Dans ce match face à la Grèce, classée au delà de la 60è place FIFA, la France a produit plus que du jeu. Du jeu et encore du jeu sans pour autant pouvoir aggraver le score qu’Eugénie Le Sommer avait ouvert à la 36′, sur une balle piquée de vingt mètres, en verticalité d’Amandine Henry pour la tête d’Elise Bussaglia qui la dépose au centre de la surface, pour qu’Eugénie Le Sommer la propulse au fond des filets (1-0).

Le stade est à la fête. 24.835 spectateurs sont là. C’est un nouveau record pour l’équipe de France à domicile, battant celui historique de 2002 face à l’Angleterre.

Le Pire n’a pas été le fait que le score n’ait pas évolué ensuite. Le pire, c’est trouvé dans les « mots » de Sandrine Roux que j’adore et qui a appliqué la consigne du moment, quant à l’absence de Gaetane Thiney de la sélection française : « No Comment ».

Là, il faut arrêter. Bien sûr que c’est la consigne que nous avons tous reçu officieusement, demandé d’ailleurs indirectement ou directement par la joueuse qui ne souhaitait plus que l’on avance cette situation qui lui faisait mal émotivement, psychologiquement, et certainement techniquement dans son jeu. En effet, elle aime foncièrement ce maillot bleu, et de le savoir sans qu’elle puisse l’exprimer, était aussi une douleur pour tous ceux qui la suivent et l’accompagnent.

Mais là, stop.

Pouvez-vous me dire pour quelles raisons faudrait-il que ce silence demeure ? Philippe Bergerôo est-il si haut placé dans sa hiérarchie décisionnelle personnelle qu’il n’a pas la tolérance d’accepter, d’écouter comme de changer d’avis. Personnellement. Sans que cela ne soit influencé par des tiers. Mais juste, en écoutant aussi d’autres opinions ?

Philippe Bergerôo ne serait-il alors capable de changer d’avis que sur un avis présidentiel ou structurel quelconque ? Ou alors faut-il appliquer la politique actuelle qui demande des baskets, une jupe, et l’émerveillement « que les filles sont belles, superbes, extraordinaires » pour que les écrits, option « Miss Marvelous » soient tolérés ou tolérables, même si on est très proche « du low-cost ».

Le sport féminin serait-il dans la lignée de « PopStars », « Nouvelle stars » ou « The Voice ». D’abord, du spectacle marketing et plus un mot de sportif, à l’opposé du monde masculin. Tellement opposé qu’il en deviendrait tout autant critiquable.

Stop. Stop. Stop.

Je crois que le sélectionneur est un homme droit. Qu’il a pris une décision du moment non discutable pour lui et qui a été discutée. Maintenant, un an après, on ne peut pas ne pas constater qu’il n’y ait pas un vrai problème d’efficacité devant le but. Que les joueuses qui finalisent les actions ont besoin d’une concurrence supplémentaire. Que les jeunes joueuses ne sont pas encore au niveau requis de la 3ème place FIFA et de la bagarre qui va s’annoncer face aux plus grandes équipes.

Alors, si je dois fermer ce site. Si je dois recevoir un SMS qui me dise que je m’occupe de ce qui ne me regarde pas. Si je dois encore plus être un mec dans un univers de filles qui développe des rumeurs pour le plaisir de les dire, pour les autres de les entendre, d’avoir des twittos ou ce que vous voulez.

Là, pour ma part. Je le dis. L’équipe de France a besoin de la sélection de Gaetane Thiney. Elle manque pour finaliser les actions crées par le milieu français. Et notre milieu, notre défense, ne peut pas créer plus d’actions qu’elles n’en ont crée ce soir face à la Grèce. C’est impossible. La première mi-temps a été un bourdonnement de joueuses qui n’ont pas arrêtées de se déplacer, d’aller pour créer. Et pourtant, il n’y a eu qu’un seul but et trop peu d’occasions cadrées.

Monsieur Philippe Bergerôo, c’est votre job. C’est votre compétence. C’est votre liberté. Mais je pense que si vous ne sélectionnez plus Gaetane Thiney, vous faîtes une erreur et vous commettez à mon sens, un pêché d’orgueil si la raison en est celle de l’an dernier. Un an après.

Cela plait. Cela plait pas. C’est dit. C’est écrit. Et dans ces mots, je ne recherche aucun buzz.

Après, je souhaite le meilleur à cette équipe qui ne mérite pas plus qu’une autre de gagner un titre. Toutes les équipes qui postulent le mérite et je ne vois pas pourquoi les françaises le mériteraient plus que les autres.

Par contre, elles en ont certainement les ressources et l’expérience. Et cela serait super dommage que cela ne se fasse pas.

Après, c’est une balle. C’est juste un sport. Et ce n’est pas plus que cela.

Voilà quelques mots d’un obstiné, moi, qui n’a jamais su abandonner. A tort.

William Commegrain lesfeminines.fr

Rennes. Euro 2017 : groupe 3. Roazhon Park. 24.835 spectateurs. Record. (1-0, 36′) Eugénie Le Sommer.

France : Bouhaddi.  Dali, Delannoy (cap), Mbock, Karchaoui ; Henry ; Diani (80′, Léger), Abily, Bussaglia, Majri ; Le Sommer (59′, Delie). Coach Philippe Bergerôo. Banc : Philippe, Thomis.