France n’étant autre qu’Ada Hegerberg (Norvege), meilleure joueuse et buteuse du championnat de France, saison 2016, avec 33 buts. Actuellement à l’Olympique Lyonnais, qui a vu aussi arriver la jeune Pauline Bremer (20 ans), essentielle à l’Ol lors de la finale de la Ligue des Champions 2016.

D’ailleurs, passeuse décisive pour Ada, dès la 13è minute. Un but, très germanique en quelque sorte.

Au Paris Saint Germain, on retrouve aussi Anne-Katrin Berger partie en Angleterre (Birmingham) lors de ce mercato et surtout Anjà Mittag, meilleure buteuse européenne en activité en Ligue des Champions.

La fin d’un cycle avec l’arrêt de Bernd Schröder. 

Le Turbine Potsdam est un club mythique du football féminin allemand, assez proche du Fcf Juvisy-Essonne compte tenu qu’il était consacré exclusivement à la pratique féminine, rare dans cette période passée et assez proche dans le gain de titres, nationaux pour les deux clubs. Avec un plus Européen pour Turbine Potsdam.

Quarante-cinq ans. C’est le nombre d’années ou Bernd Schröder a pris en charge l’équipe féminine et son devenir en tant que coach. Sans être payé. Si vous avez l’occasion de voir une photo de ce Monsieur qui vient de prendre sa retraite et qui, s’il avait été anglais et évoluant dans le football masculin, aurait été anobli du titre de « Sir » avec une évidence toute germanique ! N’oublions pas que la Royauté anglaise est de moitié, d’origine allemande.

La saison dernière avait très mal commencée pour les troupes de Bernd Schröder, par une défaite face au futur vainqueur de la Bundesliga, le Bayern de Munich (doublé), premier match de la saison qui envoya Turbine dans les bas fonds du championnat, ce qu’elle n’avait pas connu depuis longtemps.

Les résultats se sont améliorés au fil de la saison sans pour autant pouvoir revenir à une quatrième place qui lui était dévolue que le FC Freiburg attrapa pour laisser Turbine à la 7è place avec 10 défaites, 3 nuls et seulement 9 victoires.

Les jeunes imposent leur couleur en France. 

La question de la fin de la position de leader de ce club ne pouvait que se poser ? Les jeunes filles de Potsdam y ont répondu. De la meilleure manière en gagnant en France, les deux tournois où elles étaient invités.

Si le premier, dévolu, aux U15 dans la fan zone de la Tour Eiffel était plus du domaine de la démonstration avec pour opposantes l’Académie D’Epinay, le Racing Colombres, Prague, La Rochette, Santarem et Medic Konin ; le second réunissait à Sable sur Sartre, des équipes féminines aux blasons prestigieux : Potsdam, Bayern de Munich, Barcelone, PSG, Valence, Toulouse, Guingamp, Juvisy, Francfort, Rosengard, Saint-Etienne, Bordeaux, Saint Georges de Montaigu, Saint Maur et l’équipe régionale de Maine-Anjou.

L’équipe allemande s’est défaite du Paris Saint Germain (0-0) en demi-finale et du Bayern de Munich en finale (1-0). Un titre qu’elle a renouvelé après celui de l’an dernier qu’elle avait aussi remportée.

Le Turbine Potsdam est certainement dans un nouveau cycle avec l’arrivée de Matthias Rudolph (33 ans) à la tête de l’équipe et un potentiel de jeunes qui doivent prendre le temps d’éclore.

Le nouveau football féminin pourra-t-il donner le temps de l’éclosion ? 

le football féminin allemand, très concurrentiel, permettra-t-il le temps de cette éclosion ? C’est la problématique allemande qui pourrait se poser à la France dans un temps assez court avec l’arrivée des clubs professionnels qui veulent s’installer en D1 féminine.

C’est une question purement féminine pour des clubs exclusivement féminins ou pour ceux qui, s’appuient sur un club masculin d’un niveau inférieur à l’élite professionnel. Avec un budget d’un million cinq cent mille euros, comment conserver des joueuses de tres haut niveau pour avoir les partenaires potentiels qui suivent un systeme, par essence, inflationniste.

William Commegrain lesfeminines.fr