En 2015, le Vfl Wolfsburg attendait avec quelques certitudes le Paris Saint Germain lors de sa demi-finale. Avec le double titre en 2013 et 2014, l’avenir s’annonçait rose pour les joueuses allemandes, et le club, légitimement, avait en droite ligne la possibilité de faire un triplé historique (2013, 2014, 2015) qui avait échappé à l’Olympique Lyonnais.

Des certitudes et peut être trop de certitudes à l’évidence ce qui permit au Paris Saint Germain de fournir une prestation excellente à l’extérieur pour finir par remporter le match (0-2) ; résultat qui avait rendu impossible la qualification du double champion d’Europe, malgré sa victoire à Charlety (1-2), privant les allemands d’une suprématie qui leur convenait bien : jouer en Allemagne, la finale 2015 de la Ligue des Champions entre clubs allemands (Wolfsburg – Frankfurt).

Le calice n’avait pas été bu jusqu’au bout puisque le FFc Frankfurt avait remporté la finale à la dernière minute de jeu (2-1) face au PSG sauvant l’histoire entre les deux nations : l’Olympique Lyonnais ayant gagné son titre en 2012 face à Frankfurt dans le stade du Bayern. Qu’un club français gagne une seconde fois en Allemagne face à un club allemand aurait été une fois de trop.

C’est pourquoi, aujourd’hui, l’expérimentée Elise Bussaglia (ex Lyon et PSG, internationale A avec 155 sélections), venue à Wolfsburg cette saison, résume cette demi-finale aller ainsi : « je serais concentrée pour que le premier match se passe le mieux possible pour nous. » (Vfl Wolfsburg). L’expérience parle et les deux parties, la joueuse française comme le club double champion d’Europe savent très bien ce qu’il ne fat pas faire pour perdre cette demi-finale. Et ils ne le feront pas.

L’aller sera essentiel. La seule concession à l’environnement, c’est Laura Dickenmann qui nous la livre : j’aimerais bien que cela soit une finale contre l’Olympique Lyonnais. Rien de surprenant, la joueuse internationale suisse a joué toute sa carrière française dans le club lyonnais avec deux dernières saisons au top mondial.

Dans cette demi-finale entre deux clubs allemands, il va y avoir du bruit : six titres à elles deux. Cela marque le niveau de cette double confrontation.

Q. Quel est votre sentiment sur cette double rencontre face à Frankfurt? 

Lara Dickenmann : Nous sommes très heureuses de pouvoir de nouveau jouer une demi-finale de la Ligue des Champions. Francfort est un très bon adversaire. Bien que nous avons gagné deux fois contre elles dans le championnat, cela sera deux matches complètement différents. Je crois que Francfort veut absolument de nouveau aller en finale où elles étaient l’année dernière.

Elles ont perdu mercredi dans le championnat, pour elles c’est devenu plus difficile d’atteindre la deuxième place pour jouer en Ligue des Champions. Dimanche sur le terrain elles seront furieuses. Elles seront dangereuses, il faut faire attention, mais avec un bonne dynamique, nous sommes bien préparées pour ce match.

Q. Est-ce que vous croyez que Wolfsburg est bien préparée pour la demi-finale?

Elise Bussaglia: J’espère en tout cas. On a bien travaillé pour cette compétition, pour la demi-finale. On a aussi travaillé beaucoup pour le championnat, on est sur une bonne dynamique depuis le début de l’année 2016, cela va être deux matches très intenses, où les détails sont importants mais aussi la gestion des matches parce que, voilà, sur une demi-finale avec deux matches aller retour c’est très important de bien les négocier.

Il y a une grande excitation autour des deux matches de cette demi-finale. Les deux équipes feront le maximum pour aller chercher la qualification pour la finale. Donc à nous de bien gérer cela, d’être prêtes en commençant bien, dimanche chez nous.

Francfort a perdu son dernier match dans le championnat, elles risquent de ne plus atteindre la deuxième place pour la qualification pour la Ligue des Champions, est-ce que cela les rend encore plus dangereux?

