La demi-finale entre Montpellier (3è du championnat) et le Paris Saint Germain (second) s’est terminée logiquement en faveur des filles de Jean-Louis Saez qui ont menées (48′, 64′, 2-0) pour se faire remonter en deux minutes (75′, 77′, 2-2) et finir par vaincre la séances des tirs au but (4-3) avec deux arrêts de Anne Katrin Berger pour les parisiennes et trois superbes arrêts de Solène Durand pour Montpellier Hsc.

Un premier but inattendu. La Coupe de France choisit son camp.

Si le jeu lors de la première mi-temps n’a pas été enthousiasmant pour le millier de spectateurs du match et les adjoints de Philippe Bergerôo, Thierry Asseloos et Albert Rust comme pour la sélectionneuse suédoise Pia Sundhage ; pour autant, la seconde mi-temps fût plus enlevée et le sourire de Sundhage face à l’ouverture du score de Linda Sembrant (1-0) tout juste à la sortie des vestiaires (48′) montrait qu’elle trouvait que la capitaine de Montpellier faisait son match au centre du terrain avec la récente Laura Agard, tout juste sélectionnée en A.

Paris ne produisait pas de jeu et ne tenait pas le ballon ce qui est sa qualité première.

De ce fait, on assistait à de nombreuses pertes de balle d’un côté comme de l’autre et les apports attendus des internationales parisiennes ne se faisaient pas sentir face à la détermination de Montpellier à l’image de Sakina Karchaoui, auteure d’une belle prestation. Le seul tir cadré de la mi-temps était venu de Sofia Jakobsson sur une balle longue de Sandie Toletti qui joua toute la partie.

C’est Marie Charlotte Léger qui fait rêver Montpellier. 

C’est Marie Charlotte Léger qui du haut de ses 20 ans marqua un but du gauche d’anthologie qui finit croisé au fond des filets de la gardienne parisienne (64′, 2-0) condamnant quasiment définitivement les parisiennes, pourtant vainqueur lors du dernier match de championnat à Grammond (1-2).

Deux minutes et le sort donne sa chance au PSG. 

On pense que la messe est dite et on entendra même Farid Benstiti qui dira à son équipe : « On revient de l’enfer ». En effet, les deux buts parisiens qui renverseront le score viendront en deux minutes. Inattendus. Le premier, vient d’un une-deux entre Cristiane et Mittag pour un centre de la brésilienne, meilleure buteuse parisienne à l’attention de Marie-Laure Delie qui le transformera avec son talon, dans une reprise de volée athlétique. C’est ensuite Anjà Mittag qui égalisera sur une erreur de main de Solène Durand qu’elle anticipera, et ira chercher pour vaincre le sort qui semblait condamner Paris.

Les équipes sont aux duels. Chacune aura sa chance.

Il reste une petite vingtaine de minutes et on voit enfin Paris chercher à s’imposer avec notamment un très beau tir d’Anja Mittag que Solène Durand sortira de belle façon (89′) en réponse à une superbe initiative de Laetitia Tonazzi qui, sur un tir de loin, trouvera la transversale parisienne (82′).

Les tirs aux buts et les gardiennes font le spectacle. 

La séance de tirs aux buts s’annonce et on sent une forte inquiétude du côté parisien quant au résultat et à ses conséquences. Sandie Toletti et Sabrina Delannoy réussissent leur tir au but (1-1) quand dans la série suivante, c’est Laetitia Tonazzi et Kenza Dali qui se font reprendre par les gardiennes. Toujours 1-1. Egalité même devant l’insuccès.

C’est ensuite Linda Sembrant qui fait prendre à Montpellier l’avantage quand Shirley Cruz rate le sien (2-1). Pour voir Viviane Asseyi ne pas valider l’avance de Montpellier alors que Caroline Seger ne rate pas cette opportunité (2-2). Les deux dernières tireuses réussissent leur tirs au but (3-3). Egalité parfaite. Stress idem.

On arrive aux tireuses qui ne souhaitaient pas tirer. La fameuse nouvelle série. Sakina Karchaoui joueuse, la met au fond, dans la continuité de sa première cape en bleue quand Marie Laure Delie, meilleure buteuse de l’équipe de France, trouve le cadre mais aussi Solène Durand.

