La France a réalisé un très bon match face au numéro 1 mondial. Les deux équipes se sont données à fond avec des occasions des deux côtés – ratées pour les deux – puisque le score restera vierge à la mi-temps. On peut même dire que la France mène aux points à ce moment de la rencontre. Puis la fatigue s’installe et le jeu se perd au milieu de terrain.

Les deux équipes n’ayant plus le moyen de créer la même différence que celle qu’elles avaient réussi à créer.  Tout semble se terminer sur ce constat quand …

Alex Morgan, comme en 2014 où elle nous avait mis un doublé, met encore un but vainqueur, en toute fin de match. Crédit USSOCCER. Lesfeminines.fr

Alex morgan met encore un but vainqueur, en toute find e match. Crédit USSOCCER. Lesfeminines.fr

Quand Alex Morgan met son but à la 91′, fatiguée par tous les efforts qu’elle a réalisé, et pourtant à 100% de sa capacité physique, sentant qu’elle va arriver à conserver son avance sur Laura Georges qu’elle a craint pendant tout le match .. elle place son tir en pleine course, et .. il est vainqueur !

On voit là, la seule différence que nous ayons avec les américaines. Ce n’est pas tant les occasions même si elles sont présentes car il ne faut pas oublier que les américaines ont aussi les leurs. C’est cette capacité à mettre un but dans des conditions très difficiles, mais à le mettre et notamment à la 91′. Le constat est là, à la 91′, à bout de souffle, les américaines mettent le but vainqueur (1-0). Face à l’Angleterre, c’était à la 72′ (1-0)

De notre côté, on peut noter que l’on prend beaucoup de buts importants à partir de la 80′ face à ces grosses équipes (USA, Allemagne). C’est peut-être un point à améliorer.

Une première mi-temps où les filles chercheront à nous surprendre. Quand l’une joue sur un temps fort, c’est l’autre qui surgit et inversement. Une sensation de formule 1 qui accélère à chaque fois qu’elle voit une opportunité. Sauf qu’on n’a pas affaire à une machine mais à des humains ; sauf qu’on n’est pas dans un sport individuel mais dans un sport collectif ; sauf qu’elles sont en train de nous montrer qu’elles veulent toutes les deux gagner comme toutes les deux défendre.

Les Etats-Unis démarrent avec l’idée de s’imposer physiquement quand on voit le choc entre Mallory Pugh (17 ans) qui va chercher Griedge MBock (20 ans) où est-ce seulement l’expression de la jeunesse qui veut montrer sa présence ? En fait la France a largement dépassé ce niveau d’intimidation et, avec application, les françaises font tourner le ballon, repris comme normalement par les américaines, numéro 1 mondial ; puis récupéré par les françaises, numéro 3 mondial.

Hope Solo qui sauve un but qui s'offrait aux françaises. Crédit us soccer. Lesfeminines.fr

Hope Solo qui sauve un but qui s’offrait aux françaises. Crédit us soccer. Lesfeminines.fr

Chacune des deux nations aura sa ou plutôt ses chances en prenant le meilleur sur son adversaire.

Dès le début du match, la première tentative d’Alex Morgan (5′) trouve l’expérience de Laura Georges tant dans la lecture de l’intention que dans le tacle de protection qu’elle réalise pour que Sarah Bouhaddi puisse la récupérer sans problème.

A l’inverse, à la 10′, Elodie Thomis récupère haut la balle face à la capitaine américaine pour la laisser à deux mètres tout au long de sa percussion et déposer une balle idéale à Eugénie Le Sommer (11′), qui sur la précipitation, rate de manière incroyable ce ballon qui la laissait seule face à Hope Solo .

Les Bleues bénéficient dans la foulée de trois corners, et sur le second, la balle récupérée par Elodie Thomis trouve le pied de Carli Lloyd, qui la met, contre son camp, pleine barre transversale, pour que sur le rebond, Marie-Laure Delie prenne le cadre (21′) … qui trouve l’excellente Hope Solo quand on voit arriver Eugénie Le Sommer pour le but vide .. sauf que Becky Sauerbrunn lui chipe le ballon du bout du pied pour finir en corner (21′).

A la 17′, on est déjà à trois corners français pour un second corner américain qui va trouver la jeune Mallory Pugh, auquelle je donnerais le surnom d’Abeille, tant elle va vite et qu’elle pique, qui sans contrôle, balle à terre, plat du pied, la met plein cadre sans tromper Sarah Bouhaddi. Corner à nouveau. Le jeu se calme. Puis à la 28′, Alex Morgan aura une superbe occasion en dribblant Sarah Bouhaddi, servie sur le côté gauche à la limite du hors jeu pour trouver un gauche qui finira extérieur.

On souffle sauf qu’à la 30′, un coup franc d’Amel Majri trouve la transversale d’Hope Solo qui se demande encore pourquoi elle en est à sa deuxième barre !

Les françaises posent des problèmes de débordement avec une excellente Elodie Thomis d’un côté, dans l’ambiance des JO avec ses courses proches d’un 200 mètres olympique et Amel Majri de l’autre qui associe ses dribbles chaloupés pour trouver une différence. De plus, les coups francs de Louisa Necib, juste derrière la défense, leur posent des problèmes sur le deuxième ballon qui tombe dans la surface à la disposition d’un pied français.