Elise Bussaglia: Le fait qu’elles aient perdu le match ; cela peut être un coup dur pour elles au niveau psychologique. Cela peut les mettre sous une pression supplémentaire. D’un autre côté, elles peuvent être plus dangereuses parce qu’elles peuvent avoir une motivation supplémentaire et une envie un peu de revanche, pour assurer leur suprématie de celles qui sont championnes en titre dans cette compétition.

Cela va être deux grands matches, deux grandes équipes qui vont s’affronter, mais j’espère que c’est Wolfsburg qui ira en finale.

Vous avez gagné votre dernier match dans le championnat [mercredi dernier], est-ce que cela vous donne encore plus de confiance?

La confiance en soi est toujours important pour gagner. Nous savons que mercredi dernier, nous avons joué une mauvaise première mi-temps. Lors de la première phase du championnat, nous aurions perdu un tel match. Maintenant nous savons aussi gagner des matches même si nous faisons un mauvais match. Nous savons très bien : Nous ne quitterons pas le terrain comme vainqueurs si nous ne donnons pas tout.

La Demi-finale en France?

Elise Bussaglia: Le match entre Lyon et les PSG m’intéresse aussi bien sûr, c’est la deuxième demi-finale de la Ligue des Champions. Ce sont deux clubs français mais je suis complètement concentrée sur le match qui nous attend contre Francfort et suis focalisée là-dessus je ne chercherai pas à savoir ce qui se passe de l’autre côté entre Lyon et Paris avant le match.

Je serai déterminée et concentrée sur ce que j’ai à faire pour le match contre Francfort, et en fin de match je pourrai regarder ce qui s’est passé de l’autre côté de la frontière. Pour l’instant j’ai juste envie de bien faire dimanche et de tout donner pour que le premier match se passe le mieux possible pour nous.

Le PSG, elles se sont fait éliminer en demi-finale de la Coupe de France, elles n’ont pas non plus la possibilité de remporter un titre. Il ne leur reste que la Ligue des Champions qui bien sûr serait une superbe consécration si elles décrochaient le titre mais pour l’instant il leur reste déjà un gros obstacle avec cet adversaire : Lyon en demi-finale.

Pour avoir discuté un peu avec certaines Parisiennes lors du dernier rassemblement en équipe de France c’est sûr depuis que le projet Qatari lancé elles n’ont pas encore gagné un titre et ça commence à peser pour elles, c’est presque une anomalie, parce que quand on investit autant sur le plan financier mais aussi sur le plan du travail on a envie d’avoir des récompenses.

Pour l’instant hormis avoir disputé la finale de la Ligue des Champions passée, elles n’ont rien gagné, elles seront déterminées pour ces deux matches de Ligue des Champions contre Lyon mais il ne faut pas oublier que Lyon depuis quelques années n’a pas atteint une finale de la Ligue des Champions.

Pour moi la motivation est équivalente des deux côtés, connaissant les Lyonnaises elles ont à coeur de récupérer cette Ligue des Champions pour la ramener à Lyon, parce que voilà elles l’ont gagné dans le passé. Cela fait déjà deux, trois ans qu’elles ne l’ont pas gagné. Je ne sais pas si la motivation est plus grande à Lyon ou à Paris, honnêtement je pense que des deux côtés la motivation sera énorme sur ce match.

Lara Dickenmann : Je ne sais pas si la situation rend le Paris Saint Germian plus dangereux. Je pense que Paris a une très bonne équipe et qu’elles peuvent toujours être dangereuses. Je crois que pour un tel match elles vont mettre les problèmes internes, qu’elles peuvent avoir, à côté et elles vont tirer dans le même sens. Elles ont beaucoup de très bonnes joueuses, qui peuvent faire la différence, deux nouvelles brésiliennes aussi.

Lyon aura beaucoup de respect parce que le PSG les avait éliminé il y a deux ans. A cette période, Paris n’était pas la meilleure équipe, nous avons fait le match, mais elles ont marqué le but. Avec deux matches beaucoup de choses sont possibles. Lyon le sait. Paris le sait.

Quelle est votre équipe souhaitée pour la finale? 

Lara Dickenmann: Lyon et Elise Bussaglia: Ça m’est égal, je veux juste aller en finale.

Gerd Weidemann – william Commegrain lesfeminines.fr