La finale sera pour Montpellier.

Décidément, Montpellier ne réussit pas à Paris cette saison. Un match nul à domicile (0-0), une défaite en Coupe de France (2-2) et une victoire en championnat (1-2).

Le résultat est là. (4-3) pour Montpellier qui rejoindra l’Olympique Lyonnais en finale de la Coupe de France donnant à Jean Louis Saez l’opportunité d’une revanche. Il avait très mal digéré que Montpellier se fasse remonter par l’OL en 2015 à Calais quand les filles du Sud avaient eu la force et la qualité de mener à la marque (1-0).

Ce sera l’occasion de jouer contre Claire Lavogez qui avait fait la finale 2015 sous le maillot de Montpellier et qui pourrait faire la finale 2016 sous le maillot de l’OL si sa blessure au genou se résorbait rapidement.

Paris doit retrouver une dynamique de jeu. 

Du côté Parisien, les franciliennes repartent avec une élimination. La troisième en Coupe de France avant le stade de la finale pour une équipe qui a réussi à se maintenir continuellement à la seconde place du championnat depuis quatre ans. Si Montpellier a joué avec ses qualités en proposant un bloc bas empêchant les profondeurs parisiennes ; les parisiennes n’ont jamais pu s’adapter au schéma proposé en posant des problèmes qui fassent douter Montpellier. Elles ont joué en-dessous de leur niveau.

Paris doit se concentrer sur la demi-finale lyonnaise et se donner les mêmes raisons que celles de Montpellier pour aller chercher ce qui est un exploit : vaincre l’Olympique Lyonnais. Paris Saint Germain devra se mettre en outsider car visiblement en favori, les parisiennes face à des équipes du Top four, tant en France qu’en Europe, ne s’imposent pas de manière indéniable sauf en de rares occasions.

C’est ainsi qu’elles avaient gagné contre Wolfsburg, championne d’Europe, en 2015. Certainement une leçon à retenir et la source d’une nouvelle motivation à utiliser face à l’Olympique Lyonnais pour la demi-finale de la Ligue des Champions qui s’annonce. Il ne faut pas oublier que Jean Michel Aulas disait, après le retour en championnat (0-0) que le PSG se rapprochait, sans oublier aussi le tonnerre du match aller (5-0) pour l’OL en championnat.

Cruyff aurait dit : « Jouer au football est simple, mais jouer simplement au football est la chose la plus difficile qui soit ». Au final, Paris Sans Orgueil n’y arrivera pas. Ou plutôt, Paris Sans Guerrière n’y arrivera pas.

L’Olympique Lyonnais prend très au sérieux ses objectifs. 

Qui a vu l’Olympique Lyonnais sous-estimer ses adversaires ne doit pas être un fin connaisseur du football féminin. Les lyonnaises ont reçu les 5ème du championnat de France et ont fait passer une tornade de buts (9) en 90 minutes. Sous le capitanat de Lotta Schelin, Lyon a joué sans se poser de questions, en respectant sa droite ligne d’objectifs : les titres dans les trois compétitions.

Qui pourra battre l’Olympique Lyonnais ? Rodez n’a pas cherché à répondre ou plutôt n’a pas pu. Montpellier peut espérer après son match nul (0-0) à Montpellier et sa finale où elle s’est vue mener. Mais, c’est quand même Lyon. Et Lyon, on ne prévoit pas de gagner contre elles. On fait tout pour que cela arrive et c’est seulement à la fin du match qu’on peut le constater. Le PSG est cependant la seule équipe à l’avoir fait deux fois en 2014.

William Commegrain lesfeminines.fr

  • Montpellier Hsc – Paris Saint Germain (2-2) (Sembrant, Leger pour Montpellier ; Delie et Mittag pour le PSG) (4 tab à 3)
  • Olympique Lyonnais – Rodez Aveyron (9-0). Mbock (6’), Schelin (8’, 42’), Petit (24’), Hegerberg (56’, 60’, 90’), Thomis (64’), Abily (76’)