Le constat est clair, simple et évident. Sans forcer mais en variant les initiatives, la France met la main sur le jeu. … Sauf qu’en contre, les Usa font courir une balle vers la latérale O’Hara qui dépose un centre que la jeune Mallory Pugh rate d’un cheveu.

Comment se jouera cette seconde mi-temps ? C’est la seule question qui se pose. Un tel contenu fait tant penser à une victoire française qu’à une finalisation américaine.

De la même manière avec une superbe occasion de Marie-Laure Delie (56′) qui recevra un centre qu’elle reprendra de la tête, pour voir la balle sortir, poteau extérieur ! Et deux minutes plus tard, c’est l’abeille Mallory Pugh qui s’impose deux fois après un relais avec Alex Morgan pour finir par voir une demi-volée de Tobin Heath qui file extérieur poteau gauche de Sarah Bouhaddi (61′)

Les deux équipes sont fatiguées ce qui est une bonne information pour la France qui montre que les USA ont dû pousser pour produire un jeu d’une telle intensité en première mi-temps et on voit la France, bien posée en défense avec une Griedge M’Bock qui a pris un vrai volume de sérénité depuis son arrivée à l’Olympique Lyonnais associée à Laura Georges, toujours placée pour gérer le détail qui convient.

Vous dîtes comment ? Mallory Pugh .. On cherchait un Messi féminin. On en est pas loin peut-être. 

Tout ceux qui s’intéressent au football se souviennent des mots de Ludovic Giuly lorsqu’on lui a demandé pourquoi il quittait Barcelone (2004-2007). Sa réponse était pour lui évidente : il y a un petit jeune extraordinaire. Il savait qu’il allait perdre sa place. Les joueurs reconnaissent vite les grands joueurs. C’était Messi.

Il faudrait demander aux françaises ce qu’elles pensent de Mallory Pugh (17 ans). Pour les observateurs, elle a un état d’esprit de bulldozer qu’elle gardera longtemps. Et en plus, quel talent. Bien plus que la jeunesse. Dans cette rencontre, c’est elle qui fera la différence. Elle ne voulait pas perdre. Tout simplement.

Le match semble se terminer sur un match nul quand sur un coup franc d’Elise Bussaglia excellement remis par Griege MBock, on voit une balle aérienne filer devant le but américain sans qu’on puisse la récupérer .. pour la minute suivante, apercevoir l’Abeille Mallory Pugh, vombrir avec ses petites jambes, et accélèrer pour laisser sur place le milieu français et trouver … Alex Morgan qui la recoit exterieur et qui sent qu’elle a le mètre qui suffit face à une adversaire qu’elle redoute Laura Georges, poir en pleine vitesse, .. glisser son but vainqueur.

Encore elle ! Elle avait mis les deux buts en Juin 2014 (2-2). Quelle force ! Elle est encore à 100% et c’est la fin du match. Elle est fatiguée et elle met le but.

C’est pour l’instant la seule différence entre la France et les Etats-Unis. Savoir et pouvoir mettre un but à la 85′. La France est vraiment près des USA.

William Commegrain lesfeminines.fr

SheBelieves Cup – Deuxième journée

Dimanche 6 mars 2016 – 14h00 locales (21h00 françaises)
ETATS-UNIS (1-0) FRANCE
Nashville (Nissan Stadium) : 91′ Alex Morgan.
Arbitres : Alondra Arellano (Mexique) assistée de Yudilia Briones (Mexique) et Elizabeth Aguilar (El Salvador). 4e arbitre : Quetzalli Alvarado (Mexique). 41′ carton jaune Hamraoui, Majri (78′) Carton Carli Lloyd

ETATS-UNIS : Hope Solo ; Kelly O’Hara (82’Christen Press) , Julie Johnston, Becky Sauerbrunn (cap.), Meghan Klingenberg ; Morgan Brian, Lindsey Horan (82′ Crystal Dunn), Tobin Heath, Carli Lloyd, Mallory Pugh (91′ Whitney Engen) ; Alex Morgan. Entr.: Jill Ellis
Banc : Ashlyn Harris, Alyssa Naeher, Samantha Mewis, , Heather O’Reilly, Ali Krieger, Emily Sonnett,  Jaelene Hinkle, Lauren Barnes
FRANCE : Sarah Bouhaddi ; Jessica Houara D’Hommeaux, Griedge Mbock Bathy Nka, Laura Georges, Amel Majri ; Elodie Thomis (75′, Viviane Asseyi), Kheira Hamraoui (77′ Charlotte Bilbault,), Camille Abily (cap.), Eugénie Le Sommer (82’Elise Bussaglia), Louisa Necib (75′, Claire Lavogez) ; Marie-Laure Delie. Entr.: Philippe Bergerôo
Banc : Laëtitia Philippe, Méline Gérard, Kelly Gadea, Marion Torrent,  Marie-Charlotte Léger,  Aurélie Kaci, Kadidiatou Diani.