William Commegrain. « Patrice Lair, j’ai tendance à dire qu’il faut rêver des fois. Je reprocherais à l’Equipe de France de ne plus rêver. L’ambition et le rêve, cela peut être fort. L’un sans l’autre, c’est possible. Cela dépend des individus. Mais le football, cela se joue à onze. Onze ambitieuses sur un terrain, c’est pas courant. Par contre, si tu associes l’un et l’autre et que cela fasse une bonne mayonnaise, c’est possible peut-être. Mais il y a des gens qui n’aiment pas rêver.

De rêver. Si, il faut tours une part de rêve dans la vie pour pouvoir avancer. Il faut une part de rêves, moi aujourd’hui, je suis dans une position où je rêve de prendre un gros challenge. J’ai eu la chance de passer par des moments sympas mais j’ai envie de retrouver quelque chose qui me donne un petit peu d’adrénaline et la force de me surpasser aussi. 

Aujourd’hui, c’est cela. je ne sais pas ce que cela pourra être mais j’espère qu’il y aura ce challenge qui me redonne du peps et de trouver le terrain. Aujourd’hui, c’est un rêve pour moi d’avoir le terrain et de gagner des titres.

Il faut rêver. Quand je suis arrivé à Lyon, il fallait gagner la Coupe d’Europe. Pour moi, remarque ce n’était pas un rêve. Quand j’ai quitté le football féminin, j’ai dit si j’y reviens, c’est pour gagner la Coupe d’Europe. Tant mieux cela c’est fait.

Maintenant, de gagner avec un club, une sélection, des garçons. Je ne sais pas. Aujourd’hui, je suis un peu mieux physiquement et je peux me déplaçer ce qui n’était pas le cas il y a quelques mois (il vient de sortir d’une opération le Vendredi précédent), mais il faut rêver. Il faut rêver. Quand on regarde un match. Un superbe but. Une reprise de volée dans la lucarne des 25 mètres. Je ne sais pas. Il faut toujours avoir cette partie de rêve.

Quand je suis contacté par un club, je dois être trop rêveur car quand je leur dis qu’avec cette équipe là, il faut essayer de monter. Un club de Ligue 2, pour exister, il faut monter et ce discours là, est certainement trop ambitieux dans ce monde là. Mais quand je suis arrivé à Lyon, j’ai signé en 5 mns. Aulas et moi, on s’est mis d’accord et je lui ai dis. Président, je vais gagner cette Coupe d’Europe.

Il faut aussi être capable d’avoir cette force de caractère et cette ambition aussi. La ligue 2, c’est de réussir à monter, à faire quelque chose pour prouver certaines choses car on me demandera de prouver. Malheureusement, mes titres je les ai eu dans le football féminin et pour certains cela n’a pas beaucoup de crédibilité. C’est cela qui est dommage.

Mais la Ligue 2, ils ne sont pas adeptes du message : « on va monter ». Tout se joue à la fin. Les joueurs sont tétus comme des cochons. Tout est possible. Une équipe de Ligue 2, tu ne sais jamais si tu la tiens ou si tu la tiens pas. D’ailleurs les matches de Ligue 2, tu ne sais jamais qui va gagner ou qui va perdre.

Peut être mais c’est de faire comprendre certaines choses. D’emmener son groupe et de faire comprendre à un président que cela peut marcher. Regarde Michy (President de Clermont). Il a eu le culot de prendre Corinne Diacre à Clermont avec une 1ère année compliquée car ce n’était pas forcément son effectif mais cette année, elle fait une superbe saison et elle est toute proche de la 3ème place (montée en L1, -là, elle y est-) et elle est en train de prouver certaines choses.

Ca c’est bien mais Michy, il n’est pas comme les autres. Je trouve cela dommage et je pense qu’on a le droit d’avoir une ouverture dans ce milieu là. Je me donne encore quelques mois et si je n’ai pas d’autres choix je retournerais dans le football féminin. Cela ne sera pas avec regrets car c’est un football que je respecte et qui peut me donner encore de bons moments à vivre.

Il y a de bonnes compétitions à prendre dans le football féminin. Il n’y a pas de regrets à avoir là-dessus mais il faut tenter des expériences dans le football masculin. Cependant, c’est un autre monde.

Je l’ai connu en tant qu’adjoint à Reims en L2. Après, ce n’est pas pareil qu’en tant que numéro 1. C’était intéressant et c’est vrai que c’était différent. On verra comment cela se passe et en 2016, je suis en pleine forme et j espère qu’il y aura quelque chose de concret mais je panique pas car mon rôle à Montpellier me plait bien mais si je dois, un petit peu plus m’investir à Montpellier, je le ferais au niveau des jeunes et je les aiderais à passer un cap plutôt qu’autres choses.

J’ai trop de respect pour Jean Louis (Jean-Louis Saez, coach de Montpellier). Car pour Jean-Louis, c’est pas évident d’avoir Patrice Lair dans ses pattes. Il travaille bien. C’est quelqu’un que j’apprécie beaucoup. Au départ, tout le monde disait que Patrice Lair allait prendre le poste. Il n’est pas question de prendre le poste d’entraineur. On a une ambition commune. C’est à dire de classer le mieux possible Montpellier cette année. Et c’est sûr, si on finissait deuxième, cela serait extraordinaire, mais cela serait surtout la victoire de Jean Louis Saez et de son staff.

Je crois que vous avez une bonne association pour avoir interviewé plusieurs fois Jean Louis Saez. Je crois que dans le football, le plus important c’est de se reconnaître en tant qu’individu plutôt qu’en tant que statut. C’est très important. 

Il faut rester là dessus et se respecter. Merci d’avoir passé ce moment ensemble et bonne chance. je serais à Guingamp la semaine prochaine (Montpellier a gagné 1-2). ce sera pas facile car Guingamp a besoin de points.

Je crois que pour Sarah MBarek qui postule au DEPF, c’est pas facile car elle doit souvent se déplacer. 

C’est un diplôme qui n’est pas facile et moi j’ai une dérogation. Ce serait bien qu’elle l’ait car cela fera une 3ème fille à l’avoir avec Corinne Diacre et Elisabeth Loisel. C’est vrai que cela prend du temps mais elle a perdu beaucoup avec Griedge derrière (partie à Lyon). Elle a pratiquement perdu tous ses défenseurs et ce n’est pas évident. Bon, je pense quand même qu’ils ont les moyens de s’en sortir.

Normalement, mais on verra. Tchao ! Merci pour tout. 

William Commegrain lesfeminines.fr

  • 1/5 Patrice Lair. Le football féminin s’améliore tactiquement. Il faut chercher à s’améliorer. Toujours chercher à s’améliorer.
  • 2/5 Patrice Lair. A Montpellier, je leur dis : « Il faut que vous existiez ! ».
  • 3/5 Patrice Lair. Puisque Lyon est devant. La 1ère place, c’est mission impossible. Mais comme Montpellier est second, alors, il faut aller chercher la 1ère place.
  • 4/5 Patrice Lair. Un moment exceptionnel où j’ai pleuré : la MOBCAST. Une joueuse extraordinaire : Shirley Cruz.
  • Patrice Lair 5/5. Retrouver le terrain pour de l’adrénaline et la force de se surpasser.