L’Olympique Lyonnais n’a été que rarement vu comme un outsider dans une compétition internationale. C’est vous dire que l’Ol construit par Jean Michel Aulas est dans l’esprit des médias le favori de tous les matches que les filles réalisent, quelque soit le niveau de la compétition.

Arriver à un tel niveau de reconnaissance correspond à une réalité. Celle des faits, des victoires, avec seulement 5 matches nuls, 1 défaite, pour 103 victoires sur les dernières 5 saisons de championnat (y compris 2016) ce qui est une performance incroyable rarement atteinte dans un sport individuel comme collectif : trouver la force de gagner tout le temps. Imaginez qu’un match nul est une fête assurée pour le club qui l’a réalisé, avec à la clé, quadruple prime si cela était possible. Et champagne ! Ca, c’est sûr.

Lyon et l’Europe ?

Lyon était parti, en 2013, pour faire un triplé historique comme vainqueur de la ligue des Champions (2011, 2012, 2013) quand un club allemand venu de nulle part, le Vfl Wolfsburg, pour sa première participation européenne, réussit l’exploit d’une part de créer une équipe vainqueur de la Bundesliga en 2012 pour ensuite de gagner la finale de la Coupe d’Europe (2013) en l’espace de deux saisons, privant, en finale, les lyonnaises d’un titre mérité et méritoire : un triplé consécutif sur la plus haute marche européenne (2011 et 2012 et 2013) ;

A partir de cette courte défaite (0-1) sur un pénalty sévère, l’histoire européenne lyonnaise s’est brouillée pour voir un second club allemand, Potsdam, la saison suivante (2014), renverser une situation bien compromise avec une défaite à domicile (0-1) en faveur de Lyon mais un retournement express, formule « ipon » avec un sévère et inattendu (1-2) à Gerland laissant les fenottes en salle d’embarquement. Plus d’avion à destination d’une conquête européenne qui s’annonçait en 2014.

Le pire arriva, en Novembre 2014, avec la victoire du Paris Saint Germain, là encore avec une origine d’Outre-Rhin sur deux buts de Fatmire Alushi (star internationale allemande) qui venait de signer pour le PSG (saison 2014-2015), éliminant les lyonnaises une seconde fois d’une histoire européenne qui lui appartient. C’était la saison 2015.

Avec ces trois mésaventures consécutives, comment ne pas être convaincu que le Paris Saint Germain va être reçu par une armada lyonnaise bien plus motivée que d’habitude, ayant appris que les avions européens peuvent décoller sans elles, et ne voulant surtout pas rater l’embarquement quasi-immédiat vers l’Italie et sa finale européenne, quand on est au stade des demi-finales.

Lyon et ses joueuses ?

Si cette histoire lyonnaise dure depuis longtemps c’est qu’elle est basée sur deux principes fondamentaux : prendre très peu de buts et en marquer beaucoup.

Sur ce plan l’Olympique Lyonnais possède la meilleure défense du championnat avec 2 buts encaissés quand le Paris Saint Germain est plus éloigné (9 buts) mais c’est surtout avec une attaque de feu (104 buts) au compteur que Lyon marque sa différence face au PSG, son score n’étant que de 66 buts.

La fameuse Ada Hegerberg, jeune athlète norvégienne de 21 ans, réalise une saison pleine avec 29 buts au compteur, 10 en Coupe d’Europe, meilleure buteuse de l’OL après une première saison où elle a pris ses marques sous la protection de Lotta Schelin, meilleure joueuse suédoise de tous les temps et meilleure buteuse de sa sélection (82 buts).

Servie par Camille Abily, sous la protection et l’animation d’Amandine Henry et Louisa Necib, les cinq joueuses de la création offensive lyonnaise avec Eugénie Le Sommer sont toutes redoutables dans l’efficacité et les choix. Se reposant sur une défense solide et assise sur ses principes, il est très difficile de marquer un but à l’Olympique Lyonnais avec une Sarah Bouhaddi qui sait faire les arrêts qu’il faut au moment qu’il faut alors que d’un autre côté, il très facile d’en prendre quelques uns de la part de l’OL Sa dernière demi-finale en Coupe de France s’est soldée par un sévère 9-0 face à Rodez Aveyron.

Alors si l’histoire de l’Olympique Lyonnais est unique, il ne fait pas oublier que cela est dû avant tout à ses joueuses. C’est toute la difficulté quand on joue contre l’OL. La victoire ou la défaite se faisant sur le terrain, il s’agit d’abord de duels à gagner entre les joueuses. Face aux lyonnaises, c’est loin d’être facile sur 90 et quelques minutes en plus.

L’Europe et Gérard Prêcheur. 

Le coach rhodanien le dit avec vérité. Il s’est donné comme objectif de réussir l’Europe. En effet, pour sa première saison, l’Ol avait été éliminé par le PSG. Un peu à l’instar de Jean-Louis Saez qui a toujours en travers de la gorge la défaite de Montpellier en finale de la Coupe de France après avoir mené face à l’OL (2015, 0-1) ; le coach lyonnais est très motivé pour réussir cette qualification et jouer une finale qu’il n’a jamais joué. Pour la gagner.

Compte tenu de cela, l’Olympique Lyonnais a de bonnes raisons de croire à sa qualification car dans cette compétition, il y a un mot qui la fait rêver : c’est l’Europe.

Alors l’Europe plus la force habituelle des lyonnaises, cela fait une bonne raison de penser à une qualification rhodanienne.

Qui, entre les deux équipes, rêvera le plus à l’Europe, remportera cette opposition.

William Commegrain lesfeminines.fr

source chiffrée : stats.footofemnin.fr