En cette période anniversaire de l’épopée des Verts, il y a des résultats qui marquent. En cette période anniversaire de la finale Coupe de France, il y a des buts qui marquent. Celui de Corine Petit, marquée de la tête, en finale de la Coupe de France 2014 face au Paris Saint Germain, en fait partie. La photo est parlante.

Corine Petit est une défenseuse qui n’aura connue que deux clubs en D1F et comptera 89 sélections (11 buts), dont la dernière face à l’Australie (2-3) au Tournoi de Chypre, le 7 mars 2014.

Agée de 32 ans, elle aura fait ses classes à Soyaux (2002-2008) et sa grande taille (1m78) associée à son sens du but (47 buts en 107 matches) lui aura permis d’entrer à l’Olympique Lyonnais, à l’époque du début de leur ascension (2009) quand les fenottes venaient de signer leur second titre de rang en championnat (2007-2008).

C’est une joueuse qui défend debout mais qui a un sens inné pour le tacle du bout de la chaussure, retirant à l’attaquante la balle qu’elle croyait dominer, pour lui substituer, rarement en faisant faute.

A l’Olympique Lyonnais, pour les sept saisons qu’elle a effectué et la huitième qui s’annonce, sur les 120 matches qu’elle a joué en tant que défenseuse, elle a trouvé 14 fois le chemin des filets avec, cette année, quasiment son meilleur score (3 buts).

S’il est plus logique de la présenter comme défenseuse, actrice essentielle de la performance lyonnaise dans ce domaine où les buts lyonnais pris sont très rares ; il est tout aussi vrai que ces goals sont souvent des buts importants, précision utile dans un sport féminin et avec une équipe où les buts « s’enfilent comme des perles » quelque fois dans un match.

Allemagne – France (Novembre 2012). 

Je vois deux buts. Le premier c’est avec l’équipe de France lorsqu’elle égalise en Allemagne pour la première (1-1) des doubles oppositions amicales en 2012-2013 sous la conduite de Bruno Bini et qui donnera ensuite, une revanche (3-3) dans un match qui ressemblera fort à celui masculin de 82 (Séville, Allemagne – France, CM).

Extrait du site de la fff. Menée depuis la 2′, l’équipe de France égalisera. – « 1-1, Franco (23ème). Sur un corner botté par Necib, la gardienne Angerer détourne le ballon. Franco surgit au deuxième poteau et place le cuir au fond des filets d’une reprise du droit. »

Les matches nuls avec l’Allemagne n’étaient pas si courant. Celui-là aura son importance dans le progression des françaises.

Le second sera en finale de la Coupe de France 2014 face au Paris Saint Germain.

Le Paris Saint Germain 2014 en est à sa seconde année de professionnalisation sous l’ère de Farid Benstiti. Eliminé en demi-finale l’année précédente par Saint-Etienne, les parisiennes ont réalisé un parcours parfait et se sont qualifiées pour cette finale en passant un 0-6 à Juvisy-Essonne, sur les terres de Bondoufle.

Elles ont une équipe équilibrée avec 8 françaises pour 2 américaines, dont la jeune Lindsey Horan et l’expérimentée Tobin Heath (championne Olympique 2012 et vice-championne du monde 2011). Laura Georges est venu grossir les rangs parisiens en quittant l’Olympique Lyonnais et Marie Laure Delie comme Shirley Cruz, les deux plus gros transferts du football féminin, sont parisiens.

Devant 6588 spectateurs, les parisiens tiennent le score (0-0) à la mi-temps et il faudra une incursion de la suissesse Lara Dickenman pour que l’Olympique Lyonnais prenne un avantage imparable. Une superbe frappe qui ira lucarne opposée (57′).

(0-1) Rien n’est dit car le Paris Saint Germain a ses armes, même si la domination est lyonnaise. C’est Corine Petit qui donnera le titre à l’Olympique Lyonnais, quatre minutes après (61′) sur un coup de pied arrêté de Louisa Necib qu’elle reprendra de la tête, à mi-hauteur, surgissant comme un aigle dans son envol.

Deux buts en quatre minutes. Le second enterrera les parisiennes qui ne pourront pas revenir.

Le sport est souvent l’illustration de ce que l’on peut être dans un moment précis. Là, l’image parle. Corine Petit est venue marquer, aussi légère qu’un oiseau, dans le silence de son envol, pour atterrir, pleine de bonheur.

On peut jouer longtemps au football. Je ne sais pas si on peut renouveler toujours ce que l’on fait. Cette joueuse aura signé des gestes qui resteront pour ceux qui les ont vus.

Actuellement, en contrat pour un an à l’Olympique Lyonnais qui se réalisera la saison à venir ; elle a aussi montré d’autres qualités comme commentatrice sur W9 lors de la Coupe du Monde 2015 au Canada.

Quel sera son futur ? Nul ne le sait. Visiblement, elle a des talents à exprimer et une formation initiale qui montre sa volonté de communiquer : coiffeuse. Un métier loin d’être facile que les artistes savent rendre faciles. Je le découvre, ma fille s’y essaye. Elle rayonne de bonheur et d’indépendance. A écouter et entendre les gens, on en sait souvent plus sur soi.

William Commegrain lesfeminines.fr