Jean Michel Aulas semble avoir beaucoup de défauts pour les observateurs du football masculin. Il est assez rare que ses opinions ne soient pas commentées et critiquées. Cependant tous devraient pouvoir s’entendre sur une vérité : le Président Olympien sait avoir une vision prospective juste de son environnement.

Un 10è titre.

Tout d’abord dans un domaine où la langue de bois est habituelle, il reconnait facilement au détour d’une conversation que le 10ème titre est bien engagé après le résultat positif des lyonnaises à Charlety, confortant leur avance de 3 points sur le PSG, son second en titre.

Un PSG qui se rapproche, et qui, en plus, pourrait faire mieux.

10 titres consécutifs pourraient être suffisants. Il n’en est rien et il mesure tout à fait que le 11è sacre est tout autant accessible dès lors que son équipe est une des équipes du Top mondial, voire même classée première auprès de certains organismes qui se proposent de les mesurer.

Si pour autant il condamne le jeu parisien en remarquant qu’un tel système défensif avec une telle qualité de joueuses est mal approprié au potentiel du PSG tout en reconnaissant que le système pratiqué avait particulièrement gêné les offensives lyonnaises et avait été des causes du (0-0) de cette soirée ; il note que la différence entre les deux équipes se réduit d’années en années et qu’il convient d’aller chercher d’autres talents pour maintenir l’écart entre l’Ol et le PSG.

C’est donc tranquillement qu’il annonce la quasi-signature de trois joueuses de niveau mondial qui viendraient rejoindre les couleurs rhodaniennes pour la saison prochaine.

Nous sommes début février, les talents sont rares. Lyon n’est pas en retard pour les mettre sous ses couleurs. 

Difficile d’imaginer que trois joueuses mondiales iront s’intégrer à l’effectif lyonnais quand on mesure la qualité de cet effectif. L’Olympique Lyonnais ayant montré la qualité de gestion de sa concurrence dans le passé où les rumeurs de vestiaires n’ont jamais dépassé la porte close de l’Ol, on peut donc s’attendre à des mouvements à la fin de la saison 2016 plus qu’à une concurrence stricte entre les joueuses.  Il semble évident que des départs sont déjà programmés.

Si on pense à Amandine Henry (ballon d’argent de la dernière Coupe du Monde) qui n’a pas caché son intention de tenter une aventure dans la ligue américaine ; il reste que d’autres départs semblent actés.

Jean-Michel Aulas montre qu’un championnat s’il se joue pendant la saison, se gagne bien avant la saison. A voir.

Les conséquences de cette ambition légitime rhodanienne dans le football féminin monte d’un cran l’écart entre toutes les équipes. Hervé Didier, coach stéphanois, le disait en 2012, certainement pour l’avoir testé : « Quand on s’améliore, ceux qui sont devant s’améliorent deux fois plus. »

Il n’a pas spécialement tort.

Avec une conséquence pour les équipes leaders : chacune étant plus à regarder derrière pour maintenir l’écart plutôt que devant. Les avancées étant trop grandes.

William Commegrain lesfeminines.